Cool, un site web de l’administration marocaine pour l’Open Data, oui… mais

Y a quelques mois j’avais demandé via Twitter à M. Ahmed Reda Chami, ministre de ‘l’Industrie, du Commerce et des nouvelles Technologies (c’est un ex de Microsoft : directeur général de Microsoft North West Africa, au Maroc entre 1997 et 2001, puis Directeur régional Pays émergents, Microsoft South East Asia, à Singapour (2001-2003) et président de Microsoft South East Asia, toujours à Singapour (2003-2004)1), si son ministère avait un plan de prévu pour l’Open Data, pour qu’enfin le Maroc rejoint ce mouvement. J’ai eu une première réponse très rapidement, pas de M. Chami, dont j’attends toujours l’étude sur les logiciels libres au Maroc qu’il a promis de m’envoyer, mais de M. Boubker Badr, de la direction de l’économie numérique :

Une semaine après, M. Boubker Badr a tenu sa promesse et m’a informé du lancement du site web data.gov.ma :

Je me suis précipité de visiter le site, premier constat : il est fait en asp (langage proriétaire de Microsoft). Quant à sa structure, les données sont organisées en différentes catégories : santé, finance, éducation, tourisme et emploi. À part quelques indicateurs financiers (répartition des dépenses du budget général de l’État) et d’autres sur l’emploi, j’ai trouvé que data.gov.ma ressemblait plus à un annuaire pages jaunes.

En effet, une bonne partie des données présentes sur le site web, n’est que des listes des agences de Poste, établissements scolaires, des hôpitaux… etc. Ce n’est pas l’idée que je me faisais d’un site consacré à l’Open Data. Je me suis dit que c’était dû peut être au jeune âge du site, et qu’il va être alimenté au fur et mesure par des données plus intéressantes. Patience donc.

Pendant les deux mois qui suivent, j’ai continué à visiter data.gov.ma, espérant voir de nouvelles données faire leurs apparitions sur le site, en vain.

J’ai fini par être convaincu que data.gov.ma restera une coquille vide, comme beaucoup de sites de l’administration marocaine. Les choses auraient pu rester là si je n’avais pas lu hier cette news : le Kenya se lance dans l’Open Data. Poussé par la curiosité, je visite le site, et là c’est la claque !

Quand j’ai commencé la lecture de la news, j’étais à deux doigts de réagir au titre de l’article qui dit que l’initiative kenayne est la première en Afrique, je voulais me vanter que mon pays les a devancé de quelques mois. Heureusement que j’ai visité opendata.go.ke avant, sinon je me serai tapé la honte de ma vie en partageant le lien vers data.gov.ma dans mon commentaire.

Data.gov.ma est une pâle copie comparée à la version kenyane, pire, il ressemble à site personnel à côté de opendata.go.ke. Non seulement il le surclasse dans  la présentation des données -opendata.go.ke utilise la plate-forme socrata, on est très loin des données proposées en des tableurs Excel, mais la qualité et la nature des données est mille fois meilleur que leurs homologue marocaine. Elles donnent une réelle information au citoyen.

1 : source wikipedia

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