Que penser de l’EFI sur PC : piège ou évolution ?
Certains envisagent l’EFI comme l’évolution du BIOS. Ce composant s’étant fait connaitre chez Apple comme un excellent verrou matériel, l’EFI me fait personnellement très peur. Cela est peut être dû à ma méconnaissance totale du sujet, mais sa définition m’a fait réagir. Voici ce que nous apprend Wikipedia :
« Un véritable petit système d’exploitation. [...] AMD, American Megatrends, Dell, HP, Intel, IBM, Insyde, Microsoft et Phoenix Technologies constituent aujourd’hui au sein de l’UEFI forum des acteurs majeurs autour de cette technologie. Ces firmes travaillent actuellement sur les spécifications de l’UEFI [...].
Enfin surtout, l’EFI permettra de faciliter l’intégration des DRM par les constructeurs. »
De nombreux constructeurs envisagent de faire disparaitre le BIOS au profit de cette nouvelle puce. Cette évolution sera radicale et ne présente pas de possibilité de retour en arrière. Il est donc normal de se demander à quoi devons nous nous attendre.
L’EFI nous laisse t-il le choix ?
Je vais essayer de vous montrer que l’EFI est loin d’être indispensable.
Un OS est exposé aux failles
Le BIOS a l’avantage d’être un système simple, écrit dans un langage très basique, proche de la machine et donc parfaitement adapté à mon sens. Il ne permet pas à lui seul de réaliser des opérations complexes, et ainsi d’être compromis. Seul un OS avancé aura la possibilité de le flasher.
L’EFI est né d’un besoin, mais pas le votre
L’application la plus dégradante de l’EFI est sans aucun doute le verrouillage qu’il propose aux constructeurs. On a déjà vu HP et Dell réécrire des Bios pour imposer des limitations au démarrage ou pour interdire à la machine de démarrer si un composant matériel est remplacé. Cependant, si l’EFI devenait la norme il serait encore plus efficace, en limitant jusqu’à une liste de programmes pouvant se lancer avec le système d’exploitation Windows. Emule, Bittorent. Linux. BSD.
Apple a démontré que l’EFI était capable non seulement de vous priver de paramétrage (ordre de boot, overclock, boot silencieux, rapides etc.) mais aussi de détecter les OS embarqués sur les périphériques connectés. Mac ne boot donc que sur des DVD Mac et exclu Windows, Linux et BSD de toute intrusion.
Pour palier à cette limitation, Mac propose le logiciel Boot Camp. Linux pour Mac est donc totalement dépendant de la volonté d’Apple de proposer ou non ce logiciel, comme l’a fait Sony avec la PS3. Pourtant, la PS3 est un véritable ordinateur, au même titre qu’un Mac.
L’EFI est-il vraiment indispensable ?
Aujourd’hui, chaque OS place un chargeur de démarrage -bootloader- dans le MBR qui est une partition cachée de chaque périphérique de stockage de masse. Linux propose ainsi plusieurs logiciels tels que Grub ou Lilo qui peuvent être appelés par le MBR.
Avec l’EFI, c’est terminé ! C’est votre ordinateur qui se chargera de votre dual boot. La question revient donc : est-ce que Dell ou HP acceptera de vous laisser le configurer à votre guise ? Eux qui limitent actuellement le Bios. C’est le premier pas vers une régulation possible des systèmes d’exploitation.
Plus de fonctionnalité ?
L’EFI serait une sorte de promesse vers plus de fonctionnalité, des meilleurs temps de démarrages et des beaux écrans de démarrage en Full HD. Je ne vois toujours pas, à l’heure actuelle, ce qui nous empêche de développer nous même le chargeur de démarrage qui nous convient.
Slax, Beini et Mandriva sont des distributions qui ont décorées leur Grub. De manière très élégante, les chargeurs de démarrage logiciels se personnalisent à volonté. Je me laisse à imaginer d’autres chargeurs comme l’OS Flash de Mandriva, avec un accès ultra rapide à Internet.
Le BIOS reste une puce facile à changer sans soudure. Un BIOS Libre (coreboot) compatible avec de très nombreuses cartes mères permet de s’affranchir de toute régulation matérielle et offre des temps de démarrages bien plus attrayants. Il s’agit également du BIOS de l’OLPC.
Je vous invite à lire ce billet sur framasoft.org qui date de 2006.