Du lancement à la 4ème année : le Journal du hacker

Comme certains le savent, j’ai fondé le Journal du hacker il y a maintenant 4 ans. L’équipe a écrit un long  billet de blog à ce sujet et je vais donc plutôt parler ici de mon expérience personnelle dans cette aventure.

Les premiers temps

J’ai dès le début eu l’intuition que l’idée était bonne. Je suis un grand utilisateur de l’agrégateur de liens Hacker News et un site comme celui-ci manquait pour la sphère francophone.

Mais comme toutes les bonnes idées,  elle ne vaut rien sans son exécution.

La première période a été la plus difficile. En effet le projet n’était pas fini mais je ne savais pas si ça allait marcher et j’avais zéro contributeur. J’étais donc très hésitant à y investir davantage de temps. Je relayais moi-même la totalité des articles qui transitaient sur le site. Les statistiques de fréquentation étaient très faibles. Beaucoup de travail pour faire connaître le projet devait être fait et je prenais conscience que le modèle communautaire participatif ne marcherait qu’au moment où… j’aurai des contributeurs.

L’arrivée d’un premier gros contributeur et bientôt premier membre de l’équipe de modération – j’ai nommé Cascador – a été une bouffée d’oxygène et m’a permis de prendre un peu mes distances en tant qu’acteur unique du projet. En terme d’image il était important pour une projet communautaire que les gens commence à connaître le Journal du hacker comme autre chose que “le projet de Carl Chenet”.

Rassuré sur sa pérennité et conscient du travail à fournir, le Journal du hacker est en conséquence le projet dans lequel je me suis le plus inscrit dans la durée : 4 ans de travail quasi quotidien.

L’impatience

On lit tellement de communication au sujet de projets qui se lancent et qui percent du jour au lendemain, avec en six mois des millions de vues et des milliers de contributeurs, qu’évidemment quand on lance son propre projet la réalité peut être rude à affronter.

Heureusement le Journal du hacker était loin d’être mon premier projet. J’avais déjà constaté la difficulté de bâtir une communauté et le travail que cela demandait. J’allais donc m’armer de patience et continuer le travail. J’étais persuadé que l’idée était bonne et ça allait m’aider à fournir le travail nécessaire pour faire sortir le Journal du hacker de l’ombre.

Un travail d’équipe

Le Journal du hacker, avec l’arrivée du premier membre de l’équipe Cascador, puis Tintouli, puis Cloug puis Colargol et enfin Umli est donc un travail d’équipe. C’est aussi l’une des raisons qui m’a poussé à moins communiquer à son sujet depuis un an et demi. J’utilise ma visibilité acquise au fil du temps et des projets et mon habitude de la communication dans la sphère FOSS pour d’autres aventures, comme le Courrier du hacker (qui n’existe que grâce au Journal).

Je ne voulais pas risquer de faire de l’ombre à un travail avant tout d’équipe, quotidien, avec des propositions et des décisions communes. Sans l’équipe le projet serait mort rapidement, ne me voyant pas me battre tout seul indéfiniment. Merci à toute l’équipe donc, vous êtes géniaux !

La critique

La critique est érigé en sport national en France. Malheureusement toute critique n’est pas bonne à prendre. Heureusement j’ai le cuir plutôt épais à ce niveau, on peut même parler de gilet pare-balles.

Il y a la critique positive, qui va t’encourager dans ce que tu fais en émettant un avis sur un point ponctuel qui peut être amélioré. C’est non seulement bon pour le moral (on t’encourage), on te fait un retour sur le projet et on te propose une amélioration. Que du bon.

Puis il y a la critique négative, où on te dit que ton projet c’est de la merde parce que a+b. Ou on te dit que tu devrais absolument faire ça parce que x+y ou – j’adore – que les autres le font. Bref, tu n’as absolument pas envie de la lire et quand tu la lis tu as juste envie de l’ignorer. Et c’est ce que je fais.

Quand le Journal du hacker a commencé à grandir, certaines critiques ont commencé à apparaître dans la communauté. Que ce soit par méconnaissance de la sphère anglophone et du rôle des agrégateurs de liens comme Hacker News ou Lobste.rs, certains ont trouvé le projet inutile, redondant avec les agrégateurs de blogs, que ça volait de la visibilité aux producteurs de contenu, etc.

4 ans après les résultats sont là : un grand nombre de producteurs de contenu relaie eux-mêmes leurs liens sur le Journal du hacker, qui a aidé de très nombreux blogueurs qui débutaient à se faire connaître et à toucher un public de plus en plus large. L’inlassable travail de recherche des contributeurs a permis de dénicher et mettre en avant des super producteurs de contenu mais en mal de visibilité. Certains ont même parlé “d’effet Journal du hacker”.

Le futur

Nous allons mettre en production la dernière version du Journal du hacker sous peu, afin d’apporter quelques nouvelles fonctionnalités et améliorations. Cela donnera lieu à un billet dédié sur le blog du Journal du hacker.

À plus long terme, beaucoup d’évolutions ont lieu actuellement dans la manière de partager et de mettre en relation l’information, avec la fédération basée sur le protocole ActivityPub. Je vais suivre en particulier l’avancement du projet Prismo.

Au quotidien, le travail habituel ne changera pas, pour continuer à apporter du contenu de grande qualité à tous les lecteurs du Journal du hacker 😉

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