Dé-rawtiser ses photos sous Linux partie 2 : RawTherapee

Dans ce second billet consacré au traitement des fichiers RAW sous Gnu/Linux, je vais m'intéresser au nouveau Libre : RawTherapee.
Je ne vais pas détailler chaque fonction de Rawtherapee, le manuel utilisateur est très bien fait et explique déjà tout cela. Plus précisément, je vais juste aborder ses points intéressants par rapport à UFRaw que j'ai traité dans le premier billet de cette série. J'avais utilisé RawTherapee il y a quelques temps pendant plusieurs mois pour voir de quoi il était capable, j'ai fini par l'abandonner car il n'était pas libre. Avec le changement récent de licence (GPL), je vais pouvoir y revenir.

Un logiciel global

Rawtherapee propose une approche assez semblable aux logiciels propriétaires comme Lightroom ou Bibble. C'est à dire qu'il propose un flux de travail complet autour du traitement des fichiers RAW. Celui qui n'a pas besoin de faire de retouches d'image élaborées (suppression de poteaux électriques, retouche cosmétique, ...) peut très bien organiser son travail uniquement autour de ce logiciel depuis le catalogage des fichiers jusqu'à l'accentuation finale de l'image en passant par l'édition des données Exif et IPTC.

Profils utilisateur

L'un des points intéressants de Rawtherapee est de pouvoir sauvegarder des profils de corrections d'image.

Concrètement, je peux avoir un profil minimal sans accentuation pour pouvoir ensuite retoucher les images dans Gimp (pour des portraits par exemple), un profil avec une accentuation basique pour les images que je n'ai pas besoin de retoucher (photos de famille, ...) et différents profils pour le N&B.

Onglet exposition

Comme dans tout logiciel de traitement RAW, nous commençons par régler l'exposition de l'image. Nous pouvons compresser les hautes lumières comme dans UFRaw (rendu film) avec la possibilité de contrôler le niveau de compression. Nous avons de plus la possibilité de compresser les basses lumières, très intéressant pour éviter de boucher complètement les ombres.

Toujours dans cet onglet "Exposition", nous pouvons régler le contraste globale de l'image.

Nous trouvons ensuite un onglet permettant de "récupérer" les hautes lumières. Concrètement, lorsqu'une image est trop surexposée et qu'il est impossible d'avoir des détails dans les hautes en utilisant les réglages d'exposition, cet outil propose de calculer les données manquantes à condition que les trois canaux rouge, vert et bleu ne soient pas tous surexposés. Par exemple pour les nuages blancs dans un ciel bleu, il est fréquent que les nuages soient trop blancs. En générale, le canal bleu est trop surexposé mais les canaux rouges et vert contiennent souvent encore des informations. dans ce cas l'outil peut utiliser les données de ces 2 canaux pour calculer un canal bleu.

L'outil "ombres/hautes lumières" nous permet quant à lui de rattraper les différences d'expositions entre différentes zones de l'image. Par exemple, sur un portrait pris en extérieur à midi avec le soleil face au sujets, cela permet d'atténuer les ombres dures présentent sous les arcades sourcilières.

Onglet Détail

Dans cet onglet nous pouvons régler l'accentuation ainsi que la réduction du bruit de luminance et chromatique. Il n'y a pas grand chose à dire sauf au niveau de l'accentuation où nous avons un paramètre très intéressant qui permet de limiter l'effet de halo dans les zones à fort contraste ou lorsqu'on pousse un peu trop l'accentuation.

Onglet Couleur

C'est ici que nous pouvons régler la balance des blancs, convertir l'image en N&B avec un mixeur de canaux complet, charger un un profil ICM pour le boitier et corriger la colorimétrie de l'image dans l'espace Lab. Nous avons surtout un outil de réglage de la saturation des couleurs avec un limiteur de sur-saturation. Le résultat peut s'apparenter à l'outil "vibrance" qu'on rencontre sur d'autre logiciel.

Onglets transformation et Meta-données

Rien de particulier à dire ici, nous retrouvons les classiques du genre : rognage, rotation, redimensionnement, manipulation des données Exif, ... Ha, si l'outil de rotation est vraiment très pratique et facile à utiliser : il suffit de tracer une droite au dessus de l'élément qui devrait être horizontale ou verticale.

Utiliser Rawtherapee en mode batch

Rawtherapee propose un mode batch directement accessible depuis l'interface graphique. Pour s'en servir, il suffit de placer l'image corrigée dans la file de traitement. Une fois que l'ensemble des images que nous souhaitons traiter est dans la file, il ne reste plus qu'à lancer le traitement.

Le rendu des couleurs dans Rawtherapee

Rawtherapee étant basé sur dcraw comme UFraw, certains utilisateurs peuvent rencontrer des problèmes au niveau du rendu des couleurs. Concrètement les images ont tendance à tirer vers le vert et à être fade, j'ai déjà abordé ce sujet pour UFRaw. Il est nécessaire de calibrer son appareil photo par rapport au logiciel pour avoir des couleurs justes. Pour cela, il faut utiliser une charte de type Gretag et un logiciel comme LPROF ou Argyll CMS. Je n'ai pas encore testé cette solution.

RawTherapee vs UFRaw

Rawtherapee propose beaucoup plus de fonctionnalité que UFRaw, il sera très apprécié par ceux qui souhaitent juste pouvoir gérer et corriger leurs photos et qui n'ont pas besoin d'opérer de traitements lourds.

To be Continued

Le prochain billet sur la dé-rawtisation des photos sous Linux sera consacré à un logiciel très prometteur et plutôt sexy: Darktable

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