Diaspora* : la communauté s’organise
Fin août, les fondateurs du réseau social Libre Diaspora* annonçaient que le projet allait à présent être géré par la communauté. Deux mois après, Sean Tilley, responsable de la gestion de la communauté, fait le point.
Le changement le plus important d’après lui est bien évidemment la mise en place de l’environnement nécessaire à la gouvernance d’un projet par une communauté. L’outil choisi pour débattre et voter les choix est Loom.io, un projet Libre. N’importe qui est invité à suivre les échanges et participer, il suffit de lui demander une invitation par e-mail.
Le deuxième point important est la mise en place d’un système de version. Les fondateurs du projet avaient d’abord annoncé une alpha, puis une beta apportant un nouveau profil et un nouveau publicateur, mais qui n’était jamais vraiment sortie : elle n’était disponible que sur le serveur (appelé pod) officiel, et aucune annonce n’avait été faite. Sean Tilley annonce donc que Diaspora vient de passer au système SemVer pour numéroter ses versions. Depuis cette mise en place, Diaspora en est donc à sa deuxième « hotfix release », la 0.0.1.2.
Le point important est surtout la séparation du dépôt Git en deux branches, la branche stable et la branche instable. Contrairement à avant, où les nouvelles fonctionnalités étaient incluses directement dans la branche principale, le développement se fera donc maintenant dans la branche instable, et le passage se fera dans la branche stable en incrémentant le numéro de version lorsque le code sera suffisamment robuste. Ce changement profite donc beaucoup pour les mainteneurs d’un serveur Diaspora : au lieu de mettre à jour presque quotidiennement comme avant sans savoir si tout allait être cassé ou non, les mainteneurs peuvent maintenant mettre à jour tous en même temps à une date fixée.
Conséquence de cette facilité de déploiement, nécessaire à la diffusion du projet, une équipe de contributeur s’est montée pour empaqueter Diaspora. Pour l’instant, ils travaillent sur un port pour Debian et Ubuntu, mais ils comptent le rendre disponible pour n’importe quel Linux et même Unix. Sean en profite pour rappeler son appel aux packagers, l’équipe de Diaspora n’ayant en effet pas de compétence particulière dans ce domaine.
En quatrième point, Sean parle de l’importance des réseaux sociaux Libres à parler entre eux. Il cite six autres réseaux, dont le français Movim, qui « ont des objectifs similaires, et rencontrent donc les mêmes problèmes et parfois utilisent les mêmes solutions« . « Notre communauté discutent actuellement de la possibilité de permettre à notre plateforme de communiquer avec ces réseaux« . Une bonne nouvelle pour tous les supporteurs du libre qui voyaient s’éparpiller les ressources dans différents projets.
Dernier point mais pas des moindres, la communauté s’active actuellement à recréer tout un environnement autour du projet. Le site diasporaproject.org devrait être complètement remodelé pour laisser une place à la communauté, notamment à travers un agrégateur de blog. La documentation sous forme de wiki devrait aussi en profiter. Le site est attendu pour dans deux ou trois semaines.
Une preuve en tout cas que, malgré les nombreux cris annonçant la mort du réseau Libre lors de l’annonce en août, le projet est toujours bien vivant.
Sources :
Le billet sur le blog officiel.
Le blog développeur.
Article aussi diffusé sur developpez.com.