Quelle configuration matérielle milieu de gamme en cette fin 2011 et à quel prix ?

Bric à brac de matériel informatique

Le choix d'une configuration appelée à fonctionner sous GNU/Linux doit se faire en tenant compte de la prise en charge native des différents composants.

En choisissant des composants pour lesquels des pilotes libres fonctionnels existent, vous faites le choix de votre bien-être et préservez votre sérénité.

Relisez la phrase précédente (en prêtant attention à chaque mot) autant de fois que nécessaire pour en être convaincu et éviter bien des déconvenues.

La configuration que je vous propose ci-dessous à titre d'exemple est parfaitement adaptée aux multiples usages que vous lui assignerez à l'exception des jeux 3D évolués.

Pour cette configuration, j'ai fait un certain nombre de choix qui ne correspondent pas nécessairement à ce que vous pourriez attendre mais que je vais expliquer.

Le processeur graphique

Commençons par le processeur graphique, sans doute le point le plus épineux sous GNU/Linux.

Si vous suivez un peu l'actualité vous savez sans doute que parmi les trois grands concepteurs que sont NVidia, AMD et Intel, seul Nvidia refuse non seulement de développer un pilote libre pour ses cartes, mais aussi de fournir ne serait-ce que leurs spécifications qui pourraient permettre à la communauté de développer elle-même de tels pilotes. La communauté toutefois a entrepris de développer des pilotes libres par rétro-ingénierie (projet Nouveau) et le travail avance étonnamment vite?!

Il y a 4 ans AMD décidait de publier les spécifications de ses cartes. Une poignée de salariés d'AMD travaille même sur le pilote libre. Mais l'engagement d'AMD, bien que reél, reste incomplet : AMD continue de publier parallèlement des pilotes non-libres aux performances supérieures. Et puis il semble que le pilote libre ne permette pas de réguler correctement la fréquence des cartes qui chauffent anormalement. Au final le résultat paraît mitigé.

Intel, de son côté, joue résolument la carte du libre : non seulement il publie les spécifications de ses puces, non seulement il publie des pilotes libres, mais il ne publie que des pilotes libres pour ses puces graphiques. C'est à dire que les pilotes libres ne sont pas des pilotes de seconde zone aux performances ou fonctionnalités tronquées. Toutefois ses puces sont généralement moins performantes sur le papier que celles de ses concurrents car elles ne sont pas destinées aux joueurs invétérés. Mais, d'une part cet handicap est partiellement compensé par la qualité supérieure des pilotes libres, et, d'autre part les prochaines générations de puces du fabricant pourraient réserver des surprises, la dernière architecture sortie (dont je parle au paragraphe suivant) étant facilement évolutive de par sa conception.

Pour un usage excluant les jeux 3D évolués, les puces graphiques Intel sont donc aujourd'hui un choix intéressant. D'autant plus qu'elles sont les seules à offrir l'encodage vidéo matériel avec des pilotes libres sous Linux (via la Video Acceleration API).

Par contre l'emploi d'une puce graphique Intel ne peut se faire indépendamment d'un processeur central de même marque...

Le processeur central

Les derniers processeurs Intel (famille « Sandy Bridge ») présentent des performances solides pour une consommation réduite, le tout à prix abordable.

C'est d'autant plus le cas si on tient compte des deux éléments suivants :

  1. ils embarquent une partie graphique qui rend superflue l'ajout d'une carte graphique si l'on n'utilise pas son PC pour jouer (cf le paragraphe précédent)
  2. ils sont déclinés dans des versions financièrement très abordables.

C'est ainsi que j'ai retenu le Celeron G530, un processeur 64 bits double cœur gravé en 32 nm de la famille Sandy Bridge embarquant 2 Mo de cache et fonctionnant à 2.4 GHz (la partie graphique est un HD Graphics fonctionnant entre 850Mhz et 1.1Ghz).

