Ma maison, c'est là où vous êtes

Ce soir, j'écoutais Fool's Overture Live à Paris en boucle. Cette magistrale œuvre commence par ces quelques paroles de Winston Churchill :

We shall go on till the end, we shall fight on the seas and oceans.
We shall defend our island, whatever the cost may be.
We shall never surrender.''

Sir Winston Churchill, We shall fight on the beaches

Ces quelques mots s'appliquent parfaitement à la situation actuelle en France : Au moment où le parlement français s'apprête à voter, le petit doigt sur la couture du pantalon impérial, une des lois les plus liberticides qu'elle ait jamais connue, alors que certains députés de tous bords essaient, sans relâche, de faire entendre raison à un gouvernement à œillères, le parlement européen vient à nouveau de nous (leur) rappeler que le monde évolue et que cette évolution, lorsqu'elle est prise dans le bon sens, bénéficie à tous les êtres humains, au sens noble du terme. N'en déplaise à certains artistes, n'en déplaise à des politiques dont la carrière passe avant toute autre considération, leur position ne reflète aucunement la nature noble de l'humain, celle qui est faite d'amour, de partage, de protection du plus faible, d'engagement noble, de plaisir, d'efforts non vains (à l'inverse de ce que tentent en permanence les députés opposés au projet de loi HADOPI), de contradictions, de doutes, d'intelligence scientifique, sociale ou collective, bref de tout ce qui nous différencie du bigorneau.

En même temps, je pensais à moi et à ma situation, à la fois loin et proche de chez moi. Loin parce que, pour des raisons professionnelles, je suis séparé de ceux qui me sont le plus chers au monde, et en même temps proche parce que mon investissement dans des activités liées au logiciel ou à la culture libre me rapproche de celle que je considère comme mon autre famille, celle du libre. Je ne suis pas dans ma maison parce que ceux là sont loin, et je suis dans ma maison, parce que le libre est partout si je le veux vraiment. A part quelques vieilleries, je n'écoute plus que de la musique libre. Je fais du graphisme libre, j'écris quelques modestes lignes libres et toutes ces activités me libèrent en permanence de la gangue dans laquelle ma situation professionnelle m'enferme.

Ils sont proches ceux qui au quotidien, en sortant du boulot, se jettent sur les retransmissions des débats à l'Assemblée Nationale, ceux qui passent une partie de leurs nuits à retranscrire, synthétiser, analyser ces débats. Ils sont proches ceux qui décident de mettre à disposition de tout un chacun leurs créations, dessins, croquis, lignes de codes (il y a de l'art dans le code), partitions et autres voix ou pistes musicales, ceux qui donnent de leur temps, et donc de leur vie, pour assurer un seul objectif, partager sans arrière pensée.

Merci donc, non pas aux organisations ou aux associations. Merci aux femmes et aux hommes qui les créent et les font vivre. Ma Maison (l'autre), c'est là où vous êtes, c'est à dire partout si je le décide.

Après ce billet un peu fleur bleue / onirique / Bisounours (barrez les mentions que vous trouvez inappropriées), demain, je retourne dans le monde réel.

PS : Si certains d'entre vous n'ont jamais eu l'occasion d'écouter ce fabuleux concert de Supertramp à Paris, jetez vous dessus à la première occasion. C'est un monument de musique vivante. Un vrai groupe avec un vrai talent (à cette époque), pas la soupe qu'on nous fait avaler maintenant.

PS2 : Pourquoi on a droit à Sarkozy, alors qu'on pourrait avoir Churchill ? Ah ben non, il est mort ! Ça doit être pour ça alors ;) .

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