Citrix met Cloudstack dans le giron de la fondation Apache

La société Citrix vient d’annoncer qu’elle abandonne sa participation au projet OpenStack pour se concentrer sur sa solution d’orchestration de cloud : CloudStack. Au passage, le projet passe sous la gouvernance de la fondation Apache en perdant sa licence GPLv3 au profit d’une licence Apache 2.0

CloudStack vs OpenStack

CloudStack, issu du rachat de Cloud.com par Citrix, a été écrit dans le langage Java et a été conçu pour permettre le déploiement et la gestion d’importants réseaux de machines virtuelles. Il supporte les principaux moteurs de virtualisation que sont : vSphere, Oracle VM, KVM, Xen, mais aussi les services de cloud d’Amazon.

Citrix reproche au projet OpenStack de vouloir ré-inventer une API (interface de programmation), alors que celle des services d’Amazon est devenue ce que l’on peut appeler un standard du marché. Pourtant, CloudStack conserve en commun avec son concurrent le moteur de stockage de machines virtuelles.

Mais le rapprochement s’arrêtera probablement là, car Citrix a également choisi de donner le code du projet à la fondation Apache.

CloudStack, le projet de cloud de la Fondation Apache

C’est la deuxième annonce forte autour de CloudStack. Citrix a confié à la Fondation Apache le soin de la gouvernance du projet et acquiert au passage le statut de “sponsor Platinum”. Pour cela, il faut faire un don d’un minimum de 100 000 dollars par an à la fondation. Citrix rejoint ainsi Yahoo, Google, Microsoft et Facebook.

Ce choix a aussi une autre implication ; celle du changement de licence. CloudStack était, jusqu’à présent, sous licence GPLv3 et passe donc de fait sous licence Apache 2.0. Une façon peut-être de rassurer les contributeurs ou d’en attirer de nouveaux, en montrant que Citrix ne veut pas jouer le rôle de dictateur bienveillant du projet. Une façon aussi de faire “comme OpenStack”.

Citrix joue-t-il son avenir ?

Le choix de faire cavalier seul ou presque est un risque important. Une partie du succès de l’opération repose probablement sur le fait que CloudStack vienne compléter la palette de projets d’Apache qui ne comportait pas encore d’outils de ce type et puisse attirer d’autres contributeurs. Le choix de l’API d’Amazon est aussi un signal en direction des acteurs qui gravitent autour de celle-ci afin qu’ils rejoignent le projet.

CloudStack garde également pour lui son aura de produit “prêt pour la production”, alors qu’une étiquette de produit immature colle encore à OpenStack. Comme souvent, il est très difficile de dire quelle plate-forme peut l’emporter ou si l’une d’elles aura réellement le dessus.

A moins que cette division des forces ne profite au final aux produits propriétaires d’un VMware, ce qui reste tout autant probable.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 04/04/2012. | Lien direct vers cet article

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