L’art perdu de la simplicité

S’il y a bien une chose qu’on ne peut que se réjouir avec l’Internet d’aujourd’hui, c’est le partage du savoir et de la documentation. Alors bien sûr dans cette surabondance d’information, il y a à boire et à manger, et c’est de la responsabilité de chacun que d’en faire le tri.

Parmi toutes les formes possibles de ce partage de savoir, les conférences retransmises sont souvent un choix privilégié, mais auxquels il nous est pas forcément le plus naturel d’y penser, car un peu contraire au comportement volatil de l’internaute, piochant des bouts d’informations par-ci par-là. Et tout ceux ne restant que très occasionnellement plus de deux minutes sur un article ou un site se reconnaîtrons.

L’accès aux conférences est pourtant une chance incroyable de notre époque, souvent dirigé par des renommés en la matière. Ce sont des opportunités d’écouter des personnes passionnés, prêt à partager leurs connaissances et expériences, le temps d’une conférence. L’Internet rend donc possible tout cela, chose que je n’aurais autrement peut être pas le temps ou l’argent pour les suivre. Le coût, soit pour le déplacement ou même pour l’entrée au sein de l’évènement, et je ne parle même pas d’évènement outre-atlantique.

Dans ce billet, je souhaitais partager quelques impressions sur une conférence intitulé the lost art of simplicity, que je conseille à toute personnes aillant 45 minutes à consacrer, et comprenant l’anglais (accent américain). La conférence dirigé par Josh Holmes, un gars travaillant chez Microsoft, alors, j’entends déjà quelques libristes ricaner, mais nous aurions bien tord de bloquer pour si peu. Si vous n’avez pas le temps, ou ni l’envi de consacrer du temps à regarder la vidéo, je vous propose quelques extraits tiré de la conférence par la suite. Le ton est détendu et les exemples simples.

L’évènement est lié au développement web, mais la conférence est bien plus globale que ça, et pouvant être appliqué à bien des concepts en informatique, et même au delà. Et les plus avertis n’auront pas manqué de remarquer que se cache le concept KISS (keep it simple, stupid), un concept très souvent mis en avant par exemple par la distribution Arch Linux.

NOTE: Les extraits sans nom cité sont ceux du conférencier, tandis que les citations faite sont suivis du nom de l’auteur.

Quand vous avez entendu parler pour la première fois de Twitter, et la première fois que vous êtes aller sur leur site, quel a été la première chose qui vous est venu à l’esprit ? Je vais vous dire ce que j’ai pensé moi :
Oh ! c’est si simple que j’aurais pu écrire ça durant un week-end.

Most of the fundamental ideas of science are essentially simple, and may, as a simple rule, be expressed in a language comprehensible to everyone.
— Albert Einstein

Dealing with complexity is an inefficient and unnecessary waste of time, attention and mental energy. There is never any justification for thing being complex when they could be simple.
— Edward de Bono

La suite s’écarte un peu du sujet, mais n’est pas moins intéressant pour autant, pour résumer :

  • rester loin du « new-shiny » (tout beau tout neuf :þ), ne pas utiliser une technologie juste parce que c’est cool, ou correspond à un mot buzz, ou même pour satisfaire un quelconque égo.
  • Apprendre les fondamentaux de la programmation

Programming without understanding how programming languages really work is like painting with the held between toes of one foot
— Steve Yegge

Pour cette dernière remarque, c’est d’autant plus vrai que maintenant avec tout les frameworks, les bases de la programmation sont un peu caché, mais pas moins important. (par exemple, apprendre Rails, sans vraiment connaître Ruby). Ce point fini sur une question simple, « qui peut me dire la différence entre un objet et une classe ? ».

La suite revient plus sur le cœur de la conférence, à savoir la simplicité.

Quand j’ai une nouvelle idée, et que je pense que c’est une idée gééénial, je vais l’expliquer à ma femme, qui n’est pas dans le domaine technique [...], si elle me regarde comme si j’avais trois têtes, alors je sais que je dois retourner sur mon tableau, et retravailler cette idée, parce que ce n’était pas une bonne idée, et ainsi jusqu’à pouvoir l’exprimer simplement. Donc, je vais expliquer à ma femme, ma grand-mère, mes enfants, n’importe qui m’écoutant, et s’ils ne comprennent pas mon idée, c’est qu’elle n’est pas bonne, et je retourne la travailler, ou en trouver une nouvelle.

I apologize for the length of this letter, but I didn’t have time to make it shorter.
— Blaise Pascal (often attributed to mark twain)

J’ai trouvé cette citation de bon ton, surtout parce qu’il montre qu’il faut plus d’attention pour faire les choses simplement.

Le passage suivant, je l’ai trouvé amusant, parce que expliquant avec un exemple imagé le principe KISS.

Nous avons besoin de créer le bon outil pour le bon boulot, et ce n’est souvent pas ce qu’on pense que ça devrait être. Nous voulons dans notre industrie des outils 100% réutilisable, parce que c’est ce qui nous a toujours été rabaché, depuis qu’on est à l’université, réutilisabilité est roi, donc, si je vous demande de créer un outil qui m’ouvre une boite de conserve, qu’allez vous créer ?
Bien, si vous me donnez un immense couteau de 12 pouces, je peux l’ouvrir, mais je peux réutiliser ce couteau pour d’autre choses, comme ouvrir des lettres, et bien d’autres choses, mais était-ce ce dont j’avais vraiment besoin ? Non, j’ai besoin d’un ouvre-boite, quelque chose prévu parfaitement pour ouvrir cette boîte de conserve, même si je ne peux pas l’utiliser dans d’autres scénarios.

Voilà, c’est tout pour ce billet. L’important au delà de cette conférence, était de rappeler que l’information/documentation aux travers du net ne se limite pas à l’écrit, et peut être motiver quelques-uns à profiter de ces sources. Sur ce, bon dimanche.

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Publié par Nicolas Paris : 149