Fedora 14 intégre SPICE en standard

Voici le quatorzième opus de la distribution GNU/Linux Fedora. Une nouvelle version qui semble laisser un peu sur sa faim à la lecture des premières présentations. Ce qui a retenu mon attention est l’intégration de Spice (Simple Protocol for Independent Computing Environments) au sein de cette version. Spice est issu du rachat de la start-up Qumranet en 2008 par Red Hat.

Ce projet a pour objectif de fournir une solution open source permettant l’interaction entre un terminal et des machines virtualisées. L’acronyme recouvrant cette technique est VDI pour Virtual Desktop Infrastructure.

Principes généraux

Vous avez peut-être déjà utilisé des outils de virtualisation pour faire fonctionner des machines virtuelles utilisant un système d’exploitation destiné aux postes de travail comme Windows XP. L’accès à la machine virtuelle depuis le poste de l’utilisateur peut-être fait en utilisant les fonctionnalités de bureau à distance de XP et plus précisément le protocole RDP (Remote Desktop Protocol).Il est également possible d’utiliser des outils comme VNC ou tout autre produit de contrôle à distance pour obtenir le même résultat.

Pour résumé l’objectif est de déporter l’affichage de la machine virtuelle sur le terminal de l’utilisateur et de permettre à ce dernier d’utiliser ces périphériques de saisie locaux (claviers, souris) pour contrôler les actions de la machine virtuelle. Au final, l’utilisateur final doit avoir l’impression que la machine virtuelle s’exécute sur son poste.

En complément, les sons générés par la machine virtuelle peuvent aussi être envoyés vers le terminal. Si le terminal est équipé de périphériques de stockage, ceux-ci pourront être utilisés depuis la machine virtuelle pour transférer des fichiers.

Qu’est ce que permet Spice ?

Dans le cas de Spice ce n’est pas les fonctions ou des programmes additionnels du système d’exploitation virtualisé qui sont mis en oeuvre. C’est au travers de pilotes installés sur le système hôte que seront gérées les interactions avec le terminal. Le schéma suivant montre les différents composants mis en oeuvre.

virtualisation VDI Spice Red Hat Fedora

Le back-end VDI communique avec le système hôte grâce à un driver QXL qui prend la forme d’un driver vidéo pour les systèmes d’exploitation Windows par exemple.

L’agent Spice est un composant optionnel qui permet d’améliorer l’expérience utilisateur. Le copier/coller devrait ainsi être supporté prochainement vers et depuis l’hôte virtualisé. Une fonctionnalité quasi indispensable en effet.

L’intégration de SPICE dans Fedora permet le déploiement de bureaux virtuels en s’appuyant sur les outils de virtualisation QEMU/KVM. La version actuelle de Spice supporte les fonctionnalités suivantes :

  • Traitement et transmission des commandes graphiques 2D,
  • Identification des flux vidéo et transmissions au format M-JPEG,
  • Compression des images à l’aide de plusieurs algorithmes spécifiquement conçus pour Spice comme  QUIC (basé sur SFALIC), LZ, GLZ,
  • Mise en cache des images, palettes et curseur pour réduire la consommation de bande passante
  • Live migration – évite les interruptions lorsque les serveurs Spice sont changés d’hôte.
  • Support des moniteurs multiples
  • Client pour Linux et windows
  • Support de l’audio en lecture et enregistrement
  • Encryption à l’aide d’OpenSSL
  • Lip-sync – Synchronisation de la bande-son à la vidéo

A première vue je dirais qu’il reste encore pas mal de choses à développer pour faire de Spice une solution opérationnelle face à des solutions comme Citrix Xen Desktop et à sa technologie HDX

Un retour d’expérience sur Spice ? N’hésitez pas à en faire part en commentaire.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 03/11/2010. | Lien direct vers cet article

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