Sintel mon amour

Depuis le 30 septembre, Sintel, le dernier court métrage d’animation en 3D de la Fondation Blender, peut être librement vu en ligne ou téléchargé en différents formats et résolutions. De plus, vous ne risquez rien de la Hadopi, puisque Sintel est sous licence Creative Commons BY.

Sintel est le troisième court métrage de la Fondation Blender, après Elephants Dream en 2006 et Big Buck Bunny en 2008. Et disons le tout net, c’est de loin mon préféré ! Une héroïne aussi forte qu’Ellen Ripley, déambulant dans un monde proche de celui de Conan le Barbare à la recherche d’un dragon ressemblant à s’y méprendre à Nemrod, la recette de base est alléchante.

Quand en plus la réalisation fait des étincelles, le résultat est formidable. D’autant qu’en très peu de temps, on a le droit à une vraie belle histoire, avec une vraie surprise et un vrai questionnement philosophique. Moins de 13 minutes qui passent vraiment beaucoup trop vite. Si vite qu’on se dépêche de revoir le film, et qu’à chaque fois on l’apprécie encore plus, ayant le temps de profiter de la beauté des détails qui nous avaient échappé.

Ce grand résultat artistique graphique et d’animation a été authentiquement obtenu grâce à un pipeline de production complet composé exclusivement de logiciels libres (la bande-sonore a elle été sous-traitée et ne rentre pas dans ce cadre). Si vous êtes artiste, vous pouvez télécharger et utiliser ces logiciels gratuitement. Si vous êtes développeur, vous pouvez en plus les améliorer selon vos besoins, ou ceux d’autres utilisateurs.

LogicielLangageLicence
BlenderC, C++ et PythonGPL
GIMPCGPL (application)
LGPL (librairies)
InkscapeC++GPL (application)
LGPL (librairies)
MyPaintPython (application)
Python et C++ (librairies)
GPL (application et librairies)
LGPL (brushlib)
AlchemyJavaGPL

J’aimerais ici lancer un appel particulier en direction des écoles de graphisme/animation/3D, qui au lieu d’obliger leurs élèves à utiliser des logiciels propriétaires piratés, pourraient commencer à regarder enfin du côté des logiciels libres. Il est un fait qu’après plusieurs années, et des milliers d’heures d’utilisation d’un logiciel, il est très difficile d’en changer par la suite, et il serait donc beaucoup plus intelligent de faire les bons choix dès le début.

De plus, pour ce qui est d’apprendre, Sintel fait encore plus fort, car ce n’est pas seulement le film en tant que produit final qui est sous licence Creative Commons BY, c’est aussi le cas de l’ensemble des fichiers .blend, des modèles 3D et des textures créés pour l’occasion ! Ainsi vous pouvez modifier et redistribuer, y compris commercialement, toutes ces données qui sont fournies sur le DVD. La seule condition est de respecter la clause de Paternité, puisque cette licence N‘utilise PAS le Copyleft :

En l’espèce, la manière indiquée par l’auteur original est la suivante :

The attribution is:

a) If you redistribute or screen or broadcast the movie itself: include the entire credits scroll.

b) In all other cases, attribute it as:

(c) copyright Blender Foundation | durian.blender.org

En français cela veut dire que si l’on diffuse le film, il faut aller jusqu’au bout du générique de fin, qui donne crédit à l’ensemble des personnes ayant participé au projet, ainsi qu’aux sponsors et aux logiciels utilisés. Dans les autres cas, par exemple la publication d’une simple image du film, ou l’utilisation d’une texture ou d’un modèle dans un travail artistique dérivé, la mention “(c) copyright Blender Foundation | durian.blender.org” est suffisante.

J’espère avoir donné l’envie de voir Sintel à ceux qui ne l’avaient pas encore vu, et je suis convaincu que ce film donnera envie à beaucoup d’artistes d’utiliser des logiciels libres, et de mettre leurs travaux sous licences Creative Commons !

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Publié par fgallaire : 82