Edito vidéo – Des tweets open source, mais pas libres
Transcription du texte de la vidéo
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour cet édito du 7 septembre 2012. Je vais donc rependre le rythme de l’édito vidéo hebdomadaire en vous parlant de Twitter et de l’open source. A priori, ce sont deux choses que l’on n’aurait pas tendance à associer.
Twitter est un réseau social centralisé, c’est-à-dire hébergé par une unique société au sein de ses propres datacenters. Il n’est pas possible d’installer l’équivalent de ce service sur son propre serveur ou encore dans son entreprise. Et pourtant, le code de l’application Twitter s’appuie sur du code open source. Comment expliquer cette contradiction ?
Twitter utilise deux types de briques open source. Tout d’abord, celles qui permettent à ses serveurs de fonctionner comme le noyau Linux ou encore la base de données MySQL. Twitter maintient d’ailleurs sa propre version de MySQL et reverse des contributions au projet MySQL aujourd’hui géré par ORACLE. Twitter est également membre depuis cet été de la Fondation Linux.
Ensuite, il y a les composants logiciels sur lesquels va s’appuyer le code de Twitter comme le framework Hadoop qui est un projet géré par la fondation Apache et qui est spécialisé dans la gestion des gros volumes de données.
La plupart des composants open source utilisés par Twitter sont disponibles sous une licence Apache 2 qui autorise l’utilisation de ces composants dans des programmes qui eux-mêmes ne sont pas open source. Ce sont les licences dites permissives.
On voit ici que open source ne rime pas toujours avec logiciel libre et que parfois même on aboutit à une forme de paradoxe où les logiciels open source sous licence permissive permettent de construire des services web que l’on peut qualifier de “non libre” ou “privateurs” car il prive l’utilisateur de la maîtrise de ses données. Le durcissement des conditions d’accès à l’API de Twitter ne va pas hélas dans le sens de l’ouverture. Il en va de même pour bien des services du web2.0.
Tout cela pour illustrer le fait que les termes open source et logiciel libre ne recouvrent pas la même finalité. Le premier se concentre sur l’ouverture du code alors que le second a pour objectif de construire une informatique censée libérer l’utilisateur. Faut-il pour autant rejeter l’open source ? Pas forcément, sa plus large adoption comme modèle de développement a permis la naissance de nombreux composants fiables et matures qui sont aujourd’hui disponibles pour construire des applications vraiment libres pour ceux qui le souhaiteraient.
On se retrouve pour un prochain édito semaine prochaine. En attendant portez-vous bien et à très bientôt.
Réagir à cet article
Article original écrit par Philippe Scoffoni le 06/09/2012. | Lien direct vers cet article
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons BY à l'exception des images qui l'illustrent (celles-ci demeurent placées sous leur mention légale d'origine).