La Lune vue du XO, c’est possible en mettant… La main à la pâte
Nous laissons la place aujourd’hui sur ce blog à Frédéric Kapala qui nous présente l’expérimentation réalisée pour observer la Lune avec le XO. Un beau projet dont nous aurons l’honneur d’avoir une présentation au SugarCamp 2011 par Pierre Léna, de l’Académie des sciences.
Emmanuel Di Folco pilote pour « La main à la pâte » un projet d’observation de la Lune avec les XO OLPC. Ce projet, avant d’être mis en œuvre en Uruguay à l’automne 2011, devait subir une première phase de test dans une école française. C’est de cela dont il est question ici.
Le cœur « instrumental » de l’opération est constitué par un XO (15 XO mis à disposition par OLPC France) dont la webcam est équipée d’une monture pouvant accueillir un monoculaire (photo 1) ou une demi-jumelle (photo 2).
Un logiciel spécialement conçu pour l’occasion, xoscope, permet d’opérer différents réglages (gain, saturation, luminosité, contraste…).
C’est à Trenal, dans le Jura, près de Lons-le-Saunier que la phase de test a été menée dans la classe de cycle 3 à cours multiple (CE2-CM1-CM2) de Laurent Cretin. Les 6 séances ont été élaborées et animées en collaboration avec deux formateurs sciences du site de Lons-le-Saunier de l’IUFM de l’Université de Franche-Comté, Frédéric Kapala et Patrick Marcel. Nous devons aussi remercier deux collègues du site de Besançon-Montjoux de l’IUFM de l’université de Franche-Comté pour leur aide et l’intérêt manifesté, Christian Tissier et jean-Paul Fallot.
L’idée était de modifier une séquence d’enseignement « classique » sur les phases de la Lune pour pouvoir y intégrer les séances avec le dispositif XO, de préparation à l’observation et d’observations. Un blog créé pour l’occasion retrace dans le détail cette expérience : http://olpcastroc3trenal.blogspot.com/
Malgré une météorologie capricieuse en cette fin juin qui nous a empêché de réaliser les observations que nous espérions, les séances dédiées à la prise en main, au réglage et à l’utilisation du dispositif d’observation ont été pleines d’enseignements.
Nous n’approfondirons pas ici les aspects didactiques de la séquence ; cependant il est important de noter que l’utilisation du XO ne révolutionne pas les apprentissages en jeux, et que l’introduction du dispositif porte son lot d’obstacles ; au cours de la séquence, par soucis de cohérence didactique et compte tenu de notre calendrier et de nos conditions d’observation, il a fallu avoir recours à Stellarium (malheureusement non disponible sous Sugar) ainsi qu’à des documents iconographiques de qualité.
Malgré cela, ce dispositif permet d’aborder la question de l’instrumentation scientifique, des paramètres et des conditions de l’observations dans une logique d’assistance informatisée. Par ailleurs, les potentialités intégrées de l’outils pour écrire, partager, communiquer sont indéniables. Enfin, on peut faire l’hypothèse que dans le cadre d’une utilisation sur le long terme, et non ponctuelle comme cela était notre cas, les obstacles instrumentaux tendraient à s’amenuiser.
La prise en main du XO par les élèves ne pose pas de problèmes et est très rapide. Les réglages nécessitent du temps, et la visée avec le monoculaire par les enfants semble très difficile, voire impossible ; en revanche, la jumelle s’avère assez facilement manipulable.
Même si lors de séances en classe les élèves comprennent l’intérêt des différents réglages, il a été difficile de les mettre en application dans nos situations d’observation : fenêtre de visibilité réduite dans le temps et l’espace (météo, environnement…).
Le système de journal pour le stockage des fichiers n’est pas très pratique pour retrouver les images produites par xoscope ; des améliorations logicielles sont attendues.
In extremis à la dernière séance certains élèves ont pu faire un cliché de la Lune…
Nous verrons à la rentrée ce qu’il sera resté de tout cela après deux mois de vacances !
En bonus, une prise de nuit le 14 juin 2011 quand je m’appropriais le matériel !