Aperçu de oVirt

J'ai souvent parlé de Linux-KVM en citant parfois des défauts qui peuvent lui être préjudiciables. Ils ne se trouvent pas dans la technologie elle-même mais plutôt dans les outils d'administration peu fiables (virt-manager) voir inexistants qui demandent alors beaucoup de bidouilles lorsque l'on veut s'en servir sérieusement et durablement.

Red Hat travaille beaucoup sur l'amélioration de l'écosystème KVM et semble avoir compris les problématiques et les enjeux. En effet pour pouvoir lutter contre les solutions VMware qui sont pour beaucoup des références, ils créent des nouveaux outils dans le but de faire de KVM une solution d'entreprise et non de bidouilleur.

Présentation

oVirt est la branche opensource et gratuite de RHEV (RedHat Enterprise Virtualization). Cette solution offre un système de gestion d'un cluster de virtualisation similaire à VMware vCenter. Il utilise des technologies connues : VirtIO, libvirt, kvm, spice. L'interface utilisateur est une application JBoss (accessible en web) utilisant une base de données postgresql.

oVirt est défini en deux parties : engine qui est l'application elle-même, et node qui est en fait un hyperviseur membre du cluster que nous mettons en place. Schématiquement, voici ce que cela donne :

Les instructions d'installation peuvent être trouvées sur cette page et ce PDF. Le plus simple est d'utiliser Fedora 16 sur la machine où nous allons installer oVirt Engine, tout simplement car un dépôt rpm est proposé et facilite grandement les choses. Concernant oVirt Node, il suffit de récupérer une image ISO et de l'installer sur la machine qui servira d'hyperviseur. Voici un aperçu de l'interface oVirt (cliquez pour agrandir) :

Le stockage se fait sur un serveur NFS ou une baie SAN (connexion iScsi). La documentation détaille tout.

Fonctionalités

Cette page liste les fonctionnalités proposées à l'heure actuelle. Je passe sur les détails techniques comme le nombre de vcpu pour parler plutôt des services fournis.

Datacenter

  • Administrer un cluster d'hyperviseurs
  • Proposer une interface graphique complète
  • Faciliter la mise en place des machines virtuelles et leur migration à chaud
  • Assurer si besoin une haute disponibilité
  • Faciliter la centralisation du stockage des supports
  • Faciliter le p2v

Utilisateur

  • Proposer un portail utilisateur pour se connecter à son bureau (plugin SPICE mozilla)
  • Virtualisation desktop pour clients légers grâce au protocole SPICE (support USB)
  • Technologies d'optimisation du réseau pour limiter les latences dans l'affichage

Ma conclusion

oVirt est clairement de la catégorie artillerie lourde puisqu'il faut pas moins de 3 serveurs physiques au minimum pour mettre en place l'infrastructure. De plus, l'engine (qui propose l'interface web) est très gourmand en mémoire, les spécifications recommandent 4GB. Celui qui a besoin d'un unique hyperviseur se tournera donc vers des solutions plus légères et mieux adaptées comme Proxmox.

Néanmoins, pour une entreprise qui veut virtualiser une dizaine (ou plus) de serveurs, oVirt semble une excellente solution. Il est possible de se tourner vers RHEV pour obtenir la version commerciale avec du support pour plus de pérennité.

J'espère grandement avoir un jour l'occasion de travailler avec oVirt/RHEV en situation réelle.

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