Les licences open source permettent-elles la réutilisation du code ?

Comme le disais Joan sur un commentaire tout récent : « C’est incroyable l’écho qu’à cette fausse idée selon laquelle un logiciel open source serait simplement un logiciel dont on peut lire les sources mais pas les modifier… ». Je vais donc tenter defaire ici un article didactique pour éclaircir ce point en essayant de ne pas trop rentrer dans les détails juridiques.

Tout d’abord, commençons par nous rapporter à la définition de l’open source donnée par l’OSI (Open Source Initiative). Il est indiqué en introduction :« Open source doesn’t just mean access to the source code » puis parmi les différentes conditions que doit respecter une licence open source :

3. Derived Works
The license must allow modifications and derived works, and must allow them to be distributed under the same terms as the license of the original software.

En Français :
«
Open Source » implique plus que la simple diffusion du code source.
3. Travaux dérivés.
La licence doit autoriser les modifications et les travaux dérivés, et leur distribution sous les mêmes conditions que celles qu’autorise la licence du programme original.
Source Traduction

La liste officielle des licences open source reconnue est donnée sur cette page. Vous retrouverez parmi celles-ci toutes  les licences libres (au sens de la définition de la FSF). Ces dernières sont donc par voie de conséquence  open source.

A la lecture de ces éléments, la réponse à la question de cet article est donc oui. Les licences open source ne permettent pas juste de consulter le code, elles permettent sa réutilisation.

J’avoue cependant me méfier et je n’exclus pas que certaines licences qualifiées d’open source recèlent un piège. Si vous connaissez un exemple concret merci de l’indiquer en commentaire.

Pour revenir au commentaire qui a motivé cet article, il n’est effectivement pas possible d’installer Gmail ou Twitter sur son propre serveur. Pourtant, Google, Facebook ou Twitter utilisent des briques sous licence open source pour construire leurs services web. Le code source final de cet assemblage lui n’est pas disponible.

Ceci est rendu possible par le fait que :
1- Ce sont des services web pas des logiciels distribués à des utilisateurs comme ceux que l’on peut installer sur son poste. L’obligation de redistribution des codes sources n’existe pas en général, d’où la création de l’AGPL pour essayer de combler cette faille.
2- Des licences comme Apache (la licence pas le serveur) permettent de placer sous la même licence ou sous les termes d’une autre licence une version modifiée du logiciel, donc éventuellement une licence non libre. Une exemple, le serveur Web Apache est utilisé (sous forme modifée) par IBM dans son serveur d’applications propriétaire WAS (WebSphere Application Server).

C’est vrai qu’il y a beaucoup de licences et qu’il peut-être facile de se perdre dans cette multiplicité. Dans les faits les licences GPL se partageaient 65% du  « marché » de la licence open source en 2009.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 05/05/2010. | Lien direct vers cet article

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