TimCruz le vilain barbu maladroit (ou le retour)
Cet article est une révision de celui-ci dans lequel j’ai commis certaines maladresses. Je vais donc tenter de rectifier le tir… Les nouveaux éléments seront en gras.
Suite à mon article sur l’échec de Steam sous Linux, je m’étonne des sentiments qu’il éveille. C’est marrant de voir que dire une chose en pensant blanc peut-être compris noir. Outre les commentaires, j’ai même été repris par Cyrille Borne himself (la classe!).
Cyrille Borne, si vous ne connaissez pas, c’est un peu le Jean Yann (même s’il préfèrerait être comparé à Bacri lequel est plus vivant et moins souriant à son goût) de l’informatique open source, un ronchon cynique, et pourtant toujours très drôle. De bon conseil, j’envie les élèves qui passent le B2I avec lui. Sa longue participation au Planet Libre a cessé il y a peu. Pourtant, j’aimerais clarifier mon point de vue : Bien entendu je déplore que Steam ne soit pas porté sous Linux, bien entendu j’aimerais qu’il y ait plus de logiciels portés sous Linux, sauf qu’en le disant je ne fais que défoncer une porte ouverte: tant de blogs le disent déjà! Pourtant à chaque situation on peut décider de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide! Via ma petite prose j’essayais de le remplir, ce verre. Si à toute chose malheur est bon, ce proverbe s’applique dans le cas de Steam par la latitude que son non-portage sous Linux apporte à certains projets open sources. Je ne dis donc pas qu’il est une bonne nouvelle que Steam ne soit pas porté sous Linux, je dis juste que ce n’est pas que négatif.
Je ne veux en aucun cas que le librisme soit de l’intégrisme qui nous isole du reste du monde, c’est à l’encontre même de ma vision de l’informatique! S’il ne me servait à rien de dire la même chose que tous les autres en la circonstance, mes articles en général tendent à prouver les possibilités d’interopérabilité et à montrer les avantages de toutes les solutions (même pour Mac je fais un effort,si, si!).
Pour illustrer la situation: j’utilise tant Windows que Linux, je rédige même mes articles avec Windows Live Writer qui est pour moi le meilleur client blog qui existe. Professionnellement j’administre des serveurs sous Windows 2003 et 2008 Server ainsi que sous Ubuntu, Fedora, Debian. Mon PC Media Center tourne sous Windows 7, mon netbook sous Ubuntu Netbook Edition, et le PC fixe est en dual boot XP/Ubuntu! Pour moi l’informatique open source tel que la définie la FSF est étroitement liée à une philosophie de libre choix, d’autant que chaque situation est unique. Si je fais le choix de favoriser l’open source, ce ne sera pas sans pragmatisme. Pour mieux me comprendre, je vous invite à relire mon article sur la philosophie des systèmes d’exploitation.
L’informatique open source telle que la prêche FSF est mon idéal informatique. S’il fallait commencer de 0, c’est elle que je choisirai de bâtir. Toutefois, l’informatique existe depuis longtemps et s’est construite sur un tout autre domaine, très propriétaire. L’informatique est aussi devenu un outil incontournable, notamment professionnellement. Que l’on aime ou pas ce qu’elle est devenue, on doit faire faire avec ce qu’elle est et tenter de la faire évoluer. En ce sens, je pense que la FSF est en échec (en partie du moins). Pour m’expliquer je vais prendre l’exemple des voitures :
On pollue beaucoup trop, c’est un fait. J’aimerai ne pas polluer et donc ne pas utiliser ma voiture pour aller au travail tous les jours. Or nous sommes dans une société qui ne peux plus vivre sans voitures. Et même si j’avais les moyens de me payer une voiture électrique, elle serait aussi polluante en une certaine façon (création, assemblage, acheminement, etc.). De fait, j’ai fais le choix de m’acheter une voiture reconnue comme polluant peu, je vais faire mes courses à pieds quand je le peux et modère ma conduite quand j’emprunte mon véhicule pour moins polluer/consommer. Suis-je pour autant un usager qui agit à l’encontre de mes principes? Évidement! Ai je le choix? Pas vraiment…
De même pour l’informatique. Si je suis de cœur attaché à l’open source, l’informatique est pour moi un outils avant tout. De fait, si je dois faire des compromis pour un mode de vie raisonnable avec mon auto, j’en fais autant avec mon PC. J’utilise les logiciels open sources tant que je peux, j’encourage les autres à en faire autant. Mais, tant qu’une solution open source ne saura pas répondre à un BESOIN, j’utiliserai un code propriétaire pour y arriver. Est-ce moins raisonnable que de rouler en voiture alors que je ne veux pas polluer? Non! Ai-je le choix? Pas plus!
Si certain vivent en autarcie totale (communauté Amish ou même neo-hyppie ultra concerné par la cause), moi je ne le peux pas. De même, je ne suis pas un “autarcique informatique”. Me jette-t-on des pierre quand je parle auto? M’assassine-t-on de reproche? Non! Pourquoi alors serait-ce normal pour l’informatique open source?
Comprenez par cet article que je ne cherche pas à me justifier, simplement je ne peux pas être présenté comme l’icône barbue du libre. Cyrille, tu m’as lu une fois, j’espère que tu continueras. Pour reprendre une formule que tu as employée: “n’hésites pas à me citer, c’est de bon goût”! Quant aux autres, cet article peut être vu comme le préambule à tous mes articles open source qui ne sont le reflet que d’une facette d’une situation. Gardez l’esprit ouvert!
Bad-Cyrille, tu y retrouveras encore à redire (mais je suis maso, je n’attends que ça), Christophe aussi. Mais je pense avoir été plus clair, moins maladroit et avoir corrigé mes erreurs sémantiques sur l’emploie du terme “libre”.