Linux : mes expérimentations et mes choix

TimCruz de Geek De France.fr a lancé récemment un appel à retours d'expérience d'utilisateurs sous Linux. J'ai répondu à son appel et j'ai apprécié de me prêter au jeu pour finalement prendre un peu de recul sur mes choix actuels.

Voici peu ou prou le retour que je lui ai fait. Je ne cherche pas à polémiquer : chacun est libre de ses choix, j'exprime juste les miens.

Premiers pas

J'ai fait mes premiers pas à l'époque avec Mandrake qui était réputée pour sa convivialité. L'installation était plutôt simple à réaliser et clairement c'était une solution vraiment accessible pour débuter. Le plus gros reproche que j'ai rapidement pu faire à cette distribution était la lenteur effroyable de son système de paquets et sa complexité pour un débutant. Enfin une montée de version qui s'est mal passée m'a éloigné définitivement de cette distribution. Vous pouvez lire un article que j'ai écrit sur le sujet il y a six ans. C'est vieux, mais bon, ça reflète ma vision de l'époque.

Migration vers Debian

À l'époque quatre choses (au moins) m'ont poussé vers Debian :

  • Le système de paquets reconnu comme très performant, robuste et proposant un choix colossal de paquets ;
  • La stabilité légendaire de cette distribution ;
  • La branche « sid » pouvant être considérée comme du rolling-release ;
  • La documentation foisonnante et surtout celle d'Alexis de Lattre qui permet de bien comprendre l'ensemble du système et d'acquérir l'autonomie nécessaire pour utiliser pleinement Debian.

C'était en 2003 et depuis mon point de vue n'a pas vraiment évolué : Debian est resté ma distribution de prédilection. Debian est devenu plus simple à installer et reste toujours aussi fiable. Je n'ai jamais eu besoin de réinstaller une machine Debian et pourtant je les torture régulièrement[1].

Mon utilisation de Debian depuis 2003

J'ai plusieurs machines aujourd'hui, toutes sous Debian… ou dérivée :

  • Des serveurs (sites internet, mails, serveur DNS, proxy, media center, etc.) ;
  • Un PC fixe sur lequel je fais principalement de la retouche photo et de l'enregistrement de musique (home studio), mais j'ai aussi une utilisation plus classique (surf internet, écoute de musique, bureautique, jeu, …) ;
  • Un portable qui me sert que ponctuellement quand je pars en vacances ou que je suis cloué au lit.

Mes serveurs utilisent Debian stable, accusant certes un léger retard des logiciels en terme de version, mais au profit d'une stabilité réellement à toutes épreuves. J'utilise ponctuellement les backports lorsque j'ai besoin d'une version plus à jour d'un logiciel (typiquement pour ce qui tourne autour de Ruby[2]).

Mon fixe est sous Debian Sid. Malgré son nom « unstable » c'est une distribution qui reste très utilisable. Clairement, j'ai vraiment très rarement besoin de mettre les mains dans le cambouis. J'utilise parfois des paquets de la branche expérimentale lorsque j'ai besoin des toutes dernières versions d'un logiciel en acceptant qu'il présente des instabilités (RawTherapee, Shotwell, Ardour, …).

Enfin mon portable tourne sur Linux Mint Debian Edition (LMDE). Je voulais une distribution :

  • 100% compatible Debian (LMDE *est* une Debian Testing) ;
  • Qui fonctionne « out-of-the box » quitte à sacrifier un peu de liberté (codecs, flash, …)[3] ;
  • Qui soit en rolling release.

LMDE est aussi la distribution que j'installe à des amis curieux de découvrir Linux ou que je recommande à des personnes qui désirent se lancer seuls dans Linux et ayant un peu de connaissances informatiques.

Et le reste ?

Au fil des années et des humeurs j'ai testé pas mal d'autres distributions ; j'ai toujours été ramené à Debian. Voici quelques raisons (tout du moins pour les distributions majeures qui me passent par la tête) :

  • Ubuntu : j'aimais la facilité d'accès mais la distribution est d'une stabilité parfois déplorable à la sortie d'une version (je pense à PulseAudio intégré alors que le projet balbutiait ou Firefox 3 Alpha qui était vraiment instable)[4] ;
  • Fedora : j'aimais l'aspect propre et travaillé de l'interface mais le gestionnaire de paquets est vraiment lent et beaucoup moins avancé qu'apt ;
  • SuSE : j'aimais le panneau de configuration avec une multitude d'outils bien pensés (c'est avec SuSE que j'ai en premier réussi à faire marcher ma tablette graphique) mais les changements majeurs de version ne se sont jamais faits de manière transparente[5] ;
  • Gentoo : j'aimais le concept, mais les temps de compilation effroyables (je pense à OpenOffice ou KDE 3.5) justifiaient difficilement un gain de temps à peine mesurable[6].

Et donc ?

Et donc Debian a été ma deuxième distribution et plus rien ne semble pouvoir m'en éloigner. Elle a progressivement pris la main sur mon Windows pour finalement éradiquer complètement ce dernier. J'avoue avoir même arrêté de regarder d'autres distributions car franchement je ne vois pas ce qu'une distribution pourrait m'apporter de plus. LMDE — sur laquelle je prévois un article — est de plus une extension parfaite de Debian pour un solution un peu plus clef en main mais qui ne cache pas ce qu'elle a sous le capot.

Notes

[1] sauf une fois dont je rigole encore.

[2] … un peu compromis ces derniers temps.

[3] Un peu à la manière de MEPIS.

[4] voir mon vieil article sur (k)Ubuntu pour quelques réflexions de l'époque.

[5] voir mon vieil article sur SuSE pour quelques réflexions de l'époque.

[6] voir mon vieil article sur Gentoo pour quelques réflexions de l'époque.

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