FreeBSD 8.2 et 7.4 : deux sorties pour le prix d'une

Cette semaine, deux nouvelles versions de l'OS au démon rouge sont sorties : 7.4 et 8.2. La version 7.4 sera la dernière version de la branche 7, et à ce titre a droit à un support allongé, dont la fin est prévue dans 2 ans. Les utilisateurs des versions 7.x sont encouragés à mettre à jour leurs systèmes. En revanche, la version 8.2 contient des changements plus intrusifs, mais bénéficiera d'un support plus court.

La version 7.4 est essentiellement une série de corrections par rapport à la version 7.3 : quelques correctifs de sécurité, beaucoup de mises à jour et de nouvelles fonctionnalités dans les pilotes de cartes réseau, et des améliorations un peu partout ; je vous laisse lire les notes de mises à jour.

Dans la version 8.2, une nouvelle version de ZFS a été importée depuis Solaris, avec un nouveau format sur disque, ainsi que des promesses de performances accrues. Un post sur les forums indique d'énormes gains pour ZFS entre 8.1 et 8.2 ; à prendre avec un grain de sel tout de même. Le support de Xen (en tant que domU) a été amélioré, pour les architectures i386 et amd64. Dans le système de base, BIND et OpenSSL ont été mis à jour. Un nouveau pilote, aesni(4), a été ajouté, pour tirer parti des accélérateurs AES sur certains processeurs Intel.

Bien sûr, on retrouve toujours les forces de FreeBSD dans ces nouvelles versions :

  • un OS cohérent, avec un système de base développé par une équipe qui a une vision d'ensemble, augmenté par les ports, qui sont indépendants ;
  • un vrai système Unix, solide, performant, et avec un très bon historique de sécurité ;
  • les jails , une solution de virtualisation légère, comparable à LXC qui fait le bonheur de certaines moules ;
  • ZFS, le système de fichiers du futur , mais qui est là, contrairement au FS en beurre ;
  • pf, le pare-feu d'OpenBSD, mais sans devoir installer les backdoors du FBI ;
  • une documentation et des pages de man de grande qualité, avec notamment le manuel de FreeBSD ;
  • un environnement qui récompense la compétence technique, ce qui vous permet de vous distinguer du premier Kévin venu capable d'installer Fedorubuntu ;
  • etc.

J'ai mentionné plus haut le système de base : FreeBSD, comme les autres *BSD, est un OS complet, qui abrite dans le même arbre SVN le noyau, les outils utilisateurs (le shell, l'équivalent de GNU coreutils, une version de nvi(1), etc.), les fichiers de configuration (tout ce qui va dans /etc), ainsi qu'un certain nombre de logiciels externes : BIND, OpenSSL déjà cités, GNU gcc, sendmail, etc. L'avantage, assez évident, est d'avoir l'ensemble des outils développés de façon cohérente, mis à jour ensembles.

Pour utiliser les milliers d'applications qui ne sont pas dans le système de base, on utilise les ports, qui est le grand-père de l'extraordinaire pkgsrc de NetBSD. Les ports sont un ensemble de Makefile qui décrivent comment télécharger, configurer, compiler et installer chaque application et ses dépendances. Pour l'utilisateur final, l'installation de son éditeur de texte préféré se fera avec cd /usr/ports/editors/emacs && make install. Les gens qui ne souhaitent pas compiler peuvent bien sûr utiliser les paquets binaires qui sont régulièrement construits pour vérifier l'installabilité de chaque port.

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Publié par Frédéric Perrin : 9