Le Google Trends Ubuntu 2011

google_trend_ubuntu_debian_suse_mandriva_fedora-2011.pngUbuntu souffle cette année sa septienne bougie, cela fait donc 7 ans quasiment que j’utilisais Ubuntu quotidiennement, je ne sais pas pas si on peut mettre en parallèle les fameuses crises à 3, 7 et 10 ans dans un couple mais je suis aller voir ailleurs, du coté de chez Debian (la source...). C'est peut être un peu par lassitude mais aussi par rapport à l'orientation générale que prend Ubuntu, une histoire de gout, quoi ! En outre je trouve qu'Unbutu s'est « empatté » avec le temps (la comparaison avec le couple s'arréte là) et malgré les évolutions matérielles depuis le phacochère verruqueux je trouve que le narval chic bien moins réactif qu'il ne le devrait. D'un autre coté c'est normal vu que chez les adultes un phacochère pèse entre 50 et 150 kg alors que le narval peut atteindre 1500 kg... Faut-il y voir un lien de causalité, bien sûr que non, évidemment, surtout si l'on considère la future version d'Ubuntu, l'ocelot onirique qui pèse à l'age adulte entre 10 et 20 kg. Bon, arrêtons là ces considérations animalières et revenons en à nos moutons (qui, notons-le, peuvent être aussi lourds que des phacochères).

C'est en 2007 que j'ai fait mon premier « Google Trends Ubuntu » en comparant Ubuntu, Suse, Fedora, Debian et Mandriva, les cinq principales distributions GNU/Linux à mon sens. Pour mèmo, Google Trends permet de comparer et d'analyser l’usage et le comportement des mots clés lors des recherches Google. Cet outil d'analyse n'est sûrement pas le plus pertinent, néanmoins cela donne une bonne vision de la progression du taux de pénétration d'Ubuntu et permet à force de recoupement d'avoir des résultats exploitables de manière générale. A l'époque, en seulement 3 ans d'existence, Ubuntu avait déjà dépassé toutes les autres distributions tout en restant dans la même échelle d'utilisation. En 2008, La courbe d'Ubuntu était en croissance permanente tandis que les autres stagnaient plutôt, l'écart se creusait. En 2009, à l'auré de son cinquième anniversaire, je précisais que la « bulle » Ubuntu n'avait pas explosé, d’ailleurs, à l'époque, Mark Shuttleworth indiquait même que « Ubuntu croît de 100 % chaque année ». On notait, pour la première fois depuis la naissance d'Ubuntu, qu'à l'occasion du pic induit par la sortie de Karmic Koala, la courbe « Ubuntu » dépasse la courbe « Linux », ce qui allait dans le sens de l'analyse que framablog faisait, c'est à dire que dans l'esrpit du grand public, Linux = Ubuntu. On pouvait noter également que la courbe Ubuntu continuait de croître alors que les autres étaient plutôt sur la phase descendante.

Qu'en est-il en 2011 ? Toujours sur le même principe, le Google Trends « Ubuntu, Suse, Fedora, Debian et Mandriva » donne les courbes suivantes :

google_trend_ubuntu_debian_suse_mandriva_fedora-2011.png

Que constate-t-on au premier coups d'œil, et bien que, contrairement à 2009, la bulle Ubuntu a à priori explosé. 2010 et 2011 affichent une chute significative de la courbe pour atteindre des niveaux similaires à 2007, voir inférieurs. Même les pics dus au nouvelle version tous les six mois sont moins importants qu'auparavant. Dans le même temps toutes les autres courbes baissent, même celle de « Linux ». Peut-on en conclure à une baisse d’intérêt globale pour les distributions GNU/Linux, je ne crois pas. Regardons les choses de plus près.

La famille des distributions GNU/linux est une grande famille, pour s'en convaincre il suffit de jeter un œil à la GNU/Linux Distribution Timeline sur l'excellent site éponyme. Les distributions vivent, certaines naissent, d'autres meurent, d'autres évoluent. Est-ce que le 5 distributions testées sont toujours représentatives ? Pas forcement. Pour l'entrevoir il suffit de tester les 12 principales distributions (sur les 12 derniers mois selon DristroWatch), à savoir, dans l'ordre : Ubuntu, Mint, Fedora, Debian, OpenSUSE, Arch, PCLinuxOS, Puppy, CentOS, Sabayon, Mandriva et Slackware. On remarque qu'il y a quatre catégories, ceux qui baissent franchement, ceux qui baissent légèrement, ceux qui augmentent légèrement et ceux qui augmentent franchement, avec une grande majorité de baisses franches :

La palme de la baisse revient à Mandriva et celle de la hausse à Linux Mint, les choses sont claires aujourd'hui quant à leurs dynamiques opposées :

google_trend_linux_mint_mandriva-2011.png

Il est intéressant de mettre à la même échelle les distributions qui sont en hausses afin d'avoir une idée du volume. Il s'agit donc de mettre sur le même plan CentOS, Linux Mint et Arch Linux :

google_trend_centos_arch_mint-2011.png

On peut constater Linux Mint est bien au dessus de Arch Linux. Il est à noter également que que CentOS est bien au dessus des deux autres. D'ailleurs le cas de CentOS est intéressant car en légère mais constante évolution à la hausse et aujourd'hui au dessus de OpenSUSE et Mandriva et quasiment à hauteur de Fedora et Debian (est-ce l'orientation pro de CentOS qui veut ça ?) :

google_trend_centos_debian_suse_mandriva_fedora-2011.png

On pourrait donc expliquer la relative baisse de la courbe Ubuntu par un déplacement des centres d’intérêts vers d'autres distributions, notamment celles qui affichent des hausses, soit fortes ou constante dans le temps, respectivement les récentes Linux Mint, Arch Linux et la professionnelle CentOS. Mais toutes proportions gardées, Ubuntu reste très largement au dessus des toutes les autres mais en baisse, légère mais constante depuis deux ans. Est-ce une des conséquences des choix et des évolutions que Canonical nous « impose »...

Pour conclure il est intéressant de mesurer l'écart actuelle entre « Ubuntu » et « Linux », comme en 2009 :

google_trend_ubuntu_linux-2011.png

Et sur les douze derniers mois :

google_trend_ubuntu_linux-12mois-2011.png

Les deux courbes sont toujours aussi proches, voir d'avantage qu'en 2009, mais cela est du à la baisse de la courbe linux et non à la hausse de celle d'Ubuntu. Comme on pouvait s'y attendre, les pics semestriels liés au nouvelles versions d'Ubuntu sont toujours présents. Qu'en sera-t-il si Ubuntu adopte un nouveau rythme de développement mensuel ?. Au final, l'équation Linux = Ubuntu est toujours d'actualité, mais n'assistons nous pas au début de la fin de l’hégémonie Ubuntienne. Je reprends donc ma question de 2009 qui du coups aujourd'hui n'a pas la même signification :

Alors, épiphénomène ou lame de fond ? Le débat reste ouvert... Prochain rdv dans un an !

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