L’open source est-il le low cost de l’informatique ?

video SSLL IntelliNTV entreprise Voici une question à laquelle les adeptes des logiciels libres et de l’open source vont être tentés de répondre immédiatement par la négative. Pourtant elle mérite que l’on s’y arrête quelques secondes.

Pour l’illustrer, vous devez regarder la vidéo de l’échange qui a eu lieu entre Jean-Séverin LAIR, DSI du Ministère de la Culture et Véronique Torner Co-présidente du groupe Alterway et qui est animé par Philippe Nieuwbourg.

Le terme low cost désigne selon Wikipédia un modèle économique dont les principales caractéristiques sont le “rejet” du superflu, la simplification maximale et des intermédiaires réduits.

Prenons donc les termes de cette définition :

  • “rejet” du superflu, simplification maximale : c’est parfois le cas. Les logiciels libre ou open source sont souvent considérés comme rustique, développée par des programmeurs pour des programmeurs qui n’ont donc que faire de ce qui pour le grand public semble indispensable. Pour autant ce n’est pas une règle et des projets comme la distribution GNU/Linux Ubunu ont placés au centre de leur préoccupation l’expérience utilisateur avec la préoccupation de fournir des interfaces simples et compréhensibles par des “êtres humains”.
  • intermédiaires réduits : c’est une caractéristique également intéressante. Le logiciel est mis à disposition de l’utilisateur. Celui-ci a la possibilité s’il en a les capacités d’utiliser directement le logiciel sans devoir supporter des intermédiaires. Ainsi, une société de service en logiciel libre fournira directement le logiciel sans devoir comme c’est souvent le cas dans le modèle “propriétaire” ou “privateur”reverser des commissions ou autres droits de licences.

Reste la question du cout et de la gratuité apparente du logiciel open source qui comme l’indique Philippe Nieuwbourg en introduction du débat a contribué à la création du mythe : open source égal pas cher. Et si ce n’est pas cher, c’est que ce ne doit pas être de bonne qualité.

Les deux intervenants préfèrent eux retenir la notion de ne “payer que pour ce que l’on utilise“. Une approche plus pragmatique et proche de la réalité. Ils conviennent cependant que dans certains cas l’absence de couts de licence demeure un argument de poids dans la prise de décision.

Un autre point mis en avant dans la vidéo est la contribution de l’open source à la mise en difficulté des systèmes basés sur des rentes de situation. Ce caractère low cost incite désormais les éditeurs de logiciel propriétaire a adopter des démarches visant à ne faire payer que ce qui est utilisé. C’est une des raisons du développement du cloud computing et du SaaS (Logiciel en tant que Service). Ce modèle permet de ne faire payer que ce qui est utilisé.

L’association low cost et open source n’est donc pas totalement infondée. Cependant, il ne faut associer low cost avec low service comme l’indique Véronique Torner. Bien au contraire, l’open source déplace la création de valeur ajoutée sur ce domaine et c’est là que réside une partie de sa force.

Payer pour des services permet pour un état de favoriser le tissu économique local. Cela permet aux sociétés de service en logiciel libre de reverser les développements réalisés dans le cadre de prestations à des projets. Une démarche qui n’est toujours pas “naturelle” pour les entreprises clientes même si lorsque cela est proposé ne rencontre pas de frein majeur.

Crédit image Certains droits réservés par eisenbahner


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 29/12/2010. | Lien direct vers cet article

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