Albanel ministre de la Culture et de la Propagande

Le 14 février dernier, peu après dix-huit heures, le ministère de la Culture a opéré un acte qui relève clairement de la propagande, en modifiant l’article « Loi Hadopi » pour l’adapter à sa sauce. Cela prend une importance considérable lorsqu’on connait le nombre de visites sur cette page : chaque jour, plus de 3 000 internautes la consulte, avec un maximum atteint le 9 avril dernier, jour du rejet surprise du texte issu de la commission mixte paritaire, de 17 600 consultations. Le ministère a donc bien vite saisi l’importance de la page, et l’a modifiée en douce. En effet, l’adresse IP (si chère à Mme Albanel) 143.126.11.222 a effectué quatre modifications, en l’espace d’un quart d’heure, afin d’ajouter un lien vers le site de propagande jaimelesartistes.fr et de modifier des parties concernant l’amendement 138 à deux reprises. Le hic, c’est qu’on retrouve sans trop de mal le nom de domaine associé à cette IP, et il s’agit de proxy-valois.culture.fr (on retrouve d’ailleurs dans la description du whois « Centre des Telecommunications Ministere de la culture, de la communication, des grands travaux et du bicentenaire »). Il s’agit bel et bien d’une manipulation issue du Ministère de la Culture, auquel on peut donc accoler le nom de Propagande, rappelant de la sorte des heures bien sombres de l’Histoire.
Deux modifications, qui sont scandaleuses, retiennent plus particulièrement l’attention, ce sont celles qui concernent l’amendement 138.
Première modification, le ministère de la Culture remplace « cet amendement remet en cause la suspension de l’accès internet par la riposte graduée. » par « Cet amendement qui était présenté par certains de ses auteurs comme remettant en cause la suspension de l’accès internet par la riposte graduée a toutefois été supprimé par les Etats membres de l’Union européenne lors de l’examen du Paquet Télécoms par le Conseil. » La seconde modification est du même genre, toujours sur l’amendement Bono, on a cette fois remplacé « Ce qui signifie que pour couper l’accès internet d’un abonné il faut d’abord passer par un tribunal (ce qui remet en cause la suspension de l’accès Internet de la riposte gradué). Le texte du [[Paquet Télécoms]] n’est pas définitif. » par « Cet amendement a été interprété par certains de ses promoteurs - et notamment le député socialiste français Guy Bono - comme faisant obstacle à la suspension de l’accès à Internet sans décision judiciaire : selon Guy Bono en effet, la possibilité de disposer d’une connexion Internet à domicile devrait être qualifiée de liberté fondamentale. Ce point de vue reste discuté, aucune juridiction d’aucun pays de l’Union européenne n’ayant pour l’instant conféré un tel statut à l’accès Internet. En tout état de cause, l’amendement 138 a été écarté du [[Paquet Télécoms]] par les 27 Etats membres lors de son examen en première lecture par le Conseil de l’Union européenne. Le [[Paquet Télécoms]] fera toutefois l’objet d’une seconde lecture au printemps 2009, par le Parlement Européen puis par le Conseil. »
Sur le fond, on peut se demander pourquoi le gouvernement français s’entête au niveau européen à évincer l’amendement Bono, que le Conseil n’a de cesse de le liquider sous la pression française, malgré son vote par des majorités écrasantes d’eurodéputés, s’il n’a en fait aucun impact sur la riposte graduée ?
Sur la forme, de telles modifications en douce sont intolérables, scandaleuses même, puisqu’elles traduisent clairement une volonté du Ministère de la Culture de manipuler les esprits.
Après l’éviction d’un salarié de TF1, dont la seule faute est d’être contre le projet de loi HADOPI, la révélation d’une telle manipulation aujourd’hui ne peut qu’indigner profondément les internautes et les citoyens français. Fort heureusement, ces modifications éhontées, contre l’idée même du fonctionnement de Wikipédia, sont le plus souvent rapidement annulée.

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Publié par Nicoz : 28