Gnome 3 et Fedora 15, pas encore parfait mais une migration en douceur

Malgré quelques soucis en suspens, c’est au final un bilan plutôt positif . Reste à savoir si ces “ruptures” dans l’ergonomie permettront d’améliorer la diffusion des distributions GNU / Linux et surtout si elles ne perturberont pas les utilisateurs les moins technophiles.

Unity nautilus Gnome 3 Fedora La vie des distributions GNU / Linux est animée par de nombreuses discussions sur les mérites et inconvénients des nouvelles interfaces graphiques proposées par les bureaux Unity (porté par Canonical/Ubuntu) et Gnome 3.

Comme tout geek qui se respecte, utilisateur de la distribution Fedora 14,  je n’ai donc pas résisté à la tentation de la mise à jour dés la sortie de nouvelle version. La quinzième du nom. Les risques étaient pourtant multiples avec notamment la toute nouvelle interface graphique de Gnome 3.

J’avais expérimenté Gnome 3 récemment avec un live-cd et avais estimé que cela ne m’éloignait pas trop de mes habitudes de travail et ne devait pas représenter un investissement trop élevé. Je vous encourage vivement à réaliser ce test avant de prendre votre décision.

Une dernière précision, il s’agit ici de mon expérience personnelle et elle ne se veut pas représentative de celle que vous aurez. Vous voici mis en garde.

Un changement de version en douceur

En premier lieu, une sauvegarde est indispensable. La procédure de mise à jour est simple et tiens en trois commandes :

yum update
yum install preupgrade
preupgrade

La dernière commande lance un assistant et il suffit de se laisser guider puis de vous armer de patience selon le débit de votre connexion internet.

Une de mes craintes dans cette migration venait de l’utilisation de LVM (Volume Logique) chiffré (ordinateur portable et nomade oblige). Il s’agit d’un système d’utilisation des espaces de stockage destiné en principe aux serveurs, mais qui permet entre autres de chiffrer les données qui seront stockées. L’installateur allait-il correctement les gérer ? La réponse fut oui. Lors du premier redémarrage, la procédure de mise à jour se lance et me demande immédiatement la passphrase permettant de le déverrouiller. Me voilà soulagé.

Second redémarrage et je tombe sur l’écran habituel de déverrouillage des LVM puis sur celui d’ouverture de session. Je tape mon mot de passe et je me fais bloquer : mot de passe invalide. Je me rappelle alors d’un tweet d’une personne indiquant un migration réussie, mais avec un problème de clavier à l’ouverture de session. Je tape mon mot de passe en “façon QWERTY” et là ça marche.

Sans surprise, je découvre que la session Gnome 3 est en anglais. Il me faut aller dans les Paramètres système pour tout remettre dans l’ordre, fermer puis ré-ouvrir ma session et me voilà revenu en français. Reste l’ouverture de session où je dois toujours taper mon mot de passe façon Qwerty. Je n’ai pas encore eu le temps de corriger cela, si vous avez la solution, laisser là en commentaire Unity nautilus Gnome 3 Fedora .

Gnome 3, ça change tout !

Unity nautilus Gnome 3 Fedora C’est le moins que l’on puisse dire. Plus de barres de tâche avec la liste des applications lancées, plus de tableaux de bord, plus de menus listant les programmes disponibles, pour citer les modifications les plus visibles. Je passe aussi sur la zone de notification invisible et que j’ai mis un bout de temps à découvrir et surtout à prendre l’habitude de consulter. Un point gênant notamment pour pidgin que j’utilise et dont jusqu’à présent j’avais désactivé toutes les notifications pour me contenter du changement de l’icône dans la zone de notification pour m’alerter lorsque l’on essaie de me parler.

Le lancement des applications est un peu différent, mais ne change pas grand-chose au final. J’apprécie particulièrement la fonction façon Gnome DO qui permet de retrouver et lancer une application en tapant le début de son nom. Une fonction également présente en standard dans Windows Seven. Du coup je n’utilise plus que cette façon pour lancer mes applications.

