Project London : Ça n'a rien à voir avec Londres...

Je viens de découvrir un projet ambitieux, appelé Project London. Ce projet est ambitieux à plusieurs titres :

  • Il n'a pas de budget.
  • Ce sera le premier long métrage réalisé avec Blender.
  • Il est réalisé par une communauté d'artistes et de développeurs.

Ça fait beaucoup pour un long métrage.

L'un des plus intéressants challenges du projet est sans doute celui de l'utilisation de Blender. Bien que Blender ait démontré des qualités évidentes, et malgré les productions réalisées par la Fondation Blender (Elephants dream, Yo Frankie, Big Buck Bunny, ou actuellement Sintel), il n'a jamais été utilisé comme outil principal de post-production pour un long métrage. Du reste, lors de ses productions, la Fondation Blender n'a pas pour objectif de réaliser des courts métrages ou des jeux, mais ne fait que les utiliser pour faire progresser Blender (En passant, voilà une méthode particulièrement efficace pour faire progresser un logiciel libre. À bon entendeur...).

Jawbone.tv vient de publier une interview de Ian Hubert, scénariste et metteur en scène de ce film dont la sortie est prévue en milieu d'année prochaine. Pour les non anglophones, quelques passages :

Jawbone.tv : Pourquoi avoir choisi Blender comme outil de production 3D principal ?
Ian Hubert : (...) Il y a une grande communauté de gens très talentueux, animés par le goût de l'expérimentation, et c'est cette communauté qui nous a aidé à réellement sortir la post-production de terre. Nous avons souvent de l'aide de gens qui cherchent juste à affiner leurs compétences dans certains domaines, tout en travaillant sur quelque chose de sympa.

Jawbone.tv : À notre connaissance, c'est le plus gros projet d'effets spéciaux entrepris avec Blender. Comment est ce que ça se passe ?
Ian Hubert : Blender se comporte vraiment très bien. Le film est intégralement en haute définition, et le temps de rendu moyen par image est actuellement d'environ 5 minutes. Ce n'est que récemment que j'ai commencé à réaliser la puissance que ses options de rendu fournissent. Je travaille actuellement sur la grande bataille finale, dans laquelle un robot high-poly (Note pour les non connaisseurs : Un High-Poly est un modèle 3D construit avec un très grand nombre de polygone, au contraire des low-poly, tels qu'ils peuvent être utilisés par exemple dans les jeux) fait face à une créature contenant un nombre de polygones encore plus important. Le strict nombre de polygones nous interdit de calculer la scène d'une seule traite. Mais en ajustant les options de rendu, nous sommes capables d'intégrer uniquement les objets nécessaires à chaque passe. Sans les options de rendu, nous aurions sans doute dû réduire de manière significative le nombre de polygon des modèles.

Jawbone.tv : Sur des projets de cette importance, (...) Hollywood emploient des développeurs pour personnaliser le logiciel pour eux. Est ce qu'il a été difficile de persuader les développeurs de Blender de faire la même chose ?
Ian Hubert : La nature ouverte de Blender nous a offert beaucoup de flexibilité, lorsqu'il s'est agit de modifier le code. (...) Je me rappelle d'une fois où j'ai interrogé Dolf Veenvliet (Membre du conseil de certification de Blender), pour savoir si Blender était capable de sélectionner tous les objets sans textures dans une scène. 20 minutes plus tard, il m'envoyait un fichier en me disant : "Maintenant, il sait !". Cet aspect communautaire est une des choses qui facilite le développement de Blender, et nous lui en sommes reconnaissant. Lorsque le film sortira, nous livrerons également un grand nombre des modèles et animations que nous développons, en reconnaissance de l'effort fourni par la communauté.

Jawbone.tv : Au fait, pourquoi Project London, alors que l'équipe principale est basée à Seattle aux États-Unis ?

Ian Hubert : Pourquoi le film s'appelle Project London est un mystère perdu dans le temps. J'ai inventé ce nom il y a des années, et l'ai sans doute rendu tellement abstrait que nous devrions être contraint de le changer en quelque chose de plus approprié : C'est quelque chose que nous avons jusqu'à présent évité avec succès.

Le film devrait être disponible en ligne à sa sortie. Pas d'information sur la licence, mais c'est assurément un projet à suivre...

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Publié par Poupoul2 : 56