Deux années sous Archlinux… et alors ?
Le temps passe vite et voilà que sans m’en rendre vraiment compte je viens de passer deux ans avec Archlinux comme système d’exploitation principal. Un petit moment de réflection s’impose donc afin de mieux comprendre mon choix d’utilisation de cette distribution.
Informaticien, vous dites ?
Avant toute chose, il me semble bon de rappeler que je ne suis pas un informaticien mais simplement un monsieur tout le monde, un monsieur un tant soi peu touche à tout mais surtout curieux. Ma connaissance de l’outil informatique n’est que le fruit d’un travail de documentation et d’apprentissage. Un travail qu’une grande majorité peut donc faire aisement… Il est dans ce cas, bon de dire que GNU/Linux est un système d’exploitation accessible à tous.
Pourquoi faire ?
A l’époque, j’étais à la recherche d’un système léger pour mon EEEPC 701 et je suis tombé sur Archlinux qui a su satisfaire ce besoin de bien belle manière.
Ma première installation a pris deux ou trois heures alors que celle-ci ne prend plus que 20 – 30 minutes actuellement. Un petit exploit pour moi qui pensais en ce temps là qu’ Archlinux était une distribution de « super geek ». Je me souviens également de la satisfaction qu’apporte la création d’un système pièce par pièce, en priant pour que tout fonctionne après la modification de son fichier rc.conf ! Archlinux apporte donc une très bonne expérience tout comme le font les distributions comme Gentoo ou Slackware.
Ces distributions permettent de mieux comprendre le fonctionnement de bas étage d’un système d’exploitation et bien plus encore…
Étant un adepte des environnements minimalistes, Archlinux a su m’offrir une base ou plutôt un terrain de jeu adéquat pour satisfaire mes envies. Chose difficile à faire avec une distribution comme Ubuntu par exemple, même si il est possible de faire à peu près la même chose, la tâche se révélera au final bien plus complexe à réaliser !
C’est quoi Archlinux ?
Pour rappel, Archlinux est grandement inspiré par la distribution Crux Linux, on y trouve même quelques similitudes avec les systèmes BSD en ce qui concerne la gestion des modules et des services. Rapide, légère, flexible et adoptant un système de rolling release pour les mises à jour, Archlinux est en soi une excellente distribution.
Une de ses forces mais aussi une de ses faiblesses est de proposer aux utilisateurs la dernière version en date des applications, on obtient ainsi un système très à jour mais qui en contre-partie peut se révéler instable. A titre personnel et au bout de deux années d’utilisations, je n’ai eu à déplorer aucun souci majeur. Il est vrai que certains paquets provenant de AUR m’ont posés des problèmes mais n’ont en aucun cas mis à mal mon système.
J’en profite d’ailleurs pour vous parler un peu de AUR : Il s’agit ni plus ni moins qu’un dépôt maintenu par les utilisateurs d’Archlinux, une vrai mine d’or ! Bien évidement, il faudra faire attention à ne pas installer n’importe quoi mais ce système à l’avantage indéniable de centralisé bon nombres de paquets et évite donc à l’utilisateur de devoir jouer avec tout un tas de dépôts. Comme vous pouvez le constater, les qualités d’Archlinux ne manquent pas : En tout cas, je ne vais pas vous dire le contraire !
Pour qui ?
J’entends souvent dire qu’ Archlinux n’est pas une distribution pour les débutants, personnellement je dirais que ce n’est pas une distribution pour ceux qui veulent un système « Out of box ».
Installation compliquée ? Il suffit de lire la documentation…
Configuration compliquée ? Au pire une dizaine de fichiers texte à modifier…
Maintenance compliquée ? Bien moins que sur des distributions « Out of box », on sait ce qu’il y a dedans…
Archlinux est pour ma part une distribution facile à prendre en main… Pour peu que l’on ait un peu de temps libre pour se documenter.
Trop complexe ?
Il m’arrive pour diverses raisons de devoir installer Ubuntu, la distribution de mes débuts : Le regard que je porte actuellement sur celle-ci n’est malheureusement pas celui des premiers jours. Je trouve et c’est un peu paradoxal, que celle-ci est devenu trop compliquée en ce qui concerne la maintenance !
Il est vrai que l’installation ne demande aucune connaissance mais quand il y a un problème, il est beaucoup plus difficile de s’y retrouver. J’en ai fait la malheureuse expérience, trop de sur-couches sont présentes, le tout graphique est une bonne chose mais il ajoute son lot de problèmes par la même occasion, je ne m’y retrouve tout simplement pas. Pourquoi faire compliqué lorsque l’on peut faire simple ? C’est la question que je me pose quand j’utilise Ubuntu… Cette distribution dispose selon moi d’une apparence simple mais d’un fond bien trop complexe pour qu’un débutant puisse la maintenir aisément.
La maintenance sous Archlinux montre un visage tout à fait différent, le système étant fabriqué brique par brique par l’utilisateur, celui-ci sait tout à fait pourquoi tel ou tel services démarrent ou encore comment son fond d’écran apparaît.
Demandez quel est le logiciel qui se charge d’afficher le fond d’écran à un utilisateur d’Ubuntu et posez cette même question aux utilisateurs de Gentoo ou d’Archlinux ! La connaissance du système conditionnera la réponse…
Cette connaissance est un avantage indéniable qui rend la maintenance du système bien plus facile qu’avec une distribution « Out of box ». Je trouve que c’est sur ce point que se joue toute la différence, la simplicité d’administration d’Archlinux, voilà pourquoi ce système me plaît tant depuis deux ans !
Certains d’entres vous penseront très certainement que je dénigre Ubuntu, ce qui n’est pas le cas bien évidement. Mon regard sur cette distribution a simplement changé, certains points me gênent notamment le « tout graphique » que je considère comme une avancée à double tranchants… Ubuntu reste tout de même la distribution que je recommande pour un débutant souhaitant avoir rapidement un système complet.
Et dans deux ans ?
Et bien pourquoi changer de crémerie ? Les paris sont lancées mais je suis sur qu’Archlinux sera dans les parages ! Je dirais pour finir cet article, qu’il n’y a pas de bonnes ou mauvaises distributions mais des distributions qui correspondent à différents besoins. La force des logiciels libres c’est de donner à l’utilisateur la possibilité d’avoir un système à son image.