ZTE Open C, alors, 10 mois ?
Voici dix mois que j’ai mon Open C et je voulais faire un petit bilan ainsi que faire le point sur mon billet sur la façon de faire évoluer son téléphone vers les dernières versions de Firefox OS dont la conclusion était :
ce n’est pas encore la révolution, la 2.2 sera une version intéressante mais laissons-lui le temps de corriger ses problèmes. Pour le moment, mon conseil est de rester en 2.1.
En effet, entre la 1.3 d’origine et la 2.2 qui commence à être aboutie, il y a quand même une sacrée différence.
Je dirais qu’avec cette version, la plupart des choses que j’ai pu reprocher au système dans mes précédents billets ont été apportée : on peut faire une recherche avec Duck Duck Go en moteur par défaut, le copier-coller fonctionne très bien, on peut télécharger n’importe quelle pièce jointe dans les mails, bref, on peut commencer à faire ce que n’importe quel smartphone courant sait faire.
On pourra toujours râler que le navigateur n’a quasiment aucune option ou qu’il n’y a pas encore toutes les applis dont on pourrait avoir besoin mais franchement, à partir de la version 2.2, Firefox OS pourra largement supporter la comparaison avec un autre OS mobile d’autant que les téléphones annoncés sont un peu plus performant que l’Open C. Pour ceux qui peuvent attendre encore quelques mois, attendez l’Open L ou peut-être une autre bonne surprise si d’autres fabricants s’y mettent.
Mais revenons aux possesseurs de l’Open C.
Dans mon billet de novembre dernier, je détaillais les moyens de faire évoluer le téléphone. Clairement, sur les 4 évoquées, il n’en reste plus qu’une.
- Comme je l’avais prédit, ZTE a abandonné ses utilisateurs et vous conseille d’attendre le prochain téléphone pour pouvoir changer de version en arrêtant les mises à jour. On va dire que cette attitude n’est pas nouvelle de la part des fabricants, sauf que changer de téléphone tous les ans pour cause d’obsolescence système alors que le matériel peut largement supporter les versions suivantes sans perte de performances (et beaucoup plus de fonctionnalités), c’est quand même un peu dommage.
- les compilations maison de Mozilla pour le Flame ne sont plus compatibles avec l’Open C depuis un bon moment car la sous-couche n’est plus basée sur la même version d’Android
- La compilation reste possible mais je dois vous avouer (et je ne suis pas le seul) que c’est très long et fastidieux et quand on parvient au bout (ce qui n’est plus mon cas depuis pas mal de temps), on ne sait pas à quoi s’attendre à l’arrivée mais il y a des chances qu’il y ait des bugs et que faute de bonnes options de compilation, tout n’est pas optimal.
- Utiliser les builds communautaires. Il en existe plusieurs versions mais depuis la prise en main par la communauté des utilisateurs francophones, c’est celle qui permet le mieux l’évolution du téléphone sans avoir trop à mettre les mains dans le cambouis. Le principal problème pour les purs libristes est d’accéder à un ordinateur sous windows (Seven minimum) afin de rooter le téléphone (certains y sont parvenus grâce à une VM de modern.ie mais pas moi malgré mes efforts).
Détaillons un peu les avantages et les éventuels inconvénients de ces builds communautaires. Un très bon point, c’est qu’une fois l’appareil rooté, les mises à jour, tant qu’elles se font en montée de version récupèrent automatiquement toutes les données internes, ainsi, les contacts, SMS et autres données des applis sont conservées.
Un autre intérêt, c’est qu’avant la mise à disposition publique, un groupe de testeur (dont je fais partie et qui accueille toutes les bonnes volontés) se chargent de tester la compilation pour éviter de pousser une version qui contiendrait des bugs critiques. C’est ce qui a été le cas ces derniers temps et c’est pourquoi il n’y a pas eu de mise à jour pendant 2 mois (et que j’attendais que la situation se débloque avant de faire ce billet).
