Le Planet-Libre est-il vraiment Libre ?

Le dernier article publié sur le blog du Planet-Libre a ouvert un débat au sein de la communauté et l’on peut dire, sans en rougir aucunement, que nous nous en félicitons, même si les avis défendus çà et là ne nous sont pas favorables, loin s’en faut. Lisez pour vous en convaincre les articles d’antistress et de Cyrille Borne.

Nous avons déjà eu l’occasion de le dire : l’équipe du Planet-Libre a fait le choix de s’orienter vers le libre — résolument. Et d’ailleurs, peut-on réellement s’attendre à autre chose de la part du Planet-Libre ? Le libre, pour l’équipe du Planet-Libre, n’est pas seulement une intention, bonne ou mauvaise, selon les points de vue. Le libre, pour l’équipe du Planet-Libre, est une évidence qui définit un horizon d’attente à l’égard de nos abonnés et trace notre ligne de fuite.

Nous avons bien conscience que pareille orientation ne peut être prise et maintenue sans heurts. Mais, croyez-le bien, là n’est pas notre volonté première.

— Et comme on peut s’y attendre, même au sein de l’équipe du Planet-Libre, les discussions sont parfois vives mais nos décisions sont toujours le résultat d’une entente ; elles sont collégiales.

Au-delà de toute polémique, notre cohésion tient d’abord de notre cohérence avec notre orientation décidément tournée vers le libre.

Les réactions suscitées par notre dernier article publié sur le blog du Planet-Libre témoignent d’une incompréhension certaine à l’égard de notre positionnement. Le recul aidant, quelques points, mal expliqués ou mal interprétés, méritent tout de même d’être clarifiés.

L’instance StatusNet a été mise en service afin de remplacer le compte identi.ca du Planet-Libre pour la bonne et simple raison, et aussi curieux que cela puisse paraître, que ce compte identi.ca n’appartient pas au Planet-Libre. Il a été créé et maintenu jusqu’en novembre dernier par un tiers. Suite à son abandon, nous avons fait le choix de combler ce vide en proposant à nos lecteurs une solution libre : une instance StatusNet.

Et quid des solutions propriétaires ?

Nous avons longuement débattu, au sein de l’équipe du Planet-Libre, de Facebook ; un compte a même été ouvert pendant quelques mois ; il est aujourd’hui supprimé. Pourquoi ? Les articles publiés sur le Planet-Libre ne sont pas la propriété du Planet-Libre mais celle de ses abonnés qui ont eux-mêmes fait le choix d’agréger explicitement leur flux sur le Planet-Libre sous licence libre (voir la Charte du Planet-Libre). Or, comme le prévoit le contrat de licence propre à Facebook, si nous y agrégeons le flux du Planet-Libre, le contenu publié par le Planet-Libre, reversé sur Facebook, devient propriété de Facebook. Nous n’y pouvons rien sinon… refuser qu’en s’abonnant au Planet-Libre nos abonnés perdent aussi tous leurs droits sur leurs propres articles en faveur de… Facebook !

Voilà pourquoi notre compte Facebook est aujourd’hui définitivement fermé.

La question du compte Twitter est un peu plus subtile. Indépendamment du fait que nous n’avons plus accès à l’instance Twitter du Planet-Libre, l’équipe a fait le choix délibéré de ne pas ouvrir un (nouveau) compte sur Twitter. Pourquoi ?

Un logiciel libre… ce n’est pas seulement un produit, c’est aussi une philosophie, une philosophie que nous entendons non seulement soutenir et partager mais aussi développer au sein de notre communauté. Est-il seulement nécessaire d’expliquer ici en quoi Twitter ne répond pas aux valeurs fondamentales de la philosophie du logiciel libre ? Il est évident qu’en inscrivant le Planet-Libre sur Twitter et, qui plus est, en l’utilisant, nous nous inscririons dans une démarche difficilement défendable.

Nul doute que notre position à l’égard de Twitter ne sera pas forcément comprise et acceptée par tout le monde mais nous y tenons. On y verra certainement de la raideur ou de l’inflexibilité et l’on fera, à tort, référence à une idéologie monstrueusement intolérante mais l’on passera surtout à côté de notre intention initiale.

Le positionnement du Planet-Libre n’est pas le fait d’un individu isolé mais celui d’une communauté qui entend préserver et enrichir un bien commun : la liberté logicielle, ses valeurs d’échange et de partage. Nous avons donc fait le choix pour le Planet-Libre de ne pas utiliser Twitter. Autrement dit, nous défendons les libertés logicielles et nous nous refusons à utiliser des outils sous licence restrictive. Pourquoi ? Nous ne pouvons soutenir une juste cause sans donner l’exemple de bonnes pratiques.

Pour l’équipe du Planet-Libre, « libre » n’est pas seulement un mot accolé à un autre pour former le nom d’un site auquel nos abonnés ont décidé d’agréger leur flux pour d’obscures motivations. Tous d’ailleurs nous le démontrent, au jour le jour, à leur manière, en proposant des tutoriels, des news, des articles critiques ou plus techniques… le libre ça s’apprend d’abord et avant tout par l’exemple, l’exemple de bonnes pratiques que nous encourageons à suivre en les relayant avec des outils propres à respecter les valeurs au fondement de la philosophie du logiciel libre.

Les commentaires sont ouverts ! Alors, si vous souhaitez partager (respectueusement) votre avis sur cet article, nous vous y invitons plus que jamais.

Si par ailleurs vous avez besoin d’une information ou d’une explication complémentaire, l’équipe du Planet-Libre se fera un plaisir de vous la donner… dans le mesure du possible.

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