Du manque de diversité des intervenants aux Ubuntu Party

C'est un twitt d'Okhin en réponse à un des miens dans lequel je demandais "sur quels sujets je pourrais parler lors de l'Ubuntu Party" qui m'a inspiré ce billet. Son message a été "Et le manque de diversité dans les intervenants dans les Ubuntu Party, on en parle ?"

En une seule phrase de quelques mots, il soulevait une problématique intéressante que je souhaite développer dans le présent article. J'assiste aux Ubuntu Party quasiment depuis qu'elles existent, même si cela fait quelques sessions que je participe plus activement en aidant, un peu, à l'organisation et en venant y donner des conférences. Lors de la dernière édition par exemple, j'ai parlé sur quatre sujets différents, à savoir Framasoft et la Degooglisation, Tor et le Tor Browser, Firefox OS l'OS pour smartphone de Mozilla et Les Geeks aussi ont le droit à une vie privée. J'ai donc, d'une certaine façon, bloqué quatre créneaux de conférences pendant lesquelles d'autres personnes auraient pu parler. Par d'autres, j'entends des personnes ayant moins de visibilité que moi mais ayant des choses tout aussi intéressantes - si ce n'est plus - à partager.

L'Ubuntu party, comme son nom l'indique, est avant tout deux jours consacrés à Ubuntu. Mais avec les années, les sujets se sont diversifiés (il n'y plus nécessité de présenter pendant des heures les nouveautés de la dernière version par exemple) restant toutefois toujours en rapport (plus ou moins lointain parfois) avec le logiciel libre. Ubuntu party c'est aussi un titre qui n'est pas parlant pour le grand public tous comme la plupart des thèmes abordés ne le sont également pas, mais c'est normal. On est sur une thématique, qui, même si elle est large, a pour dénominateur commun l'informatique et le logiciel libre.

Les problèmes sont que ce sont souvent les mêmes personnes que l'on revoit tous les 6 mois et année après année (et moi-même je suis le premier concerné). Les mêmes figures emblématiques du logiciel libre, qui viennent parler de l'actualité, de l'avancement de leurs thématiques. Peut-être que c'est très bien. Mais...

Ca reste une majorité d'homme blanc cis etc. geek. La diversité n'est pas là. Ca manque de femme, de personnes de couleurs... Cela ne reflète-t-il pas le fait que le logiciel libre reste encore cloisonné à des geeks et donc majoritairement des personnes ayant eu du temps pour apprendre ou ayant fait des études dans le domaine ? A contrario, la mère célibataire a autre chose à penser que de se tenir au courant des dernières nouveautés d'Ubuntu... (D'ailleurs, une femme, bibliothécaire venue assistée à ma conférence en vue de préparer le festival Numok, m'avait confié "ne pas se sentir à sa place" quand aux discussions libristes entendues de ci et de là. Fin de la paranthèse).

J'essaie d'aborder sur ce blog dans différents billets le sujet de comment parler au grand public et de comment s'ouvrir plus à l'autre, car c'est une problématique qui me tient à cœur. Je sais bien que ce n'est pas en un court billet que l'on trouvera les réponses à des problématiques sur lesquelles des personnes planchent au quotidien pendant des heures depuis des années...

Mais je pense que pour faire un pas de plus dans cette direction, je communiquerai plus sur cet événement en aidant à le rendre plus grand public et ce peut-être en passant moins de temps sur le devant de la scène, en laissant ma place à d'autres, en sollicitant quelques personnes moins visibles à venir parler (et en les aidant dans les coulisses si besoin à préparer leurs interventions). Pour cela, si vous souhaitez participer et aider à changer les choses,contactez moi, ou inscrivez vous pour aider à l'organisation de l'Ubuntu Party, ou proposer des conférences.

Lancez-vous, je vous aiderai volontiers et si possible. Que ce ne soit pas toujours les mêmes qui parlent.

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