Sortie officielle d’openSUSE 12.3

La version finale et stable d’openSUSE 12.3 vient de sortir. Elle est livrée avec les derniers environnements de bureaux KDE SC 4.10, GNOME 3.6, XFCE, LXDE, Enlightenment 17 et Razor-Qt.

Retrouvez les détails des nouveautés dans le suite de la dépêche.

Sommaire

Un nouveau thème pour Plasma

KDE utilise maintenant un nouveau thème noir légèrement transparent, avec une légère touche de vert. Il est basé sur le thème Produkt.

UEFI et Secure Boot

De gros travaux ont été réalisés dans de très nombreuses distributions afin que les systèmes soient compatibles avec UEFI et pour que ces systèmes respectent les règles imposées avec Secure Boot. Chez openSUSE, ce travail a permis de finaliser la mise en place du support de l’UEFI pour les machines 64 bits. Du côté de Secure Boot, un support expérimental est désormais possible avec openSUSE.

Une synthèse de la stratégie qui a été mise en place est résumée dans ce post d’Andreas Jaeger. Le travail réalisé est basé sur les réflexions effectuées au sein de la communauté Fedora/RedHat. Matthew Garret explique en quoi les solutions sont différentes dans cet article de blog.

L’idée générale de ces solutions est d’assurer la chaîne de confiance mise en place par Secure Boot de la mise sous tension de la machine à la fin du démarrage du système d’exploitation. Grâce à un système de clef publique, tout est signé : le micrologiciel de la carte-mère, le chargeur d’amorçage, le noyau, les pilotes… Cela permet de s’assurer qu’aucun pirate n’a réussi à compromettre la phase de boot en installant un bout de code non-désiré dans le système. La solution est décrite en détail dans ces trois articles de blog. La procédure pour tester cette implémentation, sera bientôt disponible ici.

Le point sur les nouvelles fonctionnalités

Côté moteur…

Si on regarde sous le capot, comme d’habitudes, beaucoup de choses ont changé. Tout d’abord, on saute deux versions du noyau Linux, passant de la 3.4 à la 3.7. Ce bond en avant permet l’intégration de tout un tas de nouvelles fonctionnalités. Ça se passe d’abord du côté des systèmes de fichiers avec des performances accrues pour BTRFS, ext4, XFS et une meilleure gestion du RAID. Ça continue côté réseau avec des améliorations dans les piles TCP/IP et UDP/IP. On note également la possibilité de signer son noyau (voir la section sur UEFI) entre autres améliorations de la sécurité du système. Et comme toujours, le support de tous types de matériels (cartes graphiques, cartes réseau, cartes son…) ne cesse de s’améliorer. Vous trouverez plus de détail dans les dépêches dédiées sur LinuxFR.

L’intégration de systemd a été finalisée. Ce système d’init prend notamment le contrôle sur l’hibernation du système et permet désormais de comparer ses configurations modifiées avec celle fournies à l’installation du système. Le logiciel de gestion des logs de systemd, journald, fait lui aussi son apparition.

Toujours dans les rouages, on note que PulseAudio a été mis à jour, passant de la version 1.1 à la version 3. On remarque également que les efforts de développements des communautés SUSE sur des modules centraux, PAM et shadow, ont été intégrés dans les projets originaux, permettant à openSUSE de se baser à nouveau sur ces derniers.

Côté bureautique…

On soulignera comme toujours l’effort d’intégration des bureaux libres réalisé par openSUSE. Non seulement quatre bureaux différents (KDE, GNOME, XFCE, LXDE) sont fournis lors de l’installation du système d’exploitation, mais en plus d’autres sont disponibles dans les dépôts comme Razor-Qt. De plus, impossible de déterminer le bureau le mieux intégré parmi les quatre fournis sur le DVD : l’intégration est poussée dans tous les cas à son paroxysme !

KDE arrive en version 4.10. Du coup, nous profitons d’une intégration très avancée de QML dans la distribution, permettant des réécritures et optimisations de nombreux gadgets. Par ailleurs, l’intégration d’OpenGL s’améliore et permet une meilleure utilisation dans les machines virtuelles. Nepomuk Cleaner apparaît et optimise l’utilisation du bureau sémantique, cette fonctionnalité si pratique mais si chronophage pour le processeur… Changement majeur : Apper, le logiciel qui vérifie les mises à jour, n’entre plus en conflit avec zypper, le gestionnaire de paquets ! Une lourde source d’agacement en moins, en somme…

Du côté de GNOME, c’est la version 3.6 qui est intégrée. De lourds efforts d’ergonomie et d’accessibilité ont été faits afin de faciliter le lancement des applications, l’utilisation des lecteurs d’écran ou encore l’acquisition de caractères dans les langues où ceux-ci sont très complexes (comme le japonais ou le chinois, par exemple).

