Petit guide des consoles de salon sous GNU/Linux

consoles

Aujourd’hui, Geek de France souhaitait vous présenter différents projets de console de jeux vidéo ayant abouti ou abandonné ou en cours de développement ou ya (Vous comprendrez le jeu de mot plus loin dans l’article) et utilisant notre système d’exploitation GNU/Linux.

Notre seconde partie concerne les consoles de salon.

La plus ancienne

dogs
D.O.G.S était le premier projet à ma connaissance à proposer une console de jeux vidéo. Cet ancêtre canin s’adresse en priorité aux bidouilleurs motivés puisque le site propose sur le fameux principe du Do It Yourself (Prenez un Yaourt au self), la marche à suivre avec la liste des composants électroniques aux plans du circuit imprimé; tout y est décrit pour créer soit même son propre système à brancher à la télévision.

La plus vendue

ps3
A l’origine, cette console n’est pas sous GNU/Linux, mais offre la possibilité d’installer des distributions compilées pour son architecture atypique, enfin ça c’était avant le drame… L’idylle entre la PlayStation 3 et notre manchot commence en décembre 2006, un mois après sa sortie sur l’archipel nippon. Disponible en téléchargement via la distribution Yellow Dog Linux qui permet d’exécuter les applications disponibles dans la distribution, typiquement bureautique. Grâce à cette fonctionnalité, Sony vend sa PS3 comme un centre de divertissement numérique égal au PC. D’autres distributions Linux telles que Ubuntu, Fedora, Debian ou Gentoo seront disponibles en version compatible PS3, ainsi que toutes les distributions prévues pour l’architecture PowerPC 32 ou 64bits.

Petit bémol : d’origine, il est malheureusement impossible d’utiliser la carte graphique RSX de la console sous GNU/Linux : Sony a bridé son accès. Pour obtenir une accélération graphique, il est donc nécessaire de passer par d’autres ressources matérielles. Heureusement, l’accélération 3D utilisant les possibilités du processeur Cell fut possible à partir de janvier 2008 au sein du projet Gallium 3D, qui fut incorporer dans Mesa 3D.

Le drame survint le 1er avril 2010, Sony sortit la mise à jour 3.21 pour ses PS3, qui marqua la fin de l’idylle entre notre manchot et la console de Sony en supprimant la fonctionnalité « Other OS » utilisée pour installer GNU/Linux. Officiellement, cette décision était prise pour éviter des problèmes de sécurité, officieusement, se fut pour Sony un moyen de contrer la faille trouvée par George Hotz, un hackeur connu pour avoir hacké l’iPhone à 17 ans et qui s’était fixé le défi de hacker la Playstation 3, inviolable depuis maintenant 3 ans et qu’il releva en 5 semaines!!

S’ensuivra un recours collectif d’utilisateurs poursuivant Sony aux USA : la possibilité d’installer GNU/Linux ayant été mise en avant par Sony, et ayant poussé des consommateurs à choisir la PS3 face à ses concurrents, les plaignants considèrent que l’entreprise nippone a violé les termes de son contrat envers les utilisateurs, et a tenté d’entraver une concurrence libre. Fort heureusement, le 25 mai 2011, la Team Rebugs, auteur du microcode CFW (Custom Firmware) Rebug 3.55, sort 2 outils servant à réintégrer l’option « Other OS » sur les PS3 fonctionnant avec le microcode précité. Comme quoi, une fois fait, il est difficile de chasser le manchot de son nid!

La plus commerciale

smartevoconsole
La console de salon sous Linux connu sous le nom Evo Smart Console, était conçu pour faire tourner des jeux commercialisés à l’ère de la septième génération (PS3, Xbox360, Wii) et produit par Envizions.

Le système d’exploitation utilisé, Mirrors Evolution,  était une distribution GNU/Linux customisée, basée sur Fedora. La console était aussi équipée en haute définition (HD) d’une résolution de 1080p, d’un accès Internet, et permettait de faire tourner les jeux Windows. Des codes sous licences libres étaient à disposition pour permettre aux développeurs de faire des jeux tournant sous GNU/Linux.

