Mes premières impressions sous Arch Linux

Arch LinuxJ’ai reçu la semaine dernière mon nouveau matériel professionnel à savoir un Dell Latitude E6510 avec station d’accueil et un écran supplémentaire pour du dual sreen. J’en profite d’ailleurs pour souligner qu’il est possible pour cette gamme de commander une machine sans OS! Bref, après un petit moment d’hésitation, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure Arch Linux. Je suis pourtant utilisateur d’Ubuntu depuis 5 ans environ. Mon serveur et mon ordinateur fixe personnels tournent d’ailleurs encore avec cette distribution. Je vais tenter dans un premier temps de vous expliquer brièvement les facteurs de ce changement. Puis je tâcherai de faire un bilan de ces 10 premiers jours sous Arch!

De Ubuntu à Arch Linux

Il y a plusieurs raisons qui m’ont fait choisir Arch Linux comme nouvelle distribution. Premièrement, ça fait un moment que j’en entend parler et à chaque fois en bien. Ensuite, je suis suffisamment curieux pour oser me lancer! Il y a aussi le fait qu’Arch Linux est réservé à des utilisateurs avancés et c’est quelque chose qui me plaît bien (on est totalement maître de son système et ça flatte l’ego :-D ). Le principe de rolling release m’a aussi beaucoup tenté. Enfin -troll inside- les derniers choix faits par Canonical ne m’ont pas vraiment convaincu ou en tous cas ne répondent pas à mes attentes (plus orienté réseaux sociaux, ajout de logiciels propriétaires dans la logithèque, etc…). Attention, je ne fais pas le procès d’Ubuntu! Si le libre en est là où il est aujourd’hui c’est, je pense, en grande partie grâce à Ubuntu qui a su le démocratiser un peu plus. Quoi qu’il en soit, pour toutes ces raisons et pour d’autres encore, j’ai tenté l’expérience Arch!

L’installation

Pour commencer, je suis parti sur l’installation par le net. L’iso à télécharger fait ainsi moins de 200Mo et tous les paquets nécessaires sont récupérés durant le processus d’installation. Chose importante, Arch Linux ne contient rien à la base (Pas d’interface graphique par exemple). Il vous faudra tout installer et c’est ça le principal atout de cette distribution selon moi. Quelques précisions pour ceux qui voudraient s’y essayer :

  • Le mieux est de suivre ce tutoriel en français très bien fait.
  • Ne mettez pas la swap en premier sur le disque (sur sda1). Ça ne lui plaît pas du tout! Pour ma part, j’ai découpé mon disque de cette manière :
    Partitions
  • Enfin pour le choix du serveur à utiliser pour récupérer les paquets, choisissez soit celui de archlinux.org (lent mais fonctionnel), soit un en fonction de cette page. Lors de ma première tentative d’installation, j’en ai choisi un au hasard et il se trouve qu’il ne possédait pas la moitié des paquets…

Je ne vais pas détailler le processus d’installation. Des tutoriels font ça très bien et le wiki d’ArchLinux est on ne peut plus complet. Ce qui m’a pris le plus de temps a été la configuration de Xorg, dont l’ex-fichier xorg.conf est maintenant découpé en plusieurs fichiers dans /etc/X11/xorg.conf.d/. Les deux conseils que je pourrais vous donner c’est de ne pas tenter tout de suite le dual screen, je veux dire pas avant d’avoir installé Xorg correctement, et de bien suivre les conseils donnés dans le wiki (ici et ). Une fois que vous aurez installé un gestionnaire de bureau (Gnome par exemple) et si vous avez choisi d’utiliser les drivers de carte graphique propriétaires pensez qu’ils sont installés avec des outils qui génèrent les fichiers de configuration du serveur X à votre place (NVIDIA X Server Settings ou Catalyst Control Center). En revanche, ils génèrent encore le xorg.conf mais à priori, il suffit juste de le renommer et de le déplacer au bon endroit :

