Freedom not fear : le 11, journée mondiale d’action contre la société de la surveillance
J’imagine que ça peut intéresser un certain nombre d’entre vous, concerné par le fichage généralisé, la surveillance et le contrôle permanent.
Contre la société techno-panoptyque, le 11 octobre qui vient, une journée mondiale d’action et de débats est organisée, sous la bannière de Freedom not fear.
Je pense que Effraie.org y participera, en particulier en protestant contre la rétention des données de connexion qui nous (en tant qu’hébergeur) est imposée par la directive 2006/24/EC de l’Union Européenne.
Par ailleurs, si vous êtes parisien, visitez donc cette page, sur le site des grooms, qui annonce le programme de la journée à Paris. Et n’hésitez pas a vous rendre à La suite, ( 27 rue de la Glacière, métro glacière) un squat fort sympathique, qui hébergera les débats et ateliers liés à l’événement.
* 14h : Manifestive République-La Villette
* 19h : Conférences/débats, démos, ateliers surf anonyme et cryptage, forum web
* 22h : Vidéoprojections, Dijing TRIP-HOP Meetsound
Je reproduis ci-dessous le communiqué introduisant l’événement, qui expose en particuliers les revendications des signataires.
Une large coalition de collectifs et d’organisations vous appelle tous à rejoindre l’action organisée contre la surveillance excessive des gouvernements et des multinationales. Le 11 octobre 2008, dans de nombreux pays, des gens vont descendre dans la rue avec comme mot d’ordre « Freedom not fear 2008 » . Des actions pacifiques et créatives, du défilé à la teuf, auront lieu dans un grand nombre de capitales européennes.
La surveillance-mania se propage à grands pas. Les gouvernements et les multinationales enregistrent, surveillent et contrôlent nos faits et gestes de manière toujours plus systématique. Quoi que nous fassions, quoi que nous disions ou à qui nous téléphonions, où que nous allions, quels que soient nos amis, ou nos centres d’intérêts, ou les groupes auxquels nous appartenons, le gouvernement « big brother » et les entreprises « little brothers » en savent de plus en plus sur nous.
Les atteintes à la vie privée et à la confidentialité qui en résultent remettent en cause la liberté de religion, la liberté d’expression, mais aussi le secret professionnel des médecins, des services sociaux, des avocats et des journalistes.
L’agenda des multiples réformes du secteur de la sécurité révèle la convergence de la police, des agences de renseignement et du militaire, menaçant de faire disparaitre la séparation et l’équilibre des pouvoirs.
Utilisant des méthodes de surveillance de masse, la coopération sans frontières des militaires, des services de renseignement et des autorités policières mène tout droit à de nouvelles frontières et de nouveaux murs, construisant ainsi de véritables forteresses en Europe et sur d’autres continents, visant directement les réfugiés, les gens « différents » mais également les militants et activistes politiques, les pauvres et les déshérités, ou encore les supporters sportifs.
Se sentant constamment épiés et surveillés, les gens ne peuvent plus défendre librement leurs droits ni lutter pour une société plus juste. La surveillance massive devient une menace pour l’avenir de nos sociétés libres et démocratiques. Elle met également en danger le travail et l’engagement des associations civiles.
De plus, la surveillance, la méfiance et la peur transforment progressivement notre société en un troupeau de consommateurs qui n’auraient « rien à cacher » dans une vaine illusion de sécurité totale ? Ils devraient être prêts à abandonner leurs libertés. Nous ne voulons pas d’une telle société !
Nous pensons que le respect de la vie privée est une part essentielle de la dignité humaine. Une société libre et ouverte ne peut exister sans une communication et des espaces inconditionnellement privés.
Le traçage et le fichage électronique systématiques de toute la population sont loin de nous protéger du crime. Ils coûtent des milliards d’euros et portent atteinte à la vie privée de citoyens innocents.
Sous le règne de la peur, et d’une sur-activité aveugle, les mesures de sécurité ciblées et pérénisées s’avèrent inefficaces, alors que dans le même temps, on omet de résoudre les problèmes quotidiens de la population, tels que le chômage et la pauvreté.
Afin de protester contre la sécuritaro-mania et la surveillance excessive, nous descendrons dans les rues des grandes villes de nombreux pays le 11 octobre 2008. Nous vous appelons tous à vous joindre à cette protestation pacifique. Les politiciens doivent comprendre que nous sommes prêts à descendre dans la rue pour défendre nos libertés.
Vous pouvez trouver les dernières informations sur les différentes manifestations et la liste des villes participantes sur: http://wiki.vorratsdatenspeicherung.de/Freedom_Not_Fear_2008
Nos demandes :
1. Réduction de la surveillance
* Suppression de la conservation généralisée des logs de nos télécommunications (rétention de données).
* Abolir la collecte généralisée de nos données biométriques.
* Abolir la collecte généralisée de nos données génétiques.
* Supprimer la vidéosurveillance permanente et les techniques de détection automatique.
* Supprimer le financement pour le développement de nouvelles techniques de surveillance.
* Pas d’enregistrement généralisé de tous les voyageurs aériens (données PNR).
* Pas d’échange d’informations avec les États-Unis et autres États qui n’ont pas de protection efficace des données.
* Pas d’espionnage de nos ordinateurs, à distance ou non.
* Pas de surveillance et de filtrage des communications Internet (Paquet Télécoms UE).2. Evaluation des moyens de surveillance existants
Nous appelons à un examen indépendant de tous les moyens de surveillance quant à leur efficacité et leurs effets secondaires préjudiciables.3. Moratoire pour les nouveaux moyens de surveillance
Après l’armement des pays de ces dernières années, nous demandons le gel immédiat des nouvelles lois sécuritaires, qui restreignent les libertés civiles.4. Garantie de la liberté d’expression, de dialogue et d’information sur l’Internet
* Interdire le déploiement de technologies de filtrage sur les infrastructures réseaux des FAI.
* Garantir que seul le juge indépendant et impartial puisse déclarer un contenu illicite et demander son retrait d’un site web.
* Créer un véritable droit de citation multimédia, aujourd’hui indispensable au débat public dans les démocraties.
* Garantir la protection des lieux communs d’information, de dialogue, et d’expression sur internet (sites participatifs, forums, blogs) aujourd’hui menacés par des lois inadaptées et qui poussent à l’auto-censure (« chilling effect »)