Est-ce que Microsoft pourra un jour être accepté par la communauté des logiciels libres ?
C’est en substance la question que se pose Bruce Byfield dans un long article du Webzine Datamation. On reproche souvent aux ardents défenseurs des logiciels libres leur position vis-à-vis de Microsoft et de ces logiciels. Une position qui tend à diaboliser l’éditeur de Redmond et à le rendre synonyme de « mal suprême ».
Il est vrai que l’histoire de Microsoft et du libre est parsemée de mauvais souvenirs et son image auprès de cette communauté est pour le moins mauvaise. Cela rend-il pour autant tout changement impossible ? Bruce Byfield donne l’exemple de Sun qui fut longtemps un éditeur propriétaire et qui aujourd’hui est devenu un acteur important de la communauté du logiciel libre. A telle point que le récent rachat par Oracle a pu émouvoir et inquiéter la comunauté du libre. A ce sujet l’affaire n’est toujours pas tranchée en Europe ou l’accord pour cette fusion n’a pas encore été donné.
Microsoft a cependant essayé de s’acheter les bonnes grâces de la communauté que ce soit effectuant des dons à la fondation Apache, en participant en avril à un colloque sur le sujet de l’avenir des systèmes d’exploitation avec les principaux acteurs de l’open source ou en publiant sous licence GPL 20 000 lignes de codes de pilotes de périphérique pour le noyau Linux.
Cependant pour des esprits idéalistes, la liberté ne s’achète pas. C’est avant tout un changement d’attitude et des choix clairs en faveur des formats ouverts ou de l’abandon des brevets qui sont attendus. Bruce Byfield cite l’exemple de Codeplex qui contiendrait en fin de compte peu de projets d’intérêt général. La majorité des projets concernant essentiellement et directement Microsoft.
Une réconciliation semble difficile en l’état. Seuls des gestes « significatifs » pourraient infléchir la situation. Mais il y a peu de chance que Microsoft ouvre le code de sa suite bureautique et encore moins de ces systèmes d’exploitation.
Il n’en reste pas moins vrai que si Microsoft est une société qui a adopté un modèle de développement propriétaire, elle a tout même contribué à la généralisation de l’informatique individuelle. Certes, ces méthodes commerciales sont au regard des principes des logiciels libres fortement répréhensibles.
Il est probable que la part de plus en plus importante des logiciels open source dans le marché de l’informatique contribue à renforcer les actions et la présence de Microsoft dans ce secteur. Mais pour autant un grand virage est-il envisageable ? J’en doute un peu. A moins que l’indéboulonnable Steve Balmer ne soit remercié et laisse place à une jeune génération plus favorable à l’esprit du libre.
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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 15/09/2009. | Lien direct vers cet article | © Philippe Scoffoni - 2009
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