Il y eu deux versions :

  • Une version bêta, nom de code EVO: Phase One, sortie le 20 Octobre 2006, au prix de lancement de 399$, qui embarquait un disque dur de 120 Go et 2 Go de RAM.
    La console était livrée avec trois jeux: SuperTux, Kobo Deluxe, et Kid Destiny.
  • Une version finale, connue sous la dénomination commercial EVO Smart Console, sortie le 20 Novembre 2008, au prix de 250$, qui embarquait un disque dur de 250Go, et avait en plus des jeux Amiga et un service de vidéo à la demande basé sur Akimbo.

Cette première incursion sur le terrain des consoles fut un échec cuisant, puisque la console de salon d’Envizions, produite selon certaines sources à 3000 exemplaires, fut vendu selon son PDG à quelques centaines d’unités.

 

La plus hype

ouya

Ouya est une future console de jeu vidéo, qui fonctionne avec sa propre version d’Android et qui table sur un prix de 99$.

J’ai longtemps hésité à l’inclure dans cette liste car ce projet à pris comme base Android… or il existe déjà une pléthore de console portable asiatique (et même une de notre petit archer français) sous le système mobile de Google, donc rien de neuf à priori sous . Mais le plus intéressant ce n’est pas la console en elle-même, mais son histoire et les personnes qui sont derrière cette console : c’est Julie Uhrman, bien connue de l’industrie du jeu vidéo (IGN, GameFly, Vivendi Games), qui eu l’idée du nom OUYA et de sa console quand elle était chez IGN, puis a fondé sa start-up en janvier 2012 et a fait appel au designer Yves Béhar (qui travailla entre autre sur l’OLPC et les hauts parleurs Jambox) pour collaborer à la conception du projet, et Muffi Ghadiali qui dirigea la conception des Kindle d’Amazon, comme chef de produit pour mettre sur pied l’équipe d’ingénierie. Elle s’est aussi entourée dans un conseil consultatif de Ed Fries, l’homme derrière la première XBOX et ancien directeur de Microsoft Game Studios, Brian Fargo, PDG de InXile développeur de jeu de longue date, Markus “Notch” Persson, le créateur de Minecraft et fondateur du studio Mojang et Adam Saltsman de Canabalt.

Le projet OUYA semblant trop risqué face à Sony, Microsoft et Nintendo, la start-up ne trouva pas d’investisseurs et se tourna vers le site de financement participatif Kickstarter où elle demandait une participation de 950 000$, un buzz immense entoura la console qui souleva plus de 8 500 000$ ce qui en fait le deuxième projet le plus financé du site.

La console est prévue pour sortie en Mars 2013.

 

La plus attendue

steambox

La Steam Box est nom de code qu’à donner l’industrie du jeu vidéo à la console de Valve et qui sortira cette année. Elle sera dédiée à l’exécution de la plateforme Steam pour permettre aux joueurs de lancer des jeux, médias, et autres fonctions que le client Steam fournissait déjà sur leur PC, mais à présent sur leur télévision.

Ce projet a été dévoilé par plusieurs journalistes grâce à des documents publiés par la société, mais l’existence de la console n’a été confirmé qu’en décembre 2012 lors des Spike Video Game Awards. Le matériel serait proche d’un PC et tournera sous … GNU/Linux !!

C’est pour cela qu’un des objectifs cruciaux chez Valve en ce moment est de mener à bien le portage, sous notre système d’exploitation de prédilection, du mode Big Picture, qui permet aux joueurs PC (sous Windows pour le moment) de déporter l’affichage sur leur écran de  télévision HD, pour jouer.

Alors vous aussi pensez-vous que l’année du serpent sera aussi celle du manchot ludique ?

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Publié par Geek de France : 203