Chez Xfce, on trouve surtout des modifications du côté de Thunar et de xfce4-terminal (anciennement Terminal). Thunar gère les onglets et gère mieux les marque-pages. xfce4-terminal, en plus de changer de nom, est modernisé. Il garde toujours un terminal accessible d’un simple raccourci clavier, comme une liste déroulante, sur le bureau.

On remarque de nouveaux venus dans la gestion des fenêtres. Tout d’abord, awesome fait son apparition. Il s’agit d’un framework de gestion des fenêtres qui doit permettre à chaque utilisateur de contrôler au mieux le comportement de son environnement de bureau, notamment grâce à des possibilités de tuilage. Sawfish entre dans l’arène également. Ce gestionnaire de fenêtres est basé sur Common-Lisp et prône le minimalisme, notamment par le recourt aux raccourcis clavier.

Enfin, cela paraît encore presque incroyable : Enlightenment DR17 étant enfin stable, il peut être intégré dans les dépôts officiels ! Après tout, il n’aura fallu que 8 ans :-)

Nous l’avons évoqué en parlant de Gnome, les méthodes d’acquisition pour les langues complexes ont évolué. L’apparition de Mozc permet à tous les bureaux d’en bénéficier. Notons que ce projet a été incubé dans l’Open Build Service.

Le packaging de TeXLive a été repensé. La distribution LaTeX est désormais beaucoup plus modulaire. Cette modularisation suit les préconisations du projet TeXLive. Elle permet de n’installer que le nécessaire pour utiliser TeX.

Côté administration système…

Du côté de la virtualisation, VirtualBox est doté d’une pile réseau remodelée et d’un meilleur support de l’accélération pour les systèmes invités. KVM et Qemu reçoivent un meilleur support USB, avec notamment le support d’USB3, la possibilité d’ajouter du stockage de masse par USB ou encore le support des contrôleurs XHCI. La première version majeure de Boxes est fournie, application d’utilisation de systèmes distants et de machines virtuelles. Boxes offre une interface simple pour manipuler un nombre quelconque de connexions par le protocole Spice. Il est notamment capable de détecter automatiquement les machines virtuelles.

Côté base de données, PostgreSQL est fourni en version 9.2. Par conséquent, JSON est désormais supporté comme type natif pour ce cluster de base de données, ce qui permet de stocker et de créer des documents pour les APIs web. MariaDB est désormais fournie par défaut dans openSUSE à la place de MySQL. Intégré depuis la version 11.3, ce moteur de base de données a fait ses preuves et mérite cette intégration.

Côté Cloud, on notera qu’openSUSE 12.3 est la première version de la distribution à intégrer l’ensemble des paquets de la suite OpenStack. Tous les outils nécessaires pour mettre en place et communiquer avec une architecture de Cloud sont désormais disponibles. Par ailleurs, la prochaine version stable d’OpenStack, Grizzly, est d’ores et déjà en cours d’intégration dans les dépôts d’openSUSE.

Et pour les développeurs, alors ?

Anjuta intègre git encore mieux qu’avant. En plus des mises à jour de QtCreator (2.6) et KDevelop (4.4), on notera également l’arrivée d’un nouveau système de gestion de version décentralisé. Nommé Fossil, il offre des fonctionnalités uniques dans le monde des DVCS telles qu’un wiki distribué, des fonctionnalités de type blog et bugzilla et un mode de synchronisation automatique permettant d’éviter les forks et les merges inutiles…

Mono3 supporte désormais la pile asynchrone de C# 5.0. Python 2.7.3 est toujours la version par défaut de Python. Cependant, la version 3.3 est disponible dans les dépôts. Libre à vous de profiter de ses nombreux apports. Toujours dans l’univers Python, python-qt4 supporte Qt5. Comme quoi, le nom ne fait pas tout ! Enfin, les environnements de développement pour KDE et pour GTK évoluent, comme toujours…

Enfin, dans les outils openSUSE spécifiques, on remarque des modifications du côté de KIWI et d’OSC. KIWI est désormais capable de générer des images pour les processeurs de type ARM, pour les systèmes de types dpg/apt et sur le système de fichier btrfs. L’outil en ligne de commande pour communiquer avec l’Open Build Service peut maintenant être utilisé pour créer et publier des mises à jour de maintenance pour openSUSE.

Donnez leur vie !

