La photo d'identité démocratisée grâce à Wilber

Dans le cadre d’un formulaire de routine, j’ai dû fournir une photo d’identité «style passeport». Or, j’en ai marre de me faire arnaquer, de payer cher pour une photo qui sera inévitablement moche. Les photos prises «par un professionnel» n’ont rien de professionnelles lorsque Passeport Canada accepte les photos prises par les préposés de pharmacies! Lesdits préposés ne connaissent rien à l’esthétique photographique: ils ne font que nous placer devant un fond blanc, nous pointer bêtement un appareil photo numérique avec flash dans la figure (avec le bon cadrage tout de même) et imprimer la photo vite fait.
On peut faire mieux soi-même avec des outils libres et non-seulement s’épargner beaucoup de sous (à court et à long terme), mais surtout s’épargner la honte d’une photo bâclée où on a été zombifié par un flash, que l’on devrait endurer pendant cinq longues années.

Ingrédients:

  • Un appareil photo numérique de qualité (dans mon cas, un Canon S95)
  • Un mur blanc et un bon éclairage naturel
  • Une copine, ou, si vous êtes un geek moyen, une maman
  • GIMP, et idéalement Scribus (pour ne pas se casser la tête avec les mesures)
  • Votre photo de passeport précédente, pour référence de cadrage et pour s’assurer de respecter les normes.
  • Environ 45¢ si vous êtes impatient et que vous voulez votre photo imprimée sur-le-champ.

Étapes:

  1. Vous placer devant le mur blanc. Ne pas sourire malgré votre fébrilité. Le gouvernement l’interdit.
  2. Vous faire prendre en photo à répétition. Évidemment, ceci implique que vous sachiez faire de la bonne photographie avec un éclairage naturel uniforme. Essayez à différents niveaux de zoom (dans mon cas, puisque mon appareil a une lentille à angle large, il faut zoomer pour que le résultat ait une géométrie naturelle).
  3. Éditer la meilleure photo avec GIMP. Il faut ici faire trois choses:
    1. Purifier l’arrière-plan. Je vous renvoie alors à l’usage du lasso ou aux ciseaux intelligents pour le détourage. Faites votre sélection, inversez-la, adoucissez-la de quelques pixels et remplissez de blanc pur (ou utilisez des masques: voir mon vidéotutoriel d’il y a plusieurs années).
    2. Découper l’image selon les standards: image carrée, coupée juste en bas des épaules, avec le visage centré… D’où l’importance d’avoir sa photo de passeport précédente comme point de référence visuel. Notons que ces photos sont généralement ensuite découpées pour être plus hautes que larges, mais on se préoccupe ici uniquement que de la hauteur puisque la norme dit qu’on doit envoyer une photo carrée (les gens du visa/passeport s’amuseront à la redécouper s’ils en ont envie).
    3. Prendre en note les dimensions (en pixels) de l’image résultante et calculer la taille du canevas qui devra la contenir. La taille standard des photographies imprimées ici est de 4×6 pouces (saleté de système impérial), alors que ma photo découpée devait faire 2×2 pouces (note: 2×2.75 pouces dans le cas d’une photo de passeport 2015, soit 50×70 mm). S’assurer que la taille du canevas soit un multiple de celle de la photo. Ainsi, si ma photo découpée fait 2000×2000 pixels, il faut que j’agrandisse la taille du canevas de l’image à 4″/2″*2000×6″/2″*2000, soit 4000*6000 pixels.
  4. Mise à jour 2015—une solution plus facile pour dimensionner correctement les photos avec Scribus (l’avantage de Scribus est de pouvoir passer facilement d’une unité de mesure à une autre, plutôt que de tout le temps traiter en pixels):
    1. créer un document de 4×6 pouces;
    2. créer des cadres d’images à la taille exacte en milimètres;
    3. choisir l’image pour le cadre (mettre une bordure ou un masque autour), la dimensionner et positionner adéquatement en créant des lignes de guides pour respecter toutes les normes;
    4. exporter le tout en image PNG, puis convertir en JPG pour le kiosk d’impression.
  5. Pour des lulz supplémentaires, disposer plusieurs exemplaires de votre photo dans le cadre de l’image (au moins deux, et peut-être jusqu’à six!)
  6. Aller à la pharmacie avec une clé USB contenant la méta-photo avec son ratio 4×6. Effectuer l’impression de la photo à l’aide du kiosque de photographie numérique en libre-service.
  7. Faire un grand sourire lorsqu’on passe à la caisse.

Ce qui est génial avec les logiciels libres comme GIMP, c’est qu’ils donnent à tous et chacun les moyens de s’affranchir des services de dinosaures n’ayant plus lieu d’être, tant qu’on prenne le soin de faire un travail de qualité pour se conformer aux exigences. Dans mon cas, le résultat est plus que satisfaisant: il est largement supérieur en qualité a ma photographie d’identité précédente.

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Publié par Kiddo : 87