L'avenir des Planet vous appartient

L’ami Cascador aime jouer avec le feu : il craint l’animosité et les retours violents mais ne manque pas une occasion de donner des coups de pied dans toutes les fourmilières qu’il croise afin d’inciter à la réflexion. Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre puisqu’il me cite régulièrement en exemple.
En l’occurrence, cette fois-ci, il s’attaque à une fourmilière qui ressemble plus à une ruche décimée par les attaques multifactorielles des parasites, neurotoxiques et des prédateurs, à savoir les Planet.
Il m’a soumis son article au cas où je trouve ses arguments complètement faux. Ce n’est pas le cas mais ce n’est que son avis. Je continue personnellement à trouver le Planet-Libre pertinent. Avant de m’en expliquer, je vais revenir sur mon rapport à ce site. Avis qui sera partial (puisque je fais partie des quelques rescapés qui s’en occupent) mais qui n’engage que moi.

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au monde du libre au delà de la distribution qui faisait tourner mon PC, j’ai découvert (par l’intermédiaire des podcasts qui furent ma véritable porte d’entrée) les sites qui regroupaient les articles et informations sur les logiciels libres : entre autres LinuxFr et Planet-Libre. J’ai ainsi commencé à suivre certains blogs qui par interaction en font découvrir d’autres et constituent ainsi peu à peu la liste des flux rss que j’ai suivis. Étant à l’époque réfractaire à toute forme de réseaux sociaux, je ne savais pas encore que beaucoup de contenu avait migré dessus et surtout que c’était devenu une forme de promotion pour tous les créateurs de contenus.
Lorsque je me suis lancé dans le projet d’avoir un blog, il y a trois ans, le Planet-Libre me semblait être un formidable outil pour le faire connaître à ceux intéressés par le monde du libre. Au cas où certains l’ignoreraient, pour apparaître sur le site, il faut s’inscrire en soumettant un flux dédié au libre et l’équipe valide si cela correspond au cahier des charges (à savoir, au moins trois articles traitant du libre et en français). Cela permet ainsi simplement à l’aide du tag dédié au flux en question de faire apparaître le billet sur le flux du Planet. L’équipe se réserve toujours le droit de modérer a posteriori dès qu’un article ne semble pas correspondre. Globalement, il y a très peu de refus et on envoie toujours un message circonstancié que les auteurs comprennent bien (ex : jeu-concours, articles en anglais, billet anniversaire d’un blog, promotion d’un outil non libre, ...)

Mais je me suis un peu trop avancé car je vous décris déjà le fonctionnement vu de l’intérieur. J’ai intégré l’équipe de modération suite à un appel du pied d’antistress qui m’incitait à venir soutenir l’équipe il y a deux ans. Comme j’avais profité de cet outil pour faire connaître mon blog et que j’adhérais à la philosophie du site, je ne vois pas pourquoi je ne l’aurais pas fait. Le rôle que j’y ai pris est bien modeste : aller voir les blogs soumettant leur flux, aller modifier ou réactiver les flux qui étaient tombés en rade, répondre aux demandes de contact et faire une promotion discrète auprès des auteurs de blogs sur le libre qui y auraient leur place.

Maintenant, quel avenir pour les Planet touchant de près ou de loin au libre ?
Peut-être que quelques-uns pourraient se réunir car contiennent peu de flux ou sont mis de façon redondante dans plusieurs endroits mais je ne connais pas bien l’historique de chacun des sites et des éventuelles frictions ou concurrences. Je n’ai pas connu la période d’or durant laquelle des dizaines de blogs commentaient les moindres améliorations du noyau et attendaient avec impatience chaque nouvelle version d’Ubuntu sous la houlette des plus grands noms de la blogosphère libre française actuellement retranchés sur leurs blogs perso.
Je n’accorde aussi peu d’importance aux stats du Planet-Libre qu’à celles de mon blog, mais je constate qu’il y a tous les jours des articles et que c’est déjà pas mal ; cela permet en tout cas de tous les lire alors que d’autres en fournissent plusieurs dizaines (bien trop à lire tous si on n’y passe pas plus d’une heure par jour) et que ceux qui m’intéressent sont déjà dans mon agrégateur. Ce fonctionnement n’inciterait pas à former une communauté, mais comme on l’a vu récemment, il n’y a pas une communauté définie, il n’y a qu’un ensemble d’acteurs qui s’accordent ou pas sur certaines idées et interagissent au gré des projets, forums, blogs, réseaux, ... et sans doute beaucoup d’autres qui restent silencieux.

Pour moi, l’intérêt, c’est l’émulation entre blogueurs, comme nous le faisons en ce moment entre Cyrille, Cascador et moi et cela ne dépend pas de l’outil qui relaie les articles mais des articles en eux-mêmes qui se répondent, se critiquent, s’apostrophent, se remercient.
L’avantage du Planet-Libre est que c’est un carrefour permettant de réunir un ensemble de flux sur un sujet précis tout en étant totalement décentralisé puisque chaque blog conserve les commentaires et échanges avec ses lecteurs. Les outils plus modernes qui promeuvent les articles vont déplacer les commentaires en leur sein au lieu d’enrichir l’article mais je ne vais pas reprendre à mon compte les arguments de Cyrille qui en remettra probablement une couche pour l’occasion.

Peut-être que Cascador a raison et que le fonctionnement des Planet est bien vieux et dépassé mais pour moi rien ne le remplace avantageusement pour l’instant, ou alors reste à inventer.

L’avenir des Planet vous appartient, si en tant que blogueurs, vous continuez à les alimenter, ils continueront à vivre. Si vous êtes un grand stratège et que l’outil vous semble à améliorer dans sa forme ou son fonctionnement ou que vous voulez simplement donner un coup de main, viendez parce qu’il n’y a plus vraiment de pilote actuellement et que les occupations de chacun a limité l’équipe au minimum vital : quelques acteurs dans l’ombre qui continuent à faire tourner le truc parce qu’il leur convient tel qu’il est.
Et comme tout projet libre, chacun peut y prendre la place et les responsabilités qu’il veut bien y prendre... ou forker vers autre chose.

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