Logiciel libre et modèle communautaire : le projet Debian

systéme dexploitation distribution Debian communauté La création de logiciels libres passe par plusieurs modèles ou type d’organisation. Le modèle porté par des entreprises et hérité des logiciels propriétaire est souvent opposé au modèle communautaire.

Et puis il y a ces projets purement communautaires où les entreprises n’ont qu’un rôle secondaire. Debian fait parti de ces projets là.

Son histoire

Ian Murdock lance le projet en 1993 et avec une poignée de développeur produit la version 0.01 de Debian. En novembre 1995 apparaît la commande dselect. Elle facilite la manipulation des paquets comme les opérations d’installation, de mise à jour ou de suppression. Le premier serveur master.debian.org est hébergé par HP.

En 1996 sort la première “vrai” version de Debian. Il s’agit de la version 1.1. La 1.0 sera en effet déclaré radié car sortie de façon prématurée par un revendeur de cédéroms. La 1.1 porte le nom de code Buzz et inaugure la tradition des noms issus du film Toy Story. A la même époque, Bruce Perens remplace Ian Murdock à la tête du projet Debian. Pour la petite histoire, Bruce Perens travaillait alors pour les studios Pixar… Debian Buzz utilisait un noyau Linux 2.0 et se composait de 474 paquets.

Les versions se succèdent : Rex, Bo, Ham, Slink, Potato, Woody. C’est avec cette version que je découvre Debian (#nostalgie). Nous en sommes à plus de 8000 paquets. Viendront ensuite Sarge, Etch et enfin Lenny qui s’apprête à passer la main à Squeeze très prochainement.

Avec Lenny se sont désormais plus de 25 000 paquets qui sont embarqués dans la distribution et maintenus par prés de 1000 développeurs et mainteneurs. Le tout traduits dans plus de 58 langues et offrant un large support d’architecture : i386, amd64, alpha, sparc, arm, mips, hppa, ia64 et s390.

Debian a également servi de base à plusieurs autres distributions. En 2001, LindowsOS (Linspire), en 2003 Knoopix et en 2004 la célèbre Ubuntu. Au total c’est plus 120 dérivées qui sont dénombrées. Un nombre tellement important que Debian en vient à appeler à une meilleure contribution de celles-ci.

Sa gouvernance

Le fonctionnement du projet repose sur le contrat social de Debian. Il s’agit d’un texte qui énonce les grands principes de la gouvernance du projet :

  • Debian demeurera totalement libre,
  • Nous donnerons nos travaux à la communauté des logiciels libres,
  • Nous ne dissimulerons pas les problèmes,
  • Nos priorités sont nos utilisateurs et les logiciels libres,
  • Travaux non conformes à nos standards sur les logiciels libres : Nous reconnaissons que certains de nos utilisateurs demandent à pouvoir utiliser des travaux qui ne sont pas conformes aux principes du logiciel libre selon Debian

A cela s’ajoutent les principes du logiciel libre selon Debian :

  • Redistribution libre et gratuite,
  • Code source,
  • Applications dérivées.
  • Intégrité du code source de l’auteur.
  • Aucune discrimination de personne ou de groupe.
  • Aucune discrimination de champ d’application.
  • Distribution de licence
  • La licence ne doit pas être spécifique à Debian.
  • La licence ne doit pas contaminer d’autres logiciels.
  • Exemples de licence : Les licences GPL, BSD et Artistic sont des exemples de licences que nous considérons libres.

Il est à noter que ces dix principes seront également à la base de la définition de l’open source.

Son organisation

La structure légale et financière est assurée par la SPI (Software in the Public Interest). Cet  organisme à but non lucratif chapeaute également d’autres projets comme Drupal, Freedesktop.org, GNU Setp ou encore OpenOffice.org.

Le projet Debian est doté d’une constitution qui décrit la structure organisationnelle et la façon dont sont prises les décisions. Elle définit également les différents corps et individus prenant les décisions :

  • Les Développeurs, par résolution générale ou par vote.
  • Le responsable du projet ou leader, actuellement c’est Stefano Zacchiroli (Zack) qui occupe ce poste depuis le mois d’avril 2010.
  • Le comité technique et/ou son président,
  • Le développeur individuel travaillant sur une certaine tâche.
  • Les délégués nommés par le responsable du projet pour des tâches spécifiques.
  • Le secrétaire du projet (nommé par le responsable du projet).

La constitution définit ensuite les pouvoirs de ces corps, leur composition et leur nomination, ainsi que les procédures de leurs prises de décisions.

Son avenir ?

Comme on l’a vu, Debian fait partie des distributions GNU/linux historique et sert de base à un grand nombre d’autres distributions. Le projet a connu ces derniers temps une certains nombre d’évolutions ou d’annonces :

  • L’officialisation des dépots backports permettant d’obtenir des versions récentes de certains logiciels pour la version stable en cours.
  • L’initiative autour du projet CUT visant à faire évoluer Debian vers un système de mise à jour de type Rolling release. Debian n’évoluerait plus par “a coup” tous les deux ou trois ans, mais de façon constante.
  • L’ouverture du projet aux contributeurs externes.

Une évolution en douceur et sans révolution, mais que l’on peut interpréter comme porteuse de deux axes : fournir une distribution GNU/Linux offrant à ceux qui le souhaitent des versions récentes des logiciels qu’elle inclue (un reproche souvent fait à Debian) et agrandir encore plus la communauté Debian en créant un nouveau statut pour ceux qui ne produisent pas de codes, mais dont le travail est plus qu’indispensable.

Une sélection de sites web sur  Debian :

N’hésitez pas à suggérer d’autres sites en commentaire.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 28/11/2010. | Lien direct vers cet article

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