Liberapay : un nouvel outil de financement participatif

prendre donner contributionVous vous souvenez peut-être de cet article sur le service de financement participatif Gratipay. De quoi s’agissait-il ?

Le principe est assez simple. Tout d’abord, il vise à établir une relation de financement « durable ». C’est un point qui est intéressant, car il permet à un auteur ou un projet de bénéficier d’un revenu à peu près stable dans le temps. Les participants s’engagent à verser une somme donnée toutes les semaines. Pas de dons ponctuels avec Gratipay.

Mais ce service avait comme principal défaut d’être hébergé par une entité nord-américaine, donc peu adaptée à une utilisation par des Européens. Il était notamment impossible de récupérer les fonds collectés.

L’un des contributeurs du projet, Changaco a décidé de créer une version européenne de ce service sous le nom de Liberapay

Principe de fonctionnement de Liberapay

Il est simple. Vous vous inscrivez pour créer un compte et ajouter à votre portefeuille un certain montant. À ce stade, il y a un prélèvement effectué sur le montant destiné à couvrir uniquement les frais bancaires.

C’est une première différence notable par rapport aux plateformes comme Flattr. C’est aussi une des particularités intéressantes de Gratipay qui a été ici reprise. Liberapay ne se rémunère pas sur les sommes versées. Il incombe en effet aux utilisateurs de la plateforme de financer son fonctionnement. C’est ce qui m’avait séduit dans Gratipay.

J’ai créé un compte sur Liberapay, car je suis d’une indécrottable curiosité. J’ai approvisionné mon compte et décidé d’allouer un euro par semaine à l’équipe Liberapay. Gageons que tous les utilisateurs du service auront le même comportement afin d’éviter de scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Les services gratuits s’appuyant sur le seul bénévolat et/ou de rares mécènes courent le risque de disparaître. Regardons ce qui se passe pour l’hébergeur associatif Olympe qui lance une campagne de financement pour pouvoir continuer d’exister. On peut espérer qu’avec 92 000 utilisateurs, les 40 000 € attendus puissent être trouvés. A moins de 50 centimes par utilisateurs cela semblerait une évidence. Et pourtant rien n’est moins sur. Le résultat de cette campagne sera intéressant à suivre de ce point de vue.

Concernant les sommes versées sur Liberapay, je préfère utiliser le terme contribution que don qui me semble porteur d’une sémantique plus proche de la finalité de ce service.

Les contributions peuvent s’effectuer au profit de personnes ou d’équipes. Dans ce dernier cas, ce sont les membres de l’équipe qui définissent les règles de répartition des sommes perçues. Bien entendu, les sommes reçues doivent être déclarées à l’administration fiscale selon votre statut.

De ce point de vue, un statut d’autoentrepreneur semble être le minimum requis, mais c’est à confirmer. Vous pouvez vous reporter à cet article sur le forum de Ulule ou encore à cet article concernant la déclaration de revenus perçus en Bitcoin que m’a fait passé Changaco.

Il est également possible de créer des communautés, mais leur usage est essentiellement à but « social », car elles ne peuvent pas recevoir de contributions.

Liberapay est donc particulièrement bien adapté au financement de créations sous licence libre dont des logiciels bien sûr. C’était un des outils manquants. Il en reste bien d’autres à mettre en place, dont un fond de dotation, ouvrant la porte aux mécanismes du mécénat financier et de compétences par exemple. À la clé des réductions fiscales pour les donateurs. Je ne parle pas de changer également la paradigme monétaire dans lequel nous vivons et qui réglerait bien des soucis.

À ceux qui objecteraient que l’absence de possibilité de faire un don ponctuel est un manque, je répondrais qu’il leur suffit d’approvisionner leur portefeuille une fois, de décider du montant hebdomadaire et de stopper par la suite le versement. Un peu contraignant, mais ça doit marcher.

Mais qui est Liberapay ?

Liberapay est porté par une association loi 1901 du même nom dont les statuts sont disponibles en ligne. A la question, mais où est l’argent ? La réponse est simple, car l’association fait appel aux services de Mangopay. Liberapay utilise l’interface de programmation de ce service pour gérer les transactions et les portefeuilles des utilisateurs. C’est également Mangopay qui s’occupe des démarches administratives
auprès le l’ACPR. Parmi les utilisateurs de ce service se retrouvent des plateformes comme Ulule.

Voici donc un outil d’un nouveau genre dans la planète des services de financement participatif qui vient combler un manque. Tout est dans les mains d’utilisateurs et leur volonté de jouer le jeu de la contribution.

Vous pouvez donc dès à présent vous inscrire sur Liberapay et financer, si vous le souhaitez, du temps pour que je puisse plus régulièrement écrire sur ce site 😉 Le bouton est à quelques pixels plus bas.

Chiche ?


Réagir à cet article

Article original écrit par Philippe Scoffoni le 10/04/2016. | Lien direct vers cet article

Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons BY à l'exception des images qui l'illustrent (celles-ci demeurent placées sous leur mention légale d'origine).

.
Vus : 849
Publié par Philippe Scoffoni : 544