The Dark Knight rises : ou comment Batman chute

Mercredi dernier, Batman nous a livré le dernier chapitre de sa trilogie. Batman Begins avait marqué par son côté sombre et violent. The Dark Knight nous avait offert une nouvelle référence pour le Joker (Heath Ledger). The Dark Knight Rises nous offre juste une film à potentiel non converti. Trop long. Trop de (petits) ratés. Une Catwoman perfectible. Un Bane en demi teinte. Une Marion Cotillard qui devrait avoir honte. Une ouverture lors du final qui aurait pu ne pas être faite. Décryptage d’un loupé qui, cependant, divertit.

Batman : une trilogie à ne pas louper

On se souvient tous des films des années 90. Deux films gothiques du maître Tim Burton (1 & 2) qui mélangeait son univers à celui du héros masqué sans problème. Deux films de Joel Schumacher (3 & 4) qu’on espère oublier avec leurs délires psychotiques. Christopher Nolan avait entamé sa version du chevalier sombre de manière magistrale et allant crescendo. Il nous avait annoncé une fin en apothéose et ne devait surtout pas se louper, tellement le rouleau compresseur médiatique nous en a fait bouffer pendant des semaines avant la sortie. Avec Batman Begins, Nolan et Bale nous faisaient rentrer dans un univers sombre et torturé du chevalier. On lui découvrait des origines complémentaires absentes des versions précédentes (dont Ra’s Al Ghul). Grosse surprise en sortie de salle qui a mis l’eau à la bouche de tous les fans en désespoir depuis les dernières adaptations. Malheureusement, l’épouventail y avait été assez transparent. Dans The Dark Knight, nous y découvrions le némésis de la chauve-souris : le Joker. Campé par Jack Nicholson précédemment, ce dernier avait défini de belles règles pour le rôle. Il était alors très dur d’arriver à sa hauteur. Mais le drogué Heath Ledger avait de la ressource à vendre. Il n’a d’ailleurs pas démérité son Oscar posthume tant la performance était magnifique.

Un Batman en déchéance

Annoncé avec des personnages importants de l’univers de Batman (à savoir Catwoman et Bane), ce Dark Knight Rises s’annonçait surpuissant. Et rien que pour eux, les loupés existent. Oui, Bane y est enfin intelligent comme il le devrait (et contrairement à la version de Schumacher), mais reste que le jeu d’acteur, la posture et l’expression orale montrent quelques restes de ce passé atardé. Dans le cas de Catwoman c’est plus compliqué. Michelle Pfeiffer a donné au rôle ses titres de noblesse. Halle Berry a ruiné le personnage. Anne Hathaway résiste, est sexy dans son latex moulant mais reste totalement transparente tout au long du film. Décidément pas Miaou la chatte bien que sortant les griffes. Les clins d’oeil aux personnages précédents sont agréables … Il en manque cependant un pour le Joker qui a fait la renommée du second opus. Ca c’est pour les personnages. Le film en lui-même enchaîne les ratés. Commençons par la durée : 2h45 en plein été, dans des salles où la climatisation n’est soit pas en état, soit pas suffisante, c’est du suicide ! On se croirait dans le RER, en heure d’affluence avec une panne. Ensuite, la chronologie des évènements et la gestion du calendrier est digne d’un Harry Potter : on enchaîne les changements de jours (parfois mois) sans rien comprendre. C’est totalement décousu et mal expliqué. Comment perdre le spectateur. C’est sûr qu’en 2h45 de film, Nolan n’avait pas le temps de rendre la chose agréable et propre. Pour le jeu des acteurs, autant faire une liste nomminative :

  • Catwoman/Selina Kyle : transparente
  • Alfred : fatigué émotionnellement, touchant, mais trop absent
  • Lucius Fox : les chevilles sont tros grosses et heureusement, il apparaît peu
  • Bane : c’est quoi cette tenue ?!
  • Mlle Tate : Marion Cotillard, vous faites honte au cinéma français et au montant du chèque perçu pour ce rôle ; depuis quand on sur-joue autant dans ce genre de film ?!
  • Batman : fatigué physiquement, limite grabataire ; oui, il doit clairement se relever

On nous annonçait une trilogie, la fin ouvre sur une double possibilité (attention, ça spoile donc passez au paragraphe suivant si vous ne voulez pas lire) :

  • soit la création du Robin/Nightwing (bien qu’il ne soit pas question de Dick Grayson)
  • soit la création d’un nouveau Batman

Accessoirement, pour votre information, John Blake existe dans les comics (il apparaît dans le #13 de 1942 et est le Robin de l’époque) : peu connu mais bon à savoir. Ce qu’il reste donc au final à ce film ? Son gros spectacle, un scénario qui tient la route (pour les grandes lignes) et son côté sombre. Mais bon, comme disait Funny or Die dans un de leurs derniers podcasts vidéos, quand on en a vu un, on les a tous vu. Pas convaincu qu’il vaille le coup d’aller s’étouffer au cinéma pour le voir.

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Publié par Francois Aichelbaum : 171