Aperçu de DragonflyBSD

DragonflyBSD est un système d'exploitation visant à obtenir de meilleures performances que FreeBSD dont il est dérivé. C'est probablement l'un des plus discrets à côté de FreeBSD, NetBSD et OpenBSD et je n'y avais jamais touché avant que ce journal sur linuxfr ne m'en donne envie.

Les développeurs sont partis de FreeBSD 4 et ont opté pour des choix techniques différents dans la gestion des processeurs multiples (SMP). Ils ont aussi lancé un nouveau système de fichiers HAMMER offrant plus de souplesse et de performances qu'UFS.

Dans cet aperçu je me contenterai de l'aspect serveur, qui est pour moi le plus intéressant. J'ajouterai que ce n'est pas un retour d'expérience, je ne l'ai pas mis en production (ça viendra peut-être), mais juste un premier essai.

Installation

On peut difficilement faire plus simple puisqu'il s'agit d'une suite de menus permettant de partitionner son disque en choisissant le système de fichiers UFS ou bien HAMMER. Pas de choix dans les sets d'installation, tout va à l'essentiel. Il est tout de même possible de configurer son clavier, horloge, réseau, mot de passe root.

Sources du système et logiciels tiers

DragonflyBSD, tout comme les autres systèmes *BSD, est en fait un système d'exploitation avec plusieurs logiciels intégrés dans les branches de développement qui reçoivent du support et des correctifs (SSH, sendmail...). Si l'utilisateur souhaite installer un autre logiciel (par exemple Dovecot) il peut le récupérer par l’intermédiaire de pkgsrc. Un logiciel ne faisant pas partie du système ne reçoit pas de patchs de l'équipe de développement, il s'agit en fait de la version "normale" (vanilla) avec un jeu de scripts permettant le lancement sur le système.

Les sources du système servent pour les mises à jour et la compilation de pilotes ou de certains outils. Elles ne sont pas fournies sur CD mais on peut les télécharger en entrant tout simplement la commande suivante :

cd /usr
make src-create

Pour les logiciels additionnels, DragonflyBSD utilise pkgsrc, issu de NetBSD, contrairement à FreeBSD qui utilise les ports. Au final le principe reste tout de même plus ou moins indentique. Pour récupérer pkgsrc, la commande est la suivante :

cd /usr
make pkgsrc-create

J'aime bien ce principe qui est assez simple pour récupérer les sources ! Notez cependant que la documentation recommande de passer par les packages précompilés ou bien par pkgin (gestionnaire de paquets un peu plus abouti).

Les mises à jour du système se font par compilation, il faut tout d'abord récupérer les sources puis lancer un buildworld suivi des commandes suivantes qui vont bien, comme pour FreeBSD.

Administration

DragonflyBSD utilise un fichier rc.conf dans lequel on indique les paramètres du système (nom d'hôte, réseau...) ainsi que les services à démarrer. Rien de neuf de ce côté, mais c'est donc simple et efficace.

Pour gérer les services, il faut invoquer les scripts rc. Par exemple, pour lancer le daemon ssh :

# /etc/rc.d/sshd start

On peut automatiser le démarrage de sshd en ajoutant dans notre rc.conf la ligne suivante :

sshd_enabled="yes"

On garde un fonctionnement et une administration faciles à comprendre, à la portée de tous. Les habitués des systèmes *BSD ne seront pas dépaysés.

Difficultés

J'ai eu beaucoup de mal à récupérer pkgsrc, car pour une raison étrange le système arrivait à court de mémoire et de swap. J'avais pourtant respectivement 1GB et 2GB, ce qui me semble largement suffisant pour un système en mode texte.

Comme je faisais mes tests sous VMware je suis passé sous VirtualBox mais là encore le problème s'est reproduit.

Je suis allé faire un tour sur le salon IRC de dragonflybsd pour y exposer mon problème, et on m'a conseillé d'éditer /usr/Makefile pour y commenter les lignes contenant la commande :

git gc --aggressive

Et le problème est résolu.

Conclusion

Le système est globalement très proche de FreeBSD mais apporte une valeur ajoutée sur beaucoup de composants. Il est simple à utiliser et à administrer. Un excellent choix pour un serveur, j'espère avoir un jour l'occasion de travailler avec et d'en apprendre plus.

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