Ce qui est important, ce sont les libertés !
Allez, ce n’est pas comme si j’avais déjà plusieurs articles écrits à 90 %, je me lance dans l’écriture de quelque chose d’autre…
Il est bien souvent difficile, quand on est un libriste, de transmettre aux autres personnes les raisons fondamentales qui font qu’on défend le logiciel libre (et ce sont d’ailleurs ces mêmes raisons qui ont créé ce mouvement si je ne m’abuse). En effet, ce n’est pas la gratuité qui nous intéresse (bien que ce ne soit pas désagréable). J’ai d’ailleurs donné plus d’argent à des projets de logiciels libres ou à des associations les concernant que j’en ai donné à Microsoft.
C’est aussi au-delà des considérations techniques. Oui, de par leur nature où n’importe qui peut y contribuer, les logiciels libres tendent à être plus performants mais ces argumentations concernent plus le mouvement open-source. Je vous l’accorde, là aussi, cela arrange bien les libristes. Les mouvements du logiciel libre et de l’open source défendent effectivement la même chose mais avec un point de vue radicalement différent (même si on peut appartenir aux deux :p). Ce que promeuvent les libristes, ce sont bel et bien les libertés !
Beaucoup avant moi ont dû insister sur ce point. Et pourtant, les médias passent souvent à côté de cette notion de liberté qu’apportent ces logiciels. Ce n’est pas pour leur jeter la pierre que je vais me baser sur un article de La voix du Nord dans le reste de cet article. C’est simplement pour exemple. Mais c’est surtout pour, une fois de plus, essayer de faire comprendre, ne serait-ce qu’à une personne, pourquoi le logiciel libre m’importe tant.
Vous l’avez compris, pour bien comprendre cet article, ou pour avoir une idée d’un article qui passe à côté du plus important, il faudra lire ceci (attention, je ne remettrais pas ce lien :p)
L’article profite donc de la tenue d’un petit salon dans le Nord pour présenter le logiciel libre au grand public après s’être entretenu avec Jean-Luc Dangleterre, président de Linux Cambrésis. Dès le chapeau, on retrouve un argument qui n’est pas celui le plus souvent utilisé mais qui n’est pas faux : le logiciel libre lute d’une certaine manière contre le « piratage » (je préfère l’usage de « utilisation illégale d’un logiciel » mais c’est un peu lourd). Ça rejoint le fait que l’utilisateur n’a pas à payer obligatoirement mais je vois rarement l’argument utilisé sous cette forme.
Pourtant, l’introduction commence plutôt bien, on nous dit que l’on va expliquer qu’est-ce que le logiciel libre : je m’attendais donc à ce qu’on parle un peu de liberté. Mais après une petite coquille (On classe Photoshop chez Microsoft), les principales arguments avancés sont « la protection contre les virus » et la gratuité. Ensuite on attaque un paragraphe sur les chiffres. Même si l’auteur prend des précautions : « Difficile de se procurer des chiffres sur les utilisateurs », on nous indique qu’en France, il n’y a que « quelques pour-cent » mais que ceux-ci « augmente[nt] de manière exponentielle ». Cela représente peut-être une idée générale (et je sais que les rédacteurs n’ont pas carte blanche au niveau du nombre de mots) mais dans certains domaines, les logiciels libres sont fort utilisés et dans d’autres, le nombre d’utilisateurs ne doit pas augmenter tant que ça.
L’article fini par vanter les mérites des logiciels libres tout en s’appuyant sur une interview du président de Linux Cambrésis. On vante donc :
- que ces logiciels sont aussi, voir plus, performants que leurs homologues (propriétaire/privateur/liberticide ; appeler les comme vous voulez) : considérations open-source
- que ces logiciels ne sont pas conçut par des salariés mais bien souvent par des étudiants à la pointe de la technologie : heu… Il y a quand même pas mal de salariés dans le logiciel libre et ceux-ci n’en demeurent pas moins dépassés
- l’alternative au piratage, gratuité, …
- la facilité d’utilisation
Une fois encore, c’est déjà très bien que La voix du Nord parle du logiciel libre mais il aurait été parfait d’avancer que ces logiciels ont, entre autres, comme caractéristiques :
- de ne pas imposer grand-chose à l’utilisation. Le plus souvent, on est libre de faire ce que l’on veut avec (au niveau utilisation à proprement parlé). La seule contrainte et de, dans le cas où on modifie le logiciel pour en faire un autre, donner aux autres le droit de modifier ce logiciel à leur tour. On est donc à des années-lumières des CLUF qui nous impose telles ou telles restrictions. Peu de personnes sont d’ailleurs au courant que l’on passe une sorte de contrat avec une entreprise quand on utilise un logiciel non-libre.
- avoir accès au code source qui, même si on n’y connaît personnellement rien en programmation informatique, nous rassure quant à ce que fait le programme. En effet, n’importe quelle personne, qui elle s’y connaît, peut vérifier que le logiciel en question ne fait pas « des choses dans notre dos ». Car, on ne le sait pas forcément mais il y a une multitude de choses qui sont faite comme faire une liste des programmes qu’on utilise, des sites qu’on visite, de nos contactes e-mail, … Et ce n’est pas seulement les organisations néo-pédo-porno-nazie nord-coréennes qui pratiquent ce genre de choses mais bel et bien les plus grandes entreprises de logiciels non-libres (à des fins uniquement commercial, on ne va pas être parano non plus ^^)
Enfin, ça doit paraître un peu cocasse de me voir critiquer gentillement un article via cet article qui doit être lui-même bourré de fautes en tout genre mais je trouve vraiment dommage que l’on passe très souvent à côté de cette notion de liberté.