Le futur de l’informatique personnelle
Résultat d’une petite réflexion nocturne, je vous explique mon point de vue sur les évolutions de l’informatique et de la téléphonie mobile, et surtout vers où tout ça nous mène. Petit bond dans le futur donc, où je laisse parler mon imagination tout en la replaçant dans le contexte des évolutions de ces dernières années et à la tendance actuelle. Commençons d’abord par les rappeler :
1) Le matériel
Les lois de Moore nous le montrent bien : la taille des composants, et notamment des processeurs, diminue d’autant que leur performance s’accroît. Parti comme on est, la seule limite théorique, le « Wall », devrait être atteint en 2015 avec 15 milliards de transistors (contre 700 millions pour un Core i5). Même si c’est mille fois plus compliqué que ça, les processeurs ne vont cesser de rétrécir et de devenir plus performants. Idem pour la RAM qui, avec la DDR4, passe en 32nm de gravure et consomme encore moins. Niveau graphique, c’est plus problématique, mais les non-gamers devraient s’en sortir très bien avec les Sandy Bridge et les puces graphiques améliorées. Donc on peut imaginer qu’un appareil de la taille d’une tablette 8 à 10″ puisse avoir la puissance d’un ordinateur portable d’ici 2015.
Pour le stockage, la généralisation du SSD se fait attendre, mais devant les énormes avantages pour un système d’exploitation (vitesse de boot, copie, sécurité… le seul désavantage est la consommation, quoi que sur les derniers modèles c’est peut être faut) ça ne peut que se développer. Reste le prix : ces appareils coûtent beaucoup trop cher pour être installé sur des laptops pour l’instant, et même les tablettes et téléphones à gros stockages ont des disques flash qui ne sont pas à la hauteur des SSD. Vous me direz : faut-il sacrifier notre capacité de stockage pour la performance ? Non, car les disques durs externes de 1To ou plus sont maintenant abordables, et de plus en plus de gens ont un voir plusieurs disques durs externes réservés au stockage de films, vidéos, photos et jeux. Pour le reste, à condition de ne pas avoir 30 jeux installés sur son laptop, un disque dur de 120 voir de 64 Go suffit ;) La quasi-totalité de mes fichiers de travail (documents, projets en cours, code) tiens sur mes 3 Go de Dropbox, ajoutez à ça 20 Go de musique et 20 Go de stockage pour les téléchargements, VM et autres, et j’arrive à 60 Go OS compris ! Bon ça implique quand même de bien gérer son espace.
La connectique continue elle aussi d'évoluer, et entre le Thunderbolt/Light Peak et l'USB 3, il n'est pas idiot d'imaginer des composants externes qui viendraient se greffer via des ports à haut débit à des smartphones ou des tablettes pour augmenter leur puisssance. Certaines marques commencent déjà à faire ça avec des cartes graphiques pour augmenter la performance de netbooks (comme Sony et ses VAIO). Imaginez un dock pour mobile qui, une fois le smartphone connecté, le doterais d'un processeur dernière génération, de mémoire supplémentaire et d'un GPU performant. Classe non ?
Reste les batteries : les smartphones actuels ont une autonomie de 2 jours environ, les derniers MacBooks atteignent 9h… le meilleur compromis serait une batterie qui tienne au moins 24h, et robuste avec ça pour supporter les cycles de recharge. Des solutions existent bel et bien, mais elles ne sont pas abordables pour l’instant. Wait and see…
2) les OS
Les récents et futurs smartphones et tablettes sont prévus pour être aussi puissants que des ordinateurs bas de gamme d’il y a quelques années, et pour faire tourner des quasi-véritables OS, orientés Cloud et performants dans une utilisation quotidienne tactile. On peut parler de Android 3 qui équipera bon nombre de tablettes dont la Motorola Xoom, WebOS de HP pour sa tablette Touchpad et également le iOS d’Apple pour son iPad ou l’OS de RIM pour son Playbook. Un mot sur les performances générales de ces tablettes dans ce comparatif d’Engadget.
Pour ne parler que des 3 grands acteurs des OS d’ordinateurs personnels, Apple, d’abord, prévoit un rapprochement entre Mac OS X Lion et son iOS sur l’interface graphique. Canonical annonce aussi une version plus Cloud (Ubuntu 11.04) puis une amélioration du support tactile (Ubuntu 11.10) de son OS. Quand à Microsoft, il a bien précisé que Windows 8 proposerait le « Desktop as a service », on pense aussi qu’il disposera de deux interfaces : le bureau 3D Wind, auto-adaptif, et une interface destinée aux tablettes (Mosh/Metro) inspirée de Windows Phone.
Dans le mobile, c’est surtout Google qui mène la bande avec sa prochaine mouture Android 3.0 (Honeycomb) adaptée surtout aux tablettes, et Apple améliore son iOS pour son iPad². RIM, par sa filiale QNX, a développé un OS spécifique pour son Playbook, qui a l’air plus que bien. Et Microsoft attire beaucoup de monde chez Windows Phone 7, dont la campagne de pub amusante vante sa simplicité et son ergonomie.
Les OS doivent relever deux défis : être de plus en plus légers, mais exploiter au maximum le hardware, et surtout de plus en plus de hardwares différents. Le Cloud est peut être une solution : Google nous le montre avec son Chrome OS, pour ma part j’ai testé JoliCloud, et j’avoue que c’est une bonne solution pour des utilisateurs lambda qui n’ont pas de trop gros besoins.
Évidemment c’est un marché assez houleux, mais on voit bien une tendance se dessiner : avoir des OS pouvant à la fois fonctionner sur un appareil mobile ou un ordinateur, exploitant au maximum beaucoup de types de matos (allant du gros smartphone au laptop de jeu en passant par les netbooks) et permettant à l’utilisateur un contrôle aussi intuitif et ergonomique que possible, que ce soit avec ses doigts ou une souris.
Tout ça pour quoi ?
J’aurais tendance à penser : un seul appareil, unique. Un laptop-téléphone-tablette-lecteur-toaster, le genre d’appareil de rêve multifonction, qui vous servira autant pour communiquer que coder, naviguer, jouer ou tout ce que fait actuellement un PC et un smartphone.
Pour pousser le rêve un peu plus loin, le must serait qu’il soit personnalisable à souhait et adaptable en fonction de l’utilisation par un système de périphériques d’entrée/sortie intégrés ou ergonomiquement adaptables (écran, clavier, souris, interface tactile, reconnaissance vocale, kit main libre…) comme le montre par exemple le Motorola Atrix avec son socle « laptop ». Un OS unique, mais une interface qui s’adapte elle aussi à l’utilisation pour offrir la meilleure expérience utilisateur avec les fonctionnalités et les logiciels d’un système actuel.
On peut d’ailleurs imaginer des appareils en libre service avec des OS Cloud, les utilisateurs ouvriraient leur session et auraient accès à leurs documents et leur espace perso depuis un restaurant, une gare, un cyber-café, chez leurs amis… pas mal non ?
Un OS moderne sur un téléphone, ça vous parait incongru ? Pourtant Android, iOS et Windows Phone 7 ne sont pas si différents des OS actuels si l’on regarde bien : entre base Unix, le support matériel du tactile multitouch et les futures fonctions Cloud, ça devrait tourner comme un charme. D’ailleurs si vous n’êtes pas convaincu, regardez donc cette vidéo d’Ubuntu tournant sur un Toshiba TG01.
Considérons aussi l’aspect Cloud, qui de toute façon va devenir de plus en plus important dans les années à venir. Plus besoin de média d’échanges, de CD, de clés USB… tous les échanges de fichiers se ferons par Internet, pour peu que la sécurité et la fiabilité soient de mise. Les logiciels s’installerons via des App Stores et la musique s’écoutera en ligne ou par téléchargement. Bon et puis même pour les réfractaires, on aura toujours des ports USB et des lecteurs Blu-Ray.
La mode « unique device » entre déjà dans les meurs des non-initiés friqués qui se paient des iPads et des claviers adaptables pour remplacer un PC, sans savoir que les fonctionnalités sont limitées (ni sans avoir besoin d’autres fonctionnalités d’ailleurs).
Pour les constructeurs et les magasins, l’avantage serait de proposer des produits uniques (si l’on inclut leurs périphériques) qui s’adapteraient à tous les besoins d’un profil d’utilisateur précis, donc d’autant plus de produits que d’utilisateurs. Ça se vendrait comme des petits pains. Par contre la connerie serait de restreindre la compatibilité de certains périphériques à une seule marque ou pire à un seul appareil.
Je ne dis pas que c’est mieux ou moins bien, mais que je pense que c’est vers une informatique modale que le marché va évoluer, à l’utilisateur de s’adapter ensuite. Évidemment, l’utilisateur aura toujours le choix entre les multitudes de marques, et s’il est linuxien, il pourra choisir de rester « de la vieille école », avec ce qui se fait actuellement.
Inspirations et sources :
Et a peu près tout ce que j’ai lu sur le CES de Las Vegas. Voilà, si je vous ai convaincu, informé ou inspirez, n’hésitez pas à réagir, de même si vous pensez que j’ai tort sur toute la ligne ;)
1) Le matériel
Les lois de Moore nous le montrent bien : la taille des composants, et notamment des processeurs, diminue d’autant que leur performance s’accroît. Parti comme on est, la seule limite théorique, le « Wall », devrait être atteint en 2015 avec 15 milliards de transistors (contre 700 millions pour un Core i5). Même si c’est mille fois plus compliqué que ça, les processeurs ne vont cesser de rétrécir et de devenir plus performants. Idem pour la RAM qui, avec la DDR4, passe en 32nm de gravure et consomme encore moins. Niveau graphique, c’est plus problématique, mais les non-gamers devraient s’en sortir très bien avec les Sandy Bridge et les puces graphiques améliorées. Donc on peut imaginer qu’un appareil de la taille d’une tablette 8 à 10″ puisse avoir la puissance d’un ordinateur portable d’ici 2015.
Pour le stockage, la généralisation du SSD se fait attendre, mais devant les énormes avantages pour un système d’exploitation (vitesse de boot, copie, sécurité… le seul désavantage est la consommation, quoi que sur les derniers modèles c’est peut être faut) ça ne peut que se développer. Reste le prix : ces appareils coûtent beaucoup trop cher pour être installé sur des laptops pour l’instant, et même les tablettes et téléphones à gros stockages ont des disques flash qui ne sont pas à la hauteur des SSD. Vous me direz : faut-il sacrifier notre capacité de stockage pour la performance ? Non, car les disques durs externes de 1To ou plus sont maintenant abordables, et de plus en plus de gens ont un voir plusieurs disques durs externes réservés au stockage de films, vidéos, photos et jeux. Pour le reste, à condition de ne pas avoir 30 jeux installés sur son laptop, un disque dur de 120 voir de 64 Go suffit ;) La quasi-totalité de mes fichiers de travail (documents, projets en cours, code) tiens sur mes 3 Go de Dropbox, ajoutez à ça 20 Go de musique et 20 Go de stockage pour les téléchargements, VM et autres, et j’arrive à 60 Go OS compris ! Bon ça implique quand même de bien gérer son espace.
La connectique continue elle aussi d'évoluer, et entre le Thunderbolt/Light Peak et l'USB 3, il n'est pas idiot d'imaginer des composants externes qui viendraient se greffer via des ports à haut débit à des smartphones ou des tablettes pour augmenter leur puisssance. Certaines marques commencent déjà à faire ça avec des cartes graphiques pour augmenter la performance de netbooks (comme Sony et ses VAIO). Imaginez un dock pour mobile qui, une fois le smartphone connecté, le doterais d'un processeur dernière génération, de mémoire supplémentaire et d'un GPU performant. Classe non ?
Reste les batteries : les smartphones actuels ont une autonomie de 2 jours environ, les derniers MacBooks atteignent 9h… le meilleur compromis serait une batterie qui tienne au moins 24h, et robuste avec ça pour supporter les cycles de recharge. Des solutions existent bel et bien, mais elles ne sont pas abordables pour l’instant. Wait and see…
2) les OS
Les récents et futurs smartphones et tablettes sont prévus pour être aussi puissants que des ordinateurs bas de gamme d’il y a quelques années, et pour faire tourner des quasi-véritables OS, orientés Cloud et performants dans une utilisation quotidienne tactile. On peut parler de Android 3 qui équipera bon nombre de tablettes dont la Motorola Xoom, WebOS de HP pour sa tablette Touchpad et également le iOS d’Apple pour son iPad ou l’OS de RIM pour son Playbook. Un mot sur les performances générales de ces tablettes dans ce comparatif d’Engadget.
Pour ne parler que des 3 grands acteurs des OS d’ordinateurs personnels, Apple, d’abord, prévoit un rapprochement entre Mac OS X Lion et son iOS sur l’interface graphique. Canonical annonce aussi une version plus Cloud (Ubuntu 11.04) puis une amélioration du support tactile (Ubuntu 11.10) de son OS. Quand à Microsoft, il a bien précisé que Windows 8 proposerait le « Desktop as a service », on pense aussi qu’il disposera de deux interfaces : le bureau 3D Wind, auto-adaptif, et une interface destinée aux tablettes (Mosh/Metro) inspirée de Windows Phone.
Dans le mobile, c’est surtout Google qui mène la bande avec sa prochaine mouture Android 3.0 (Honeycomb) adaptée surtout aux tablettes, et Apple améliore son iOS pour son iPad². RIM, par sa filiale QNX, a développé un OS spécifique pour son Playbook, qui a l’air plus que bien. Et Microsoft attire beaucoup de monde chez Windows Phone 7, dont la campagne de pub amusante vante sa simplicité et son ergonomie.
Les OS doivent relever deux défis : être de plus en plus légers, mais exploiter au maximum le hardware, et surtout de plus en plus de hardwares différents. Le Cloud est peut être une solution : Google nous le montre avec son Chrome OS, pour ma part j’ai testé JoliCloud, et j’avoue que c’est une bonne solution pour des utilisateurs lambda qui n’ont pas de trop gros besoins.
Évidemment c’est un marché assez houleux, mais on voit bien une tendance se dessiner : avoir des OS pouvant à la fois fonctionner sur un appareil mobile ou un ordinateur, exploitant au maximum beaucoup de types de matos (allant du gros smartphone au laptop de jeu en passant par les netbooks) et permettant à l’utilisateur un contrôle aussi intuitif et ergonomique que possible, que ce soit avec ses doigts ou une souris.
Tout ça pour quoi ?
J’aurais tendance à penser : un seul appareil, unique. Un laptop-téléphone-tablette-lecteur-toaster, le genre d’appareil de rêve multifonction, qui vous servira autant pour communiquer que coder, naviguer, jouer ou tout ce que fait actuellement un PC et un smartphone.
Pour pousser le rêve un peu plus loin, le must serait qu’il soit personnalisable à souhait et adaptable en fonction de l’utilisation par un système de périphériques d’entrée/sortie intégrés ou ergonomiquement adaptables (écran, clavier, souris, interface tactile, reconnaissance vocale, kit main libre…) comme le montre par exemple le Motorola Atrix avec son socle « laptop ». Un OS unique, mais une interface qui s’adapte elle aussi à l’utilisation pour offrir la meilleure expérience utilisateur avec les fonctionnalités et les logiciels d’un système actuel.
On peut d’ailleurs imaginer des appareils en libre service avec des OS Cloud, les utilisateurs ouvriraient leur session et auraient accès à leurs documents et leur espace perso depuis un restaurant, une gare, un cyber-café, chez leurs amis… pas mal non ?
Un OS moderne sur un téléphone, ça vous parait incongru ? Pourtant Android, iOS et Windows Phone 7 ne sont pas si différents des OS actuels si l’on regarde bien : entre base Unix, le support matériel du tactile multitouch et les futures fonctions Cloud, ça devrait tourner comme un charme. D’ailleurs si vous n’êtes pas convaincu, regardez donc cette vidéo d’Ubuntu tournant sur un Toshiba TG01.
Considérons aussi l’aspect Cloud, qui de toute façon va devenir de plus en plus important dans les années à venir. Plus besoin de média d’échanges, de CD, de clés USB… tous les échanges de fichiers se ferons par Internet, pour peu que la sécurité et la fiabilité soient de mise. Les logiciels s’installerons via des App Stores et la musique s’écoutera en ligne ou par téléchargement. Bon et puis même pour les réfractaires, on aura toujours des ports USB et des lecteurs Blu-Ray.
La mode « unique device » entre déjà dans les meurs des non-initiés friqués qui se paient des iPads et des claviers adaptables pour remplacer un PC, sans savoir que les fonctionnalités sont limitées (ni sans avoir besoin d’autres fonctionnalités d’ailleurs).
Pour les constructeurs et les magasins, l’avantage serait de proposer des produits uniques (si l’on inclut leurs périphériques) qui s’adapteraient à tous les besoins d’un profil d’utilisateur précis, donc d’autant plus de produits que d’utilisateurs. Ça se vendrait comme des petits pains. Par contre la connerie serait de restreindre la compatibilité de certains périphériques à une seule marque ou pire à un seul appareil.
Je ne dis pas que c’est mieux ou moins bien, mais que je pense que c’est vers une informatique modale que le marché va évoluer, à l’utilisateur de s’adapter ensuite. Évidemment, l’utilisateur aura toujours le choix entre les multitudes de marques, et s’il est linuxien, il pourra choisir de rester « de la vieille école », avec ce qui se fait actuellement.
Inspirations et sources :
- Une loi de Moore (ou plutôt 3)
- Un Lion pour la pomme
- Un article sur des rumeurs sur Windows 8
- Un Honeycomb en vidéo
- Un mockup sur les icônes sous Nautilus, peut être une idée pour une interface tactile sans clic droit.
- Un dock façon « ordinateur portable » pour le Motorola Atrix.
Et a peu près tout ce que j’ai lu sur le CES de Las Vegas. Voilà, si je vous ai convaincu, informé ou inspirez, n’hésitez pas à réagir, de même si vous pensez que j’ai tort sur toute la ligne ;)