Le protocole LDAP sous brevet logiciel

Le protocole LDAP est né dans les années 90 (du siècle dernier) afin de fournir une alternative "légère" à X.500. Depuis, de nombreux éditeurs et communautés ont fourni des serveurs répondant à la norme LDAP, en particulier LDAPv3 publiée en 1998 (avant le bogue de l'an 2000).

L'un de ces éditeurs s'appelle Microsoft, et son produit Active Directory implémente, entre autres, le protocole LDAP.

En réaction au rachat de SUN par Oracle, qui détient l'un des produits LDAP concurrents les plus solides, Microsoft vient de décider d'engager des poursuites judiciaires en faisant jouer ses brevets sur le protocole LDAP.

L'idée derrière tout ça est bien entendu de s'imposer sur le marché des annuaires, mais surtout mettre en avant les innovations techniques d'Active Directory :

  • Encodage du mot de passe avec un format propriétaire, pour plus de sécurité, dans un attribut non standard (on laisse le champ userPassword en tant que "pot de miel" pour détecter les attaques par dictionnaire)
  • Protocole de réplication propriétaire et fermé, là aussi pour effrayer les éventuels pirates
  • Modification du schéma standard, en particulier suppression de la classe d'objet person qui ne sert vraiment à rien (on la remplace par account)
  • Gestion de la politique des mots de passe par Group Policy, sous format propriétaire, pour que l'on abandonne enfin le draft ppolicy (toujours pas passé en RFC !)
  • Fin de support pour un certain nombre d'extensions, en particulier les filtres étendus, afin de ne pas alourdir le protocole

En définitive, les idées de Microsoft sont bonnes et devraient permettre au protocole LDAP de mieux se diffuser dans les SI, pour offrir alors une alternative crédible aux bases de données.

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Publié par Clément OUDOT : 36