Movim, un choix ouvert et libre

Certains auront du mal à comprendre comment une monnaie peut s’avérer être « libre » alors que bien évidemment si chacun développe sa propre monnaie on ne peut véritablement parler de monnaie, tandis que si au sein d’une communauté contractuelle chacun pouvait modifier le code de la monnaie de son propre côté, on ne pourrait pas non plus parler de contrat.

Aussi on parle en effet de monnaie « libre » par extension, mais plus précisément il s’agit d’un protocole ouvert, fonctionnant sur la base de logiciels libres. Pour que ce code ouvert soit véritablement la base d’une « monnaie libre », il convient en outre selon la Théorie Relative de la Monnaie (TRM), qu’il respecte les trois libertés économiques et le principe de relativité et ne s’impose pas à ceux qui l’utilisent, mais soit choisi par eux. Ce qui dès lors élimine les candidats €, $, ¥ etc… dont les modifications de fonctionnement ne passent même pas par une validation démocratique.

Nous allons comprendre un peu mieux ces aspects essentiels en nous concentrant par analogie sur l’expérience du réseau social libre Movim (de fabrication Française Mr le Ministre !).

Page d’accueil de connexion sur pod.movim.im

Comme je l’ai annoncé lors d’un post précédent j’ai en effet quitté les réseaux sociaux centralisés et privateurs twitter et facebook. Ils sont centralisés parce qu’ils reposent sur des serveurs non-reproductibles par chacun et privateurs, parce que les protocoles et données que vous publiez sont entièrement sous le pouvoir (avec modifications sans préavis) des seules entreprises qui les contrôlent. J’ai donc rejoint Movim sans aucun regret.

Ainsi vous ne pouvez pas installer un « serveur twitter » ou un « serveur facebook » qui puisse communiquer librement avec d’autres serveurs de même nature.

Comment fonctionne Movim ? Movim tout d’abord repose sur un protocole ouvert qui se nomme XMPP. Ce protocole ouvert a permis depuis quelques années à des centaines de serveurs librement établis de proposer des espaces de discussion de personne à personne, de groupe de personnes à groupe de personnes. Ces serveurs se nomment serveurs Jabber.

Logo de la fondation du protocole XMPP

Jusqu’à présent des logiciels libres permettaient d’entrer sur ce réseau social librement établi. Mais ils ne permettaient pas ce que permettent twitter et facebook, c’est à dire l’interactivité Web, alors que le navigateur WEB est devenu une des interfaces incontournables d’internet (n’en tirez surtout pas la conclusion qu’internet, lui-même basé sur un protocole TCP/IP se limite au seul WEB, qui n’en est que l’écume !).

Je ne peux que conseiller au passage d’utiliser de préférence un navigateur WEB libre comme Firefox.

logo stylisé de Firefox

Et bien avec Movim on y est  ! On peut donc désormais retrouver toute l’interactivité WEB sur la base du protocole XMPP, en utilisant un serveur movim que chacun a la possibilité d’installer chez lui. Mais mieux encore, il vous suffira de vous connecter avec votre login Jabber sur le premier pod de production déjà disponible pod.mov.im ! Et voici ce que nous donne l’interface de Movim 0.7 sur ce premier pod :

Galuel est désormais en vol sur Movim !

Il vous faudra donc auparavant si vous avez bien suivi, créer votre propre user sur un serveur Jabber. Toute une liste déjà existante est disponible sur l’aide de Movim. Pour ma part j’ai créé le mien sur le serveur Jabber WEB Jappix, facile d’utilisation, qui vous permettra de créer votre user très facilement et très rapidement.

Les plus techniciens choisiront outre d’installer leur propre serveur Movim, d’installer leur propre serveur Jabber. Mais nul besoin de le faire pour comprendre que le fait que cela soit possible pour tous, suffit à en faire un réseau social libre !

Résumé pour démarrer sur Movim :

(1) vous créez votre user Jabber (sur Jappix ou tout autre serveur Jabber)
(2) vous vous connectez directement (ex : user@jappix.com) sur pod.mov.im
(3) c’est parti !

On comprend dès lors la très grande liberté qu’offre ici Movim, totalement indépendant des serveurs XMPP sur lesquels il s’appuie. Ce qui permettra ainsi à chacun de se connecter au réseau social avec des logiciels autres que le navigateur WEB. Et ils sont déjà nombreux et très aboutis ! (J’utilise pour ma part l’excellent PSI+).

Mais donc désormais avec sa dernière version Movim fait entrer le protocole XMPP dans le monde des réseaux sociaux WEB libres !

Vous devez avoir compris les deux couches ici présentées, que sont 1) le protocole XMPP, et 2) le logiciel WEB movim permettant d’utiliser ce protocole. Et de la même façon, en y réfléchissant, vous prendrez conscience qu’il y a aussi deux couches à la monnaie, qui sont 1) ses règles de création et d’échange, constituant un protocole (libre au sens de la TRM, ou bien seulement ouvert ou encore privateur) et 2) les outils permettant de l’utiliser (pièces et papier monnaie, chéquiers, CB, comptes bancaires…).

Et bien qu’ils interagissent, chacun de ces deux aspects est soumis à des problématiques très différentes. Les libertés sont présentes ou absentes dans les codes et protocoles selon la manière que l’on a de pouvoir les utiliser, modifier, transmettre, ou pas.

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Publié par Monnaie libre : 199