Vers la fin des producteurs ?
les producteurs dont le métier consistait à apporter la musique des artistes aux consommateurs n’ont plus leur raison d’être aujourd’hui.
Voilà ce qui ressort d'un billet publié sur Numerama ce vendredi 18 septembre. Soit 3 jours après l'adoption de la loi HADOPI 2 par l'Assemblée Nationale. De justesse : 285 pour, 225 contre.
C'est vrai ? On peut dire ça comme ça ?
Si on en juge par le comportement des adeptes d'internet : pourquoi pas. Les producteurs ne sont plus les seuls à pouvoir promouvoir les artistes qu'ils ont sous leurs ailes. L'internaute, le blogger, l'utilisateur de identi.ca, twitter ou facebook possède un pouvoir de promotion aussi important que son ancêtre le « producteur classique ».
Comment est-ce possible ? Ce qui suit devrait vous permettre de comprendre ce que je crois être une belle démonstration de l'effet « boule de neige ».
- Les grands utilisateurs des outils de microblogging ont parfois des milliers de followers qui répercutent à leurs échelle les messages édités par ces grands des réseaux sociaux.
- Les bloggers peuvent drainer une quantité folle de visites. Ce modeste blog brasse des milliers de visiteurs par mois et celui de Korben en draine plusieurs dizaines de millier !
- Facebook est son fonctionnement même permet à une vidéo de faire le tour du web en un temps record.
- DailyMotion et Youtube hébergent une quantité faramineuse de vidéos réalisées par des anonymes.
En somme, Internet permet à qui le souhaite de faire la promotion de son artiste préféré à travers des outils simples et accessible à tous. C'est de la concurrence déloyale. Les producteurs ne sont pas à même de lutter contre ce nouveau mode de fonctionnement : le fanboy devient le producteur le plus efficace.
Internet n'a pas simplement apporté un outil puissant de partage de contenu et de connaissance.
Il a aussi apporté avec lui un courant de pensée qui va de pair avec cette évolution : les licences libres que nous, libristes, défendons, permettent d'encadrer cette frénésie de partage et de diffusion dans les meilleurs conditions possibles. Elles apportent le respect de la source d'information, la liberté de la diffusion et la possibilité de partage et le droit à la modification.
Ce que les anciens modèles de diffusion n'ont pas compris, c'est que le fanboy adore modifier les titres de son artiste préféré pour pouvoir faire écouter des morceaux de choix à ses amis via les réseaux sociaux auxquels ils appartiennent tous. Et ça ne se limite pas à la musique.