Il faut cependant savoir que les bugs ne sont pas du fait de l’équipe qui s’occupe de mettre à disposition les builds et que d’éventuels problèmes ou retards dans la mise à disposition des mises à jour ne doivent pas lui être imputés. Au mieux, cela permet de remonter les bugs aux développeurs et de constater des problèmes de compatibilité matérielles ou avec les opérateurs mais on ne peut faire autre chose qu’attendre une nouvelle compilation en espérant que le problème ait été réglé entre temps.
Une chose importante à savoir, c’est qu’une fois une version choisie, les mises à jour vont se faire en suivant cette version : stable, beta, aurora ou nightly (actuellement respectivement 2.0, 2.1, 2.2, 3.0). Le problème, c’est que lorsqu’il y a une nouvelle version, tout se décale et par exemple lors de la création de la 3.0 ceux qui était en 2.1 relativement stabilisée se sont retrouvé d’un coup en 2.2 largement bugguée. C’est pourquoi, je recommande au commun des utilisateurs de rester en version stable ou beta pour ne pas avoir de mauvaise surprise. La version aurora ne fera pas peur à ceux qui peuvent supporter quelques bugs et la nightly qui casse régulièrement n’est carrément pas pour un usage quotidien.
Quant à la fréquence des mises à jour, elle est donnée à titre indicatif mais ne doit pas être prise au pied de la lettre.
Personnellement, je préfère d’ailleurs ne pas mettre à jour une version qui fonctionne et ne la recommande que pour régler un bug ou obtenir de nouvelles fonctionnalités. Si vous êtes aussi dans ce cas, il vous suffit de modifier l’adresse de mise à jour tout en bas du menu développeurs.
Quoi qu’il en soit, avant toute mise à jour, je vous recommande une sauvegarde de votre système grâce à la recovery de Vampirefo dont je vous ai vanté les mérites à plusieurs reprises ainsi qu’une sauvegarde de votre carte SD interne (chez moi, pour une raison indéterminée, la mise à jour automatique se solde par un effacement complet de ce qu’elle contient et un échec de la mise à jour).
Ceci étant dit, je conclurai ce billet en disant que maintenant, la version 2.2 a atteint ses objectifs et devient utilisable, une petite liste non exhaustive des différences par rapport à la 2.1 :
- lors de la charge de la batterie, le % ainsi que le temps restant est affiché sur l’écran de veille
- lors d’un appui long, les applis ouvertes sont en mode vignette les unes à côté des autres
- Duck Duck Go est le 4ème mousquetaire des moteurs de recherche disponibles
- on peut sélectionner, couper, copier, coller du texte d’une zone de saisie
- on peut ouvrir une fenêtre de navigation privée
- la vie privée peut être mieux réglée notamment en donnant un accès par application à la géolocalisation
- le wi-fi peut être ou non désactivé automatiquement lors de la mise en veille
- les icônes de l’écran d’accueil peuvent être rapetissées (App Grouping) pour les déplacer d’un bloc ou simplement pour qu’elles prennent moins de place si elles ne sont pas utilisées souvent
- on peut agir sur l’appareil à distance pour le localiser, mettre un message, le bloquer ou effacer son contenu en cas de perte
- quelques effets d’animation qui sont finalement plutôt agréables contrairement à mes premières impressions : effet d’étirement puis de rebond lorsqu’on arrive en fin de défilement, belle transition lorsqu’on bascule l’appareil, défilement des notifications supprimées, zoom in/out des applis lors de leur ouverture/fermeture, tout un tas de petits détails qui font que c’est beaucoup plus fini et agréable à utiliser sans sacrifier aucunement à la fluidité de l’ensemble (même par rapport à la 1.3).
Voilà de quoi vous mettre en appétit pour sauter sur cette version qui je l’espère équipera les prochains téléphones disponibles en France.