La créative histoire du visuel du festival
Le 1er Festival du domaine public s'est déroulé avec succès en janvier dernier. En partenariat avec Wikimédia France, son visuel (logo, affiche, charte graphique...) a été conçu par Manon et Lucie, deux étudiantes de l'ESAT. Nous avons voulu vous montrer les coulisses de ce projet pédagogique passionnant. Pour inventer le visage du festival, les étudiants ont proposé des pistes inventives et séduisantes, et le choix fut pour nous cornélien, pour parvenir à élire l'une d'elles. Nous tenions donc à vous présenter les 5 autres propositions qui n'ont pas été retenues, mais que nous aimons beaucoup tout de même !
Par ailleurs, rien n'empêche que l'une d'elles séduise quelqu'un parmi vous et qui aurait envie de l'utiliser : tout ce travail est (évidemment) dans le domaine public. Alors n'hésitez pas à les copier et vous en inspirer pour vos propres projets [1] en ces temps troubles où le droit d'auteur se montre souvent étouffant. N'hésitez pas non plus à donner votre avis dans les commentaires et à... critiquer notre difficile choix final.
Merci l'ESAT (Nicolas De Palmaert) et Wikimédia France (Jean-Philippe Kmiec)
Rien n'aurait pu se faire sans l'implication, le suivi et l'expertise de Jean-Philippe Kmiec et Nicolas De Palmaert (respectivement à gauche et à droite sur la photo ci-dessous). Le premier est chargé de communication à Wikimédia France et c'est dans le cadre du soutien de l'association au festival que ce projet s'inscrivait. Le second est enseignant à l'École supérieure des arts et techniques (il fait aussi plein d'autres choses) et c'est avec ses étudiants que nous avons travaillé. Le premier ayant été par le passé élève du second, ceci explique cela.
Réaliser, dans un (très) court laps de temps, une identité visuelle cohérente et attractive pour le 1er Festival du domaine public. Tel est le défi que nous avons lancé l'automne dernier à une dizaine d'étudiants en deuxième année de communication visuelle. Le jury était composé de Véronique Boukali, Alexis Kauffmann et Jean-Philippe Kmiec. Et le travail supervisé tout du long par leur professeur Nicolas De Palmaert qui n'a pas son pareil pour stimuler ses étudiants et en tirer la substantifique moelle (le genre de prof dont on se souvient toute sa vie).
Lors de la notre première rencontre, nous les avons sensibilisé sur le domaine public et ses enjeux en expliquant pourquoi nous nous étions embarqué sur ce projet de festival. Nous leur avons cité quelques noms d'illustres artistes entrant dans le domaine public en 2015 : Munch, Kandinsky, Mondrian, Maillol... Nous leur avons aussi suggéré de s'inspirer s'ils le souhaitaient du logo couramment utilisé pour désigner le domaine public, à savoir le « copyright barré » ci-contre. Ensuite, c'était à eux de jouer.
Trois autres rendez-vous ont eu lieu ; en voici un bref aperçu dans la vidéo ci-dessous.
Voici donc les résultats abondamment illustrés.
En ce qui nous concerne ce fut une expérience très enrichissante et nous avons été vraiment surpris par la qualité pro des travaux obtenus, d'où la difficulté à effectuer notre choix final.
1. Copyright ouvert (Blanche et Margaux)
Blanche et Margaux ont pris le pictogramme du copyright barré mais en décidant d'effacer la barre. Elle s'en explique dans leur dossier.
Le logo part du logo du copyright, mais au lieu de le barrer on montre l'entrée dans le domaine public en suggérant la barre, en enlevant la matière, afin de montrer justement l'ouverture vers le domaine public. Il fait référence à l'ouverture, au partage des connaissances, à la diffusion.
Une typographie a été créée pour l'occasion (avec un traitement original et particulier réservé au « C »).
Affiche.
Sans oublier papeterie et carte de visite.
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2. Le pochoir (Blanche et Margaux)
L'autre proposition du même binôme est une déclinaison en « négatif » de la précédente.
Le logo style « pochoir » fait référence à l'emprunte de l'artiste, à la trace que l'artiste laisse derrière lui.
Affiche.
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3. Pictogrammes (Didier et Pascal)
Didier et Pascal (ci-contre) ont fait 2 propositions audacieuses, originales et très différentes l'une de l'autre. La première est un véritable système à base de pictogrammes.
Nous avons voulu représenter le domaine public par le biais de pictogrammes reprenant le champ lexical du domaine public. Nous avons retranscrit ces valeurs sous forme de symbole, qui, mit côte à côte, forment une sorte d'équation mathématique, avec un choix de couleur ludique donnant au logo un coté jeune et dynamique
Le fameux « C » du copyright se retrouve ainsi tour à tour en mode Pac-Man, en verrou qui saute d'un cadeans et en symbole d'ouverture faisant penser au copyleft.
Affiche.
Programme.
Nous avons créé une typographie reprenant le « C » du copyright comme base pour chaque lettre.
Le système ainsi obtenu est flexible et créatif comme sur l'affiche suivante représentant l'un des illustres entrants dans le domaine public 2015 : Aristide Maillol.
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4. Le temps post mortem (Didier et Pascal)
Nous avons longuement hésité entre cette proposition et celle qui a finalement été retenue. Elle se distingue de toutes les autres dans la mesure où on ne réutilise pas le copyright barré mais on invente ici from scratch un nouveau logo qui évoque la temporalité. Le copyright qui s'ouvre évoque ce qui n'est pas sous droit d'auteur. Ici on évoque ce qui n'est plus sous droit d'auteur.
Ce logo symbolise le temps qui passe et la « libération » des œuvres 70 ans après le mort de leur auteur.
On peut voir ci-dessous les évolutions du projet d'une session à l'autre. Proposition d'affiche, avant...
...après
Lorsqu'une œuvre entre dans le domaine public, elle passe de l'ombre à la lumière, du gris à la couleur... Elle acquiert une sorte de seconde vie.
Encore une belle typo, en relation directe avec le logo.
Et un projet de programme.
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5. La spirale (Lucie et Manon)
La proposition de Manon (ci-contre) et Lucie crée une faille dans le symbole du copyright en le faisant vibrer.
Affiche générique.
Affiches picturales.
Carte de visite.
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6. L'ouverture (Lucie et Manon)
Voici donc le projet qui a remporté la mise. Telle une porte qui s'ouvre, le symbole du copyright se meut et s'aère.
Un logo que l'on peut faire complètement imploser.
Une police majuscule et colorée (basée sur Helvetica).
Propositions d'affiches (avec un fond Kandinsky).
Propositions d'affiches (avec un fond Devambez).
C'est donc la dernière à droite qui a été choisie.
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Rendez-vous l'année prochaine, qui sait ?
Bravo à Manon et Lucie (ci-dessous lors de l'inauguration du festival) qui témoignent ainsi, interviewées par Wikimédia France :
Nous connaissions le domaine public mais nous n'avions pas pleinement conscience de cet accès à la culture et à l'Art sans limites qui se renouvelle chaque année. Ce travail d'organisation, de coopération et de création s'est avéré très complet et important pour notre formation.
Et merci à nouveau à l'ESAT pour son accueil, à tous les autres étudiants, à Nicolas De Palmaert et à Jean-Philippe Kmiec.