Nespresso et Logiciel Libre

Depuis plusieurs années maintenant se déroule dans le monde du café une bataille proche de celle du développement logiciel : contre Nespresso et ses capsules propriétaires s’oppose le standard de dosettes Easy Serving Expresso.

Nestlé a déposé plus de 1700 brevets et dessins sur ses capsules qui lui assurent d’être le seul à pouvoir en fabriquer jusqu’en 2012.

Un modèle économique et une stratégie de fermeture assumé par le directeur général de Nespresso France, Arnaud Deschamps : « On se positionne sur un produit de niche [...] c’est un système qu’on a pensé de A à Z. Si on cherche la perfection, on doît maîtriser tous les paramètres ».

Café et logiciel libre, même combat ? La situation n’est pas sans rappeler le manque d’interopérabilité en informatique :

« Nestlé est un peu l’Apple de la machine à café, et Nespresso son iPod. Les dosettes à café ne pouvant être achetées que sur l’iTunes de Nestlé. »

« Easy Serving Espresso est un peu aux dosettes de café ce que l’Ogg Vorbis est à la musique numérique : un format ouvert, que la concurrence peut exploiter librement. »

Les alternatives « ouvertes »

La dosette open-source
Récemment, Jean-Luc Gaillard, qui a dirigé Nespresso entre 1988 et 1997 puis fondé depuis la société Ethical Coffee Compagny, affirme avoir en quelque sorte cassé le DRM. Il aurait en effet exploité une « faille » dans les brevets de la filiale de Nestlé, et pris « toutes les précautions juridiques nécessaires » pour commercialiser des dosettes compatibles. Elles seront commercialisées 20% mois cher dans les grandes surfaces Casino, Monoprix et Leader Price.

La capsule compatible
Autre initiative, une société suisse, NexPod, propose des capsules à remplir soi-même, éventuellement réutilisables dans un format compatible avec les capsules Nespresso (0,20€ la capsule). NexPod affirme ne violer aucun brevet, uniquement « produire des produits de consommation pour leur machines, ce qui est un droit garanti par les lois des Etats-Unis contre le monopole et par les lois commerciale de la CE, dans le but d’éviter la concentration monopolistique. »

Le choix du consommateur/utilisateur

Une situation qui n’est pas sans rappeler celle des offres logicielles, avec ses partisans et détracteurs. Les critères de décision sont laissés à l’appréciation de l’acheteur qui devra tenir compte du prix du produit, de sa qualité, son design, sa rareté, sa longévité…

Cette stratégie réussit jusqu’ici à Apple comme à Nespresso : c’est cher, c’est dur à trouver, luxueux ?, mais ça marche.

À plus long terme, ne pas se laisser enfermer dans un système « propriétaire » et « captif », c’est être libre mais aussi avoir la garantie du choix et de la la diversité.

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Sources : rue89.comSansFiltre

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