le vrai début de la fin – réponse
Je lisais ton billet Cyrille, celui qui parle du vrai début de la fin. Tu sais pourquoi le libre se meurt ?
Parce que le libre n’a pas le marketing des empires commerciaux des GAFAM.
Parce que les utilisateurs veulent des trucs pratiques et ne parlent que de confort d’utilisation.
Parce que penser et réfléchir à ses outils, leurs fonctions, leurs constructions, c’est embêtant, vois-tu, alors qu’on veut aller vite, utiliser le truc tout de suite, sans avoir à penser, ni lire le manuel.
Le libre se meurt parce que nous ne pensons plus, parce que les fabricants de menottes numériques comme Microsoft, Android ou Apple ne veulent pas que nous pensions, ils veulent qu’on paie, en monnaie sonnante et trébuchante ou en données privées.
Le libre se meurt tout comme l’économie réelle où la encore, on ne veut plus que nous pensions : il n’y a pas d’alternatives là non plus. Austérité, trop de fonctionnaires, trop d’impôts, trop de Code du Travail. Ici, ce sont les empires industriels, médiatiques et du tertiaire qui sont à l’œuvre pour te dire comment penser, écrire nos lois et comment nous allons vivre avec la Loi Travail par exemple alors que le travail est en voie de disparition, remplacé par les machines, internet, les algorithmes et les robots.
L’état du libre est symptomatique de notre société : penser, réfléchir et offrir des alternatives à la pensée dominante, c’est de plus en plus dur. Quand tous les journaux pensent pareils, quand toutes les émissions TV pensent pareils, quand tous les politiciens pensent pareils… que faire ?
Le libre, c’est l’intérêt général. Et l’intérêt général disparait tous les jours un peu plus au profit de la classe dominante, celle qui soutient l’argent pour faire de l’argent. Le libre n’a donc pas sa place dans ce monde. Le libre, c’est l’irréductible gaulois qui va perdre la bataille parce qu’il n’est pas de taille face à notre société de consommation.
Le libre restera confiné à un loisir, un truc entre potes, entre associatifs. Là, il pourra vivre sa petite vie tranquille. Et ce sera déjà très bien.
– Damien