sudo mv /etc/X11/xorg.conf /etc/X11/xorg.conf.d/10-monitor.conf

Premières impressions

Voilà 10 jours que j’utilise quotidiennement Arch Linux et je dois dire que j’en suis très satisfait. Alors certes, l’installation est longue (j’y ai passé une journée) puisqu’il faut vraiment tout installer mais il faut prendre en compte qu’Arch Linux ne se réinstalle pas. Le système de rolling release assure d’avoir toujours une distribution à jour et donc pas de mises à jour de versions importantes. La documentation est très fournie et pour peu qu’on soit à l’aise avec la ligne de commande, ça passe tout seul. Une fois que tout est en place c’est impeccable. On est maître de tout et ça, pour quelqu’un qui n’a pas peur de mettre un peu les mains dans le cambouis, c’est fantastique! Côté gestionnaire de bureau, j’ai fait le choix de Gnome avec le thème Equinox et le jeu d’icône Faenza (Merci Nicolargo ;) ). Enfin, pour terminer sur le bon côté de la chose, le gestionnaire de paquet, pacman, est vraiment très puissant et les paquets AUR sont une source inépuisable de logiciels.

Seulement voilà! Tout n’est pas rose sous Arch Linux. Il y a quand même quelques petits inconvénients. Premièrement, c’est un peu « roots ». Pour quelqu’un qui n’a pas envie de se prendre la tête, ce sera vite décourageant. Une installation d’Ubuntu prend maintenant une heure maximum. Une installation d’Arch Linux (j’entends par là le système, l’ajout d’interface graphique, les paquets de base et tout et tout…) prend nettement plus de temps, en tous cas la première fois. Mais on apprend beaucoup sur le fonctionnement de son système et ça c’est inestimable! Deuxièmement, le système de rolling release choisi par Arch Linux a aussi ses inconvénients. Deux exemples issus de mon expérience : la mise à jour vers la toute dernière version de Thunderbird m’a obligé à fouiller sur le net pour trouver une version de Lightning (agenda) compatible. La version proposée via l’interface d’installation de modules de Thunderbird ne l’était plus… Ensuite une mise à jour « buggée » d’Empathy m’a privé quelques heures de messagerie instantanée. Heureusement, ce sont des choses qui sont très vite corrigées et ne pose finalement pas tant de problèmes que ça. Troisièmement, il y a des automatismes à acquérir. Notamment avec le passage de apt-get à pacman. Ce dernier suivant une logique qui me dépasse quant au nom de ses arguments. Petit comparatif :

Actionapt-getpacman
Installer un paquetapt-get install _paquet_pacman -S _paquet_
Installer les mises à jourapt-get update
apt-get upgrade
pacman -Suy
Supprimer un paquet et ses dépendancesapt-get autoremove _paquet_pacman -Rs _paquet_

Il faut avouer que c’est spécial… Mais après quelques heures d’utilisation ça ne pose plus vraiment de problèmes. Enfin, et ce n’est pas tant la faute d’Arch Linux que des constructeurs de matériel, il est parfois difficile de trouver les pilotes pour certains périphériques. Je pense en particulier à la webcam incrustée dans l’écran du E6510 que je n’ai toujours pas réussi à faire fonctionner… La documentation technique de chez Dell ne m’a pas permis de déterminer quel pilote installer. Une Ubuntu, par exemple, détectera ce type de matériel et installera les pilotes nécessaires.

Conclusion

Je n’utilise Arch Linux que depuis 10 jours donc ce n’est pas encore très facile de se faire un avis mais je suis pour le moment très satisfait. Je n’exclue pas de passer également mes machines personnelles sous cette distribution. Il y a certes quelques couacs de temps à autre mais c’est un moindre mal comparé à la satisfaction qu’apporte un système stable, à jour et dont on est complètement maître. Qui plus est, le système étant « vide » au départ on installe vraiment que ce dont on a besoin, ce qui rend la distribution très légère et réactive.

PS : Si certains sont tentés de passer sous Arch Linux, n’hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires. J’en ai eu pas mal moi-même, notamment pour les fichiers de configuration type rc.conf ou pacman.conf, donc je pourrais peut-être y répondre.

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