La formation supérieure et le libre: Du passionné au professionnel

Bonjour,

Une petite réaction à un accord passé entre Sun (nouvellement Oracle) et la Chine sur la formation des "responsables des universités, aux enseignants, aux étudiants et aux employés des sociétés d’informatique". Vous trouverez plus de détails dans deux articles : Journal de l'innovation et Xinhuanet. puzzle_quatre.jpg

On savait déjà que La Chine développait son propre OS Linux pour contrecarrer la domination américaine de Microsoft sur son territoire voilà que maintenant elle passe au niveau au-dessus et veut former son "élite".

Quelle est la stratégie de l'Europe dans tout cela et plus proche de nous de la France ? (voir le post de Framablog sur "La France sur le toit du monde Open Source !". Le constat est pourtant là comme nous pouvons le voir dans un article sur le Journal du Net qui nous fait part d'un rapport remis au Syntec sur ce thème..

Les besoins sont présents que ce soit en formation initiale et continue. L'idée n'est peut-être pas obligatoirement de créer des formations 100% open source, même si des projets pertinents ont été faits dans ce sens comme à Angers, à Paris 12, mais plutôt que le libre s'intègre dans les cursus des formations supérieures.

Vous me direz "C'est fait depuis longtemps"... pourtant dans le cadre de notre projet nous approchons les universités pour intégrer des options, des Unités d'Enseignement, et on nous répond par du scepticisme. Le summun fut une tirade sur "On est pas bien sûr du modèle économique du libre...". Ou alors "Tous nos ingénieurs savent gérer un serveur Linux"...Les professionnels du secteur connaissent bien la réalité de cette capacité de "bidouillage", l'heure n'est plus à l'amateurisme mais au professionnalisme. Entre savoir à peu près gérer un serveur et monter une infrastructure d'une centaine de machines il n'y a qu'un pas...de géant !

L'enjeu est donc majeur: Veut-on faire de l'Europe, de la France, un pays de pointe de l'open source ? Si oui, donne-t-on aux universités et aux écoles les moyens de cette excellence ? Bien entendu face à la capacité de lobbying des industriels et des éditeurs sur les écoles, via la recherche et l'équipement, le chemin semble encore loin. Alors même que la population universitaire est ouverte au libre car celui-ci correspond au principe de la recherche: Mutualiser pour trouver, avec une bonne dose de compétition (émulation).

Par contre les écoles et les universités n'iront pas à l'encontre de la recherche et des entreprises: Qui finance la recherche ? les universités ? Les écoles ? Qui recrute ?

En conclusion, nous disposons aujourd'hui d'une forte population de passionnés qui offre sa richesse au libre mais il nous manque pour compléter le tableau des professionnels qui soient capables de naviguer dans des environnement complexes, multiplateformes et open source.

Un billet d'humeur d'un futur, du moins je l'espère, enseignant-chercheur.

A bientôt, Jonathan

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Publié par Jonathan Le Lous : 200