A la fin d’une journée, il n’est pas rare que j’aie une bonne vingtaine de fenêtres ouvertes. La barre de tâche n’aide plus particulièrement dans ce cas. Depuis Gnome 3 J’utilise la touche “Super” (enfin “Windows”) pour activer l’affichage des vignettes et retrouver la fenêtre dont j’ai besoin. J’ai l’impression que je retrouve plus rapidement la bonne fenêtre qu’en cliquant sur chaque icône de la barre de tâche pour trouver la bonne. De plus, les vignettes sont suffisamment grandes pour bien identifier les applications.

A noter un soucis avec Gimp dont je n’arrive pas à faire passer toutes les fenêtres sur un autre espace de travail.

Unity nautilus Gnome 3 Fedora Voilà une capture de mon double bureau.

Nautilus et double écran à revoir !

Je constate cependant de petites régressions côté nautilus (le gestionnaire de fichiers) avec la disparition de menus contextuels comme “Extraire ici” bien pratique ou plus surprenant la touche “Suppr” qui ne supprime plus. Le raccourci a été changé, quelle drôle d’idée. La plupart de ces petits désagréments et d’autres qui nuisent au confort sont listés et résolus en partie dans la FAQ de Gnome 3 de la documentation Fedora.

Il ne faut pas hésiter à installer certains paquets apportant des extensions à Gnome Shell. Ces paquets portent un nom commençant par gnome-shell-extensions sous Fedora. Il y en a actuellement une petite dizaine de disponibles. Je les ai toutes installées sauf celle nommée dock qui ajoute une barre de tâche sur la droite de l’écran et pour laquelle je n’ai pas trouvé un grand intérêt.

L’autre point gênant que je constate est la gestion du “double-écran”. J’ai effectivement un écran externe connecté à mon portable. Le comportement de Gnome 3 est un peu déroutant. J’utilise un écran 22 pouces connecté à mon portable. C’est donc cet écran qui est mon écran principal. Or Gnome 3 n’associe pas les fenêtres présentes sur cet écran aux espaces de travail. Un comportement bien expliqué dans cet article avec la solution pour revenir à quelque chose de plus classique. Malheureusement, elle ne marche pas sur mon poste.

Autre souci sur la gestion des écrans, parfois je n’utilise que l’écran externe. Hors depuis le passage à la version 15 lorsque je désactive l’écran du portable, l’écran externe reste noir. Cette configuration marchait parfaitement sous Fedora 14. Je suis aussi preneur d’une solution si vous l’avez.

Et la stabilité ?

Je n’ai eu à souffrir d’aucuns plantages et c’est plutôt une bonne nouvelle. Le système est stable y compris avec des dizaines de fenêtres ouvertes. Je suis au passage passé à Firefox 4 qui est aussi en standard dans la Fedora 15. Les performances ne m’ont pas semblé en baisse. Le système est parfaitement réactif.

Il me reste à tester à nouveau Bumblebee qui est censé me permettre d’utiliser ma carte nVidia avec certaines applications (souvenez-vous, le problème Optimus).

Sans regrets

Au final, je ne regrette pas pour l’instant cette migration. C’était un peu risqué, mais il faut de temps en temps se jeter à l’eau et voir si on continue de flotter. En cas d’échec cela m’aurait donné une excuse pour réinstaller une Debian Unity nautilus Gnome 3 Fedora ! Mais comme pour Ubuntu et Unity cela fait un sacré changement et le coût pour l’utilisateur est loin d’être neutre.

Il me reste encore à tester sur des Non-Gnuxiens (GNU/Linuxien) leurs impressions par rapport à l’interface. Je ne suis pas sur au final qu’elle les incite davantage à passer sous GNU/Linux. Un passage en masse ne pouvant être porté que par une rupture ou un nouvel usage innovant mettant en œuvre nos distributions préférées. Or il me semble que Gnome 3 relève avant tout de l’innovation technique, mais pas d’un nouvel usage de mon ordinateur.

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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 27/05/2011. | Lien direct vers cet article

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