Shotwell, gestionnaire de photos
Trouver un gestionnaire de photothèque a toujours été difficile pour moi. J'ai souvent changé de logiciel : Gthumb a tenu la marée quelque temps, alors que F-Spot ne correspond pas du tout à ce que j'attends. Ce que j'attends ? pouvoir trier, manipuler, renommer et faire des réglages simples sur des lots d'images. Pouvoir éviter de lancer Gimp et me taper toutes les photos une par une. Cette façon de travailler me vient de mes errances au Québec : peu de temps disponible pour retoucher des images et une certaine impatience à publier ce que j'avais vu durant mes vadrouilles.
Justement, c'est au moment où je me replonge dans la masse de mes photos que je me suis reposé la question existentielle du choix de l'outil idéal. En effet, durant le projet, je n'ai pas pu mettre en ligne l'intégralité des photos, par manque de temps et d'une connexion correcte. Le problème est que maintenant, j'aimerais bien tirer parti de tous ces clichés… répartis entre mon ordinateur, deux disques durs externes et des centaines de dossiers aux noms peu éclairants ! Après quelques tests et lectures d'avis plutôt favorables, je me décide à utiliser Shotwell pour remonter une photothèque un peu mieux gérée.
La première étape est de réimporter les dossiers bruts des photos prises durant les deux ans. Je règle donc Shotwell pour lui indiquer le répertoire de ma photothèque. En passant, je choisis de cocher l'option importante pour moi « Écrire les tags, les titres et les métadonnées dans le fichier image », ce qui permet une indépendance future vis à vis du logiciel. Je choisis aussi de renommer les fichiers en minuscule, c'est une histoire de goût. Il suffit ensuite d'importer les dossiers, en choisissant l'option « Fichier / Importer un dossier ». Shotwell travaille récursivement et il suffit d'indiquer la racine du dossier d'images brutes pour qu'il prenne en compte les sous dossiers. Shotwell vous demande ensuite s'il faut copier le contenu dans votre photothèque ou seulement faire un lien. Je choisis la copie, j'ai de la place et cela regroupera toutes mes données dispersées (Je devrais faire trois importations au total).
Je me retrouve donc après l'importation, qui a duré assez longtemps (avec 4900 photos, c'était à prévoir). Le logiciel a détecté des doublons qu'il n'a pas copié. Cependant, j'en trouverais un certain nombre quand même (fichiers renommés ou modifiés). J'ai maintenant une section « Évenements » dans la colonne de gauche, avec les photos triées par date (dossiers par an, par mois et par jour). Cela permet de bien vérifier qu'il n'y a pas de trous dans l'importation, et cela donne une visualisation chronologique intéressante (et quelque peu intense lorsqu'on revoit deux ans d'une vie).
L'importation finie, c'est un travail manuel et fastidieux qui s'annonce : trier les photos en leur attribuant des tags. Cela permettra de retrouver les photos bien plus efficacement que par une recherche dossier par dossier. Certains thèmes m'intéressent particulièrement : je distingue les photos de paysages, les saisons, les photos concernant la faune ou la flore, ainsi que l'espèce photographiée. Dans un premier temps, c'est un travail rapide, pour pouvoir préciser ensuite ces thèmes généraux avec des tags plus précis.
L'avantage de Shotwell est sa rapidité. À partir de la page de vignette d'un jour de photo, je selectionne les photos que je veux tagguer, Ctrl+t (ou bouton droit tagguer), je rentre le nom du tag (qui s'autocomplète si existant) et Shotwell met à jour rapidement les fichiers. Bon, c'est long quand même ! 720 jours de projet, ça en fait des photos :p Pour l'instant, je ne me soucie pas de la qualité de la photo, j'essaie juste de ne pas tagguer les doublons qui restent.
Un autre truc de sympa, c'est le confort d'utilisation. Entre le tagguage en gros et l'identification d'un oiseau, il y a un monde. Hors vous pouvez jouer très facilement avec la taille des vignettes en maintenant Ctrl et la molette de la souris. Vous pouvez donc avoir plus de précisions sur une photo sans passer en mode unitaire (et donc perdre votre selection courante).
Après ce dur labeur, Shotwell me présente une nouvelle section, appelée « Libellés », où sont listés mes tags. À partir de là, je peux faire le tour de chaque tag et apporter des précisions, ajouter d'autres tags et donner une note à chacune des photos. Cela permettra, par le biais d'un filtrage, d'exclure les images de faible qualité. Je décide de conserver toutes les photos : une image de piètre qualité peut avoir une utilité informative. Il faut juste que je puisse les masquer lors de présentations.
Il est intéressant de noter que Shotwell permet auss quelques retouches basiques. La rotation bien sur, mais aussi le réglage de luminosité, la saturation et la teinte. Il y a aussi un script d'amélioration automatique de l'image, mais je ne l'ai pas trouvé très efficace. Cela permet de faire quelques retouches en même temps que la notation des photos. Pour les photos qui mériteraient une retouche plus profonde, je les taggue « Retouches » par exemple et je pourrais les retrouver facilement pour les reprendre avec Gimp.
À ce stade, j'ai déjà pu retrouver des photos sympas qui n'avaient pas été publiées, j'ai pu agrandir ma collection d'empreintes et de crottes de loups :p et j'ai la possibilité maintenant de montrer aux enfants un panel beaucoup plus important de photos de tout type. Dans la foulée, j'ai réalisé le même travail pour les photos du premier projet, ce qui me permet maintenant de pouvoir tirer parti de ces 4800 photos sans trop de difficultés \\o/ C'est tout de même dommage de faire des photos si c'est pour qu'elles se perdent dans les profondeurs de nos dossiers de sauvegarde !
Un bonus non négligeable de Shotwell est de proposer la publication de photos sur des galeries web connues (Flickr, Picasa Web Album, Facebook,…) et même sur une galerie Piwigo, tout cela très facilement.
Au final, je suis très satisfait de Shotwell. J'avoue que sans lui, je n'aurais peut-être pas eu le courage de trier toutes ces photos. C'est pourquoi je lui dédie cet article, en espérant que cet outil vous serve autant qu'à moi