Les images Live pour Gnome et KDE sont désormais destinées aux supports USB. En effet, elles sont de taille plus importante qu’auparavant et ne passent plus sur un simple CD-R. L’objectif est de pouvoir fournir des fonctionnalités supplémentaires, absentes auparavant :

  • LibreOffice 3.6
  • Gimp
  • L’openJDK pour les applications Java
  • L’interface graphique grsync pour rsync
  • gparted, l’outil de partitionnement graphique
  • dd_rescue et photorec pour la récupération de données

Toujours dans la famille Live, un nouveau venu fait son apparition : le Live de récupération. Si avec leur giga-octet, les Lives Gnome et KDE ne passent pas sur un CD, celui-ci y parvient tout à fait. Cette image est basée sur XFCE, ce qui l’aide à gagner en légèreté. En outre, il embarque des outils très utiles en cas de panne du système :

  • gparted et l’outil de partitionnement de YaST
  • un sous-ensemble pertinent de modules de YaST pour l’administration système
  • dd_rescue et photorec
  • grsync
  • lftp : un client ftp mais aux nombreuses fonctionnalités
  • Le navigateur Midori, le client IRC XChat, et un lecteur de PDF pour lire les manuels…

Toujours à propos des images, un petit mot sur SUSE Studio. openSUSE 12.3 devient disponible pour la création d’image dès la sortie officielle de la distribution, tandis que les appliances déjà soumises pourront être mises à niveau peu de temps après. Cela signifie que vous pourrez, en toute simplicité, créer votre système d’exploitation pour le Cloud, votre image pour le bureau ou pour vos serveurs, avec une sélection personnalisée de paquets, configurations, thèmes… Ces créations peuvent être partagées au travers de SUSE Gallery.

Allez-y, téléchargez là !

Vous pouvez télécharger les différentes versions d’openSUSE 12.3 sur software.opensuse.org/12.3.

Comment mettre à jour votre openSUSE ?

Les utilisateurs ayant configuré proprement une installation de Tumbleweed pourront migrer vers la nouvelle version sans aucun effort supplémentaire !

Voici la procédure pour mettre à jour votre openSUSE 12.2 vers openSUSE 12.3 en ligne de commande.

Passez d’abord en mode super utilisateur avec la commande :

su

Listez vos dépôts actuels avec :

zypper lr

Supprimez ensuite tous ceux dont vous n’avez pas besoin :

zypper rr <alias>

Changez toutes les versions de vos dépôts en remplaçant 12.2 par 12.3 :

sed -i 's/12.2/12.3/g' /etc/zypp/repos.d/*

À la fin de ces opérations vous devez avoir au moins ces trois dépôts configurés :

http://download.opensuse.org/distribution/12.3/repo/non-oss/

http://download.opensuse.org/distribution/12.3/repo/oss/


http://download.opensuse.org/update/12.3/

Si toutes ces opérations vous semblent ésotériques (sed, toussa toussa), vous pouvez vous contenter de supprimer tous vos dépôts et d’ajouter les trois listés précédemment (par exemple avec le module YaST > Dépôts de logiciels), puis continuez la démarche.

Si vous faites la mise à jour à partir de la version 12.1 ou antérieure, ajoutez le dépôt non-oss-update :

zypper ar -f http://download.opensuse.org/update/12.3-non-oss/ repo-update-non-oss

Mettez à jour les dépôts :

zypper ref

Et enfin, exécutez la mise à jour, attention à ne pas éteindre votre ordinateur, à veiller à ce qu’il soit branché au secteur et à ne pas utiliser de logiciels instables pendant la mise à jour :

zypper dup

Retrouvez plus de détails ici : https://en.opensuse.org/Upgrade

 

À propos du projet openSUSE

Le Projet openSUSE est une communauté internationale qui fait la promotion de l’utilisation de GNU/Linux en tout lieu. Il met en place une distribution GNU/Linux qui fait partie des meilleures au monde, travaillant main dans la main avec les communautés de Logiciels Libres et open source de façon ouverte, transparente et amicale. Le projet est contrôlé par sa communauté et repose sur les contributions d’individus qui font le travail de testeurs, d’écrivains, de traducteurs, de testeurs, d’experts en utilisabilité, d’artistes, d’ambassadeurs et de développeurs. Le projet adopte une grande diversité de technologies, des personnes aux compétences techniques différentes, parlant des langues différentes et ayant des cultures différentes. Apprenez-en plus sur opensuse.org.

Cette dépêche a été corédigée afin de mutualiser les efforts de la communauté francophone par Agemen, Syvolc, Nÿco et jluce sur l’interface de corédaction de LinuxFr.org. Un effort particulier a été réalisé pour la traduction à temps de l’annonce officielle et de la liste des nouvelles fonctionnalités.

 

Sources et liens :

Les annonces de la communauté Francophone :

Trois articles en Anglais sur le même sujet :

 

Vus : 1176
Publié par T. BRIOLET : 63