Starbuck : tiguidou !

Viens che-nous

Starbuck{.left} Nos cousins québécois, on les connait pour leurs expat’ musiciens. Mais leur joual s’exprime aussi au cinéma, plus rare dans nos contrées si ce n’est avec quelques acteurs. Place à Starbuck. Cette fois, c’est un film de 2011 qui nous arrive au cinéma. Un sujet mêlant dans leur univers, sous titré pour les passages trop hardus à comprendre. Le titre laisse perplexe au début, mais la bande annonce impose d’aller voir le film.

Who the fuck is Starbuck ?

Comme quatre à cinq milliards d’humains le lendemain, on est tous à se poser cette question : mais, who the fuck is Starbuck ?

C’est El Masturbator. C’est l’histoire d’un jeune sans bidoux à la fin des années 80 qui vend sa semence à une banque de sperme plus de 600 fois. Un sperme d’une grande qualité puisqu’utilisé avec succès à 533 reprises. Ce jeune, 22 ans plus tard, la quarantaine approchant, se retrouve père géniteur de 533 enfants dont 142 veulent faire sa connaissance. Sauf qu’à 40 ans, David Wosniak est irresponsable, pire livreur de viandes au monde, incapable d’avoir une relation saine avec sa blonde et qui tente la culture hydroponique pour arrondir ses fins de mois. Toute une descente d’un homme pour pouvoir mieux en rire. Et du rire, il y en a, malgré les différents sujets abordés : don de sperme, parents génétiques, droit à l’anonymat, homosexualité, handicap lourd, décallage, difficultés d’adaptation …  Une certaine profondeur d’histoire, racontée avec une certaine légèreté : on est au bord des lieux communs des relations familiales. Découvrir tous ces enfants avec toutes ces vies compliquées vont éveiller chez David tout un tas de sentiments qu’il n’espérait sûrement pas. Il va vibrer, espérer, croire. Et nous avec lui. Entre les zoulous des mange-canayes qui le pourchassent, les banques qui se la jouent pawnshop, sa famille qui le prend pour le mouton noir, sa copine en balloune mais qui ne veut plus de lui, rien n’est fait pour qu’il marque. Sauf justement ses 142 enfants qui l’espèrent et à travers leurs vies croisées vont le motiver à s’enmieuter. Qu’il soit footballeur pro, chanteur dans le métro (David Giguère), acteur décrié, gamine y’é stone à mort et désabusée, ado goth ou encore son fils lourdement handicapé moteur, ses enfants ont tous une leçon à lui offrir de la même manière que lui peut devenir leur ange-gardien (et non leur super-héros en lycra).

Et c’est là l’histoire d’une vie que nous offre David. C’est aussi la leçon qu’il nous apprend dans les larmes et les rires. Le film aurait pu basculé vers la banalité, mais s’en sort. Même la fin “conte de fée” où tout le monde il est heureux passe : pas d’autre choix pour appeler à l’ouverture d’esprit du public. A noter qu’on a pensé à vous autres qui ne connaissez pas le joual avec des sous-titres donc Pratique.. Pas de vrais temps-morts. A voir. A revoir. A respirer. A s’impreigner. A cogiter.

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Publié par Francois Aichelbaum : 171