Histoire d’environnement

Voilà maintenant plus de 5 ans que je suis sous GNU/Linux : Mes connaissances ainsi que mes besoins ont évolués ce qui a inévitablement eu un impact direct sur mon environnement de bureau et les applications que j’utilise au quotidien. Au fur et à mesure que les années passent, je remarque que mon desktop se simplifie de plus en plus. Enfin, je devrais plutôt dire que celui-ci se « minimalise » de plus en plus car recourir à des centaines de raccourcis clavier n’a rien de simple pour beaucoup de monde. L’époque d’un Gnome ou encore d’un Compiz muni de son cube légendaire est bien révolue : À ce jour, il est plutôt question de tiling manager ou encore de lignes de commandes qui s’enchaînent de plus en plus.

Fini les docks, les Conky qui prennent tout l’écran ou tout simplement les icônes épinglées sur le bureau !

L’évolution de mon desktop a suivi un cheminement dirigé par l’envie de maîtriser mon environnement mais aussi par celui de posséder des applications qui ne font qu’une seule tâche et qui la font bien ( Le syndrome KISS assurément ). Des logiciels souvent d’une apparence simpliste, hautement configurables dans la plupart des cas mais qui demandent un temps d’adaptation non négligeable, le navigateur web Jumanji dont j’ai parlé dans un précèdent article en est la parfaite illustration. Pour information, je ne suis pas encore passé à Vim qui de toute façon me rebute depuis mes débuts sous GNU/Linux, la preuve en est, cet article est écrit avec nano : Un éditeur de texte simple qui correspond parfaitement à mes besoins.

On pourrait se demander pourquoi j’utilise nano alors que les alternatives avec une interface graphique ne manquent pas : Gedit, Gvim, mousepad ou encore leafpad ne sont que quelques exemples. La raison de ce choix est très simple : Pourquoi installer une application qui prendra beaucoup plus de place et dont je ne me servirai même pas des fonctionnalités proposées par l’interface graphique ? Pourtant en y regardant de plus près, ce n’est certainement pas l’espace de stockage qui conditionne ce raisonnement, le prix du giga octet n’étant pas un frein à l’installation d’applications lourdes. Les interfaces graphiques apportent pourtant une convivialité ainsi qu’une approche plus aisée des fonctionnalités… À croire que tout ces efforts de convivialité me laisse tout à fait indifférent et ne font en aucun partis de mes besoins !

L’ajout d’une interface graphique est très certainement une bonne chose, quand on aime jouer avec la souris. Pour ma part, je pense que le « couple » homme/clavier est bien plus productif qu’une utilisation abusif de la souris. Cela n’engage que moi bien évidement mais devoir naviguer dans d’innombrables menus et autres onglets n’a rien de productif. Un exemple serait le lancement d’un terminal : À votre avis combien de terminaux un utilisateur ouvre en utilisant un raccourci clavier pendant qu’un autre utilisateur accède dans son menu Applications → Accessoires → Terminal ? Réponse : Beaucoup plus et il aura même eu le temps de lancer sa commande. Bon, c’est peu-être exagéré mais cela montre bien qu’une interface graphique n’est pas toujours le moyen le plus rapide pour arriver à un résultat.

Avec l’arrivés des nouveaux environnements de bureau Gnome 3 et Unity, bon nombre d’utilisateurs vont se retrouver tout simplement perdus. Il n’y a qu’a voir les articles concernant ces interfaces pour vous en convaincre… Peu sont encourageants et les astuces pour retrouver un bureau « old school » ne se comptent même plus ! Les plus optimistes ont beau essayer de mettre ça sur le dos de l’habitude, les opinions seraient tout à fait différents si ces nouveaux environnements auraient eu l’avantage de proposer une expérience d’utilisateur plus humaine, plus intuitive. Malheureusement et après avoir moi même essayé ce n’est pas le cas, un dash peu pratique ou encore un menu incompréhensible n’ont rien de conviviaux ! À vrai dire, j’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi il faudrait changé ses habitudes pour se retrouver avec une interface qui ne correspond à aucun besoin…

Certains vont adorer, la plus part se plieront tant bien que mal à ces interfaces et les autres se tourneront vers d’autres environnements de bureaux. Des environnements dit « minimalistes » comme OpenBox ou encore Fluxbox. Le choix est vaste, les utilisateurs seront sans doute tout aussi perdu qu’en acceptant d’utiliser Unity mais ils auront l’avantage indéniable de pouvoir créer leur environnent et ce qui me parait être le plus important : D’obtenir une interface qui répondra à leurs besoins. Le système minimaliste permet avant tout de laisser le choix à son utilisateur, un gestionnaire de fenêtres comme OpenBox n’impose pas de barre de tâche, de gestionnaire de fichier ou encore de client mail. Rien n’est imposé, c’est donc à l’utilisateur de faire son choix, selon ces propres besoins : Le temps de configuration ne sera pas négligeable bien au contraire mais au final celui-ci aura une interface qu’il comprendra parfaitement contrairement à Unity ou Gnome 3.

La question est de savoir si il est plus simple de se plier aux exigences d’un environnement ou de passer un peu de temps pour construire le sien ! Personnellement, la deuxième solution est pour moi la meilleure : Une interface faite pour les besoins d’un utilisateur sera toujours mieux qu’une autre prévue pour plaire à des millions de personnes… À présent, il reste à connaître le comportement des utilisateurs, vont-il accourir vers ce qui se présente comme le futur des desktops où se tourner vers des environnements parfois dit de « niche » qui laissent un contrôle et un choix total ?

Le monde des logiciels libres nous permet d’avoir le choix, reste à savoir ce que nous allons choisir !

Pour terminer cet article, voici une petite rétrospective en images de mes interfaces :

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