À la marge on notera que, par rapport à certains de ses grands frères, l'Hyper-Threading ou encore l'AVX ont été désactivés (ce qui n'est pas très grave en l'espèce – en revanche, pour les jeux 3D, un double cœur s'en sortira mieux avec l'Hyper-Threading) de même que les technologies d’espionnage et de contrôle aussi invasives que nauséabondes (DRM, accès distant à votre PC même s'il est éteint etc.) que sont Trusted Execution Technology, vPro et Insider (ce qui est une très bonne nouvelle :-)

J'ai gardé le meilleur pour la fin : ce petit bijou technologique vous coûtera la modique somme de 40€.

La mémoire vive

Vous le savez peut-être, le FSB n'existe plus et c'est dorénavant le processeur qui intègre le contrôleur mémoire. Celui du Celeron G530 se limite à de la DDR3 1066 (PC3-8500).

Deux barrettes de 2 Go DDR3 1066 MHz comme le modèle Kingston ValueRAM (réf.?KVR1066D3N7/2G) avec une latence CAS réduite à 7 vous couteront environ 25€.

La carte mère

Pour pouvoir utiliser la partie graphique des processeurs Sandy Bridge, il vous faut un chipset Intel H61, H67 ou Z68.

Le premier des trois est le moins cher mais offre cependant l'essentiel (à noter que le débit SATA sera limité à 3 Go/s par rapport au H67, ce qui n'aura toutefois pas grande importance dans le cadre de la configuration prévue).

Un modèle au format réduit Mini ITX, comme le MSI H61I-E35 (B3), coûtera un peu plus cher mais permettra d'intégrer le boitier présenté ci-après. Compter environ 55 €.

Le boitier

Un boitier comme le Thermaltake Element Q pourra être un choix intéressant : de taille réduit, il offre néanmoins un emplacement 3 1/2 et un autre 5 1/4 en façade pour un lecteur de cartes et un lecteur optique de tailles standards, par exemple. Son look est séduisant, des ports USB sont disponibles en façade et il intègre une alimentation au format SFX de 200 Watts, amplement suffisante en l'espèce. Compter environ 60 €.

Le stockage de masse

L'argent économisé sur le processeur et le chipset permet d'avoir le choix d'investir dans un disque dur Samsung Spinpoint F4 320 Go (45 € environ) et/ou dans un SSD comme le Crucial M4 64 Go (90 € environ), deux modèles dont je parlais précédemment. La technologie SSD vous apportera bien plus au quotidien que quelques MHz ou fonctions câblées supplémentaires.

Divers

Ajoutez à cela les clavier, souris, câbles et écran indispensables pour avoir une configuration complète, voire un ventilateur silencieux pour remplacer celui fourni avec le Celeron.

Résumé et conclusion

Si l'on exclut les périphériques et accessoires classés comme Divers, voici résumée la configuration proposée :

  • Processeur Celeron G530 avec circuit graphique intégré : 40 €
  • Mémoire vive 2 x 2 Go DDR3 1066 MHz CL7 : 25 €
  • Carte mère chipset H61 (option : format Mini ITX) avec puces son et réseau : 55 €
  • Boitier Thermaltake Element Q format Mini ITX avec alimentation : 60 €
  • Stockage SSD Crucial M4 64 Go : 90 €
  • Système d'exploitation GNU/Linux : gratuit
  • Total : 270 €

Graphiquement, le budget est ventilé ainsi :

Budget présenté en camembert

On voit bien la traduction graphique des choix qui ont été faits : la partie gauche qui représente le cerveau du PC (processeur central et graphique, carte mère et mémoire vive) totalise moins de la moitié du coût de la configuration tandis que le support de stockage, à droite, représente le poste le plus important, ce qui se justifie par le fait qu'il s'agit d'une technologie récente permettant de remédier à un important goulot d'étranglement des performances présent depuis trop longtemps dans les PC.

Cette configuration, homogène, devrait vous satisfaire quelques années.

PS : n'oubliez pas de vérifier que votre distribution prend en charge les circuits graphiques récents comme ceux de la famille Sandy